Le mécanicien sans frontières du Toulouse-St Louis 2017

Alors que le 35ème rallye aérien Toulouse-Saint Louis arrive au Sénégal, rencontre avec l’ange gardien des équipages. Ismaël Exposito est, pour la deuxième année, le mécano du rallye, celui sur lequel comptent les pilotes en cas de pépin mécanique pour continuer leur périple.

Crevaison, fuite d’huile ou de carburant, tubes pitots obstrués par des insectes,… voici le type d’interventions qu’Ismaël Exposito, le mécanicien aéro du Rallye Toulouse – Saint-Louis, se doit de gérer dans l’instant, tout au long du parcours. « Il s’agit de ma deuxième participation au rallye et l’expérience est passionnante ! », assure Ismaël.

« Evidemment, sur un tel périple, je redoute les casses accidentelles, suite à une sortie de piste par exemple, ou à un atterrissage raté. Seul, avec relativement peu de matériel et dans un temps restreint, il peut alors s’agir de dommages difficilement réparables. Les casses mécaniques sont quant à elles relativement rares, les avions arrivant dans un très bon état général ».

Jeune retraité, Ismaël a géré pendant plus de vingt ans une unité d’entretien sur la plateforme de Cahors. Son métier, il le connait donc sur le bout des doigts. Des doigts d’experts. S’il a débuté sa carrière en tant que mécano auto, l’obtention de son brevet de pilote privé en 1985 et sa passion pour l’aviation l’ont naturellement conduit vers la mécanique aéro.

Boîte à outils « Spéciale Rallye »

Détenteur de la Part 66 et de l’APRS (Approbation pour Remise en Service), Ismaël peut intervenir sur tous les avions à pistons de moins de 5,7 T et les autoriser à repartir en vol.

Dans sa boite à outils « spéciale Rallye », on trouve le matériel traditionnel du mécanicien, tels que des clefs plates, à pipe, des tournevis, ainsi que des pièces classiques, communes à quasi tous les avions du Rallye, comme des bougies et des plaquettes de freins. A bord de son Cessna, Ismaël case aussi une courroie, un jeu de rupteurs et un condensateur, ainsi qu’un échantillonnage de boulonneries.

Quant aux équipages : les organisateurs du rallye leur conseillent d’embarquer de l’huile, des bougies, un pneu et une magnéto de rechange. Avec cet outillage de base et ces quelques pièces, Ismaël se doit de résoudre tous les maux des Piper, Cessna, Robin, Cirrus et autres Diamond !

« Le charme de l’aventure »

Et dès les deux premiers jours du rallye, la présence de ce mécano que rien ne déstabilise, s’est avérée indispensable ! Une imposante fuite d’huile a été suivie d’une belle crevaison. Puis il lui a fallu faire face à une panne simultanée d’anémomètre, variomètre et altimètre. Panne qui s’est finalement aisément résolue, puisqu’il s’agissait simplement de retirer les autocollants apposés sur les prises de pressions statiques… !

Avec les moyens du bord, tel MacGyver, Ismaël s’est affairé à tout cela avec calme et méthode. Et quelques instants plus tard, les trois engins reprenaient l’air ! « Ce sont ces défis, de chaque jour, plus ou moins grands, qui font le charme de l’aventure », confirme Ismaël.

Leurs noms ne sont pas tous rentrés dans l’Histoire et restent très souvent, bien moins connus que ceux des pilotes… Qui se souvient de Marcel Moré, ou d’Alexandre Collenot, fidèle mécano de Mermoz ? Pourtant, comme à l’époque des lignes aériennes Latécoère – Aéropostale, les mécanos sont sans aucun doute, des personnages essentiels de toutes escapades aériennes. Leur rôle reste primordial !

Magali Rebeaud