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Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l’export

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Bruno Rivière

Parmi les avions de chasse les plus célèbres au monde, le Mirage III a volé en fait beaucoup plus sous des pavillons étrangers que sous les cocardes tricolores. Le livre « Mirage III/5/50 en service à l’étranger » (Editions Léla presse) retrace l’histoire du monoréacteur à aile delta de Dassault Aviation.

« Pour qu’un avion vole bien, il faut qu’il soit beau ! ». Cette phrase désormais mythique de Marcel Dassault aurait été prononcée par le fondateur des avions Dassault au milieu des années 70 pour désigner le jet d’affaires Falcon 50. Mais 20 ans plus tôt, en 1955, cette affirmation de l’avionneur aurait pu s’appliquer aux Mirage III. Quel bel oiseau ! Le premier monoréacteur de chasse à aile delta de chez Dassault, capable de croiser à Mach 2, a débuté sa carrière vers 1956/1957. Et a servi sous différentes couleurs pendant plus de … quarante ans !

Le livre « Mirage III/5/50 en service à l’étranger » (Editions Léla presse), rédigé par Bernard Chenel, Michel Liébert et Eric Moreau, est le quatrième et dernier tome de la grande saga des Mirage III publiée par l’éditeur limousin Avions-Bateaux. Les trois premiers volumes étant consacrés essentiellement à la naissance, la conception et le développement du chasseur.

Avec ce nouvel ouvrage, on apprend ainsi que sur les 1.400 exemplaires construits (sans compter les avions « dérivés » de fabrications israéliennes, les Nesher et Kfir, dont il est évidemment question dans le livre), pas loin de 70 % des Mirage III ont servi au sein d’armées aériennes étrangères. Très exactement, ce sont 19 clients étrangers qui ont, dès sa production, volé sur Mirage III : Israël, Australie, Suisse, Afrique du Sud, Liban, Pakistan, Pérou, Belgique, Libye, Espagne, Brésil, Argentine, Colombie, Vénézuela, Abou Dhabi, Zaïre, Egypte, Gabon et Chili.

On comprend mieux aussi, avec cet album aux 700 photos (dont la plupart proviennent de correspondants étrangers), le climat géopolitique de l’époque. Rien d’étonnant par exemple de constater que le Liban et Israël vont chacun de leur côté utiliser le Mirage III pour défendre leur espace aérien. Mais en 1965, lorsque le Liban s’intéresse au Mirage III, le pays du cèdre est alors encore stable. Même cas de figure pour ce qui concerne le Chili et l’Argentine… Des situations peut-être moins envisageables aujourd’hui ?

On mesure enfin à la découverte du livre, La teneur et l’importance des enjeux tant politiques qu’industriels de cet avion de chasse, symbole incontesté dans les années soixante du renouveau de l’aviation française. Ce sont des machines comme celles-là qui ont ouvert la voie aux technologies de pointe que l’on retrouve aujourd’hui sur des avions civils et militaires contemporains : Airbus, Rafale, A400M, etc.
Une photo (pages 302 et 303) illustre parfaitement l’avancée technologique que représente le Mirage III il y a quarante ans. On voit sur cette double page en couleur une demi-dizaine de Mirage III alignés sur le tarmac de l’aéroport de Kinshasa (avec une foule de badauds jusque aux pieds des appareils – vigipirate n’existait pas encore !) et de chaque côté des jets supersoniques, des inoxydables DC3 visiblement encore en service. Deux légendes de l’aviation…

Bruno Rivière

Des avions Awacs Embraer escortés par deux Mirage IIIEBR
Mirage IIIEL du Squadron 22 pakistanais
Le A3-10 australien en configuration intercepteur en mars 1981.
Une patrouille de deux A3-10 du Squadron 3 de la Royale Australian Air Force
Mirage III/5/50 en service à l’étranger
Mirage III des forces aériennes argentines
Mirage IIICJ 06 du Squadron 101 escortant un Boeing 707 d’El Al.

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Bruno Rivière

Reporter photographe par passion, Bruno Rivière a assuré la rédaction en chef d’Aéroports Magazine pendant près de 25 ans. Il a également enseigné le journalisme en faculté. Spécialiste du transport aérien, il a rejoint Aerobuzz en janvier 2011. Bruno Rivière réalise des reportages et des recensions de livres.

View Comments

  • Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l'export
    Avec le moteur (9K50) du F1, le radar du F1 et des canards, il aurait pu rendre ce dernier parfaitement inutile, d'autant qu'en combat le F1 était déjà "limite" face à la "pelle à tarte" de base.....

  • Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l'export
    J'ai plaisir à revoir l'insigne de la 1° Alada, dont un colonel brésilien m'avait fait cadeau sous forme de porte-clefs, lors de son séjour pour tester les M IIIE et VF à Meyenheim. Cela fait remonter des souvenirs, comme avec les Mirages Zaïrois, qui en 1983, lors de l'Opération Manta au Tchad, ont pu profiter des "soins" et rechanges des mécanos Français.

  • Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l'export
    Sacré zinc en effet!
    Une petite remarque-anecdote: Le F-104, autre avion mythique et de même génération, possédait un moteur qui poussait plus, pourtant il culminait à Mach 2 comme le Mirage. C'est dire la traînée aérodynamique en supersonique du Mirage p/r à celle du Starfighter qui paraissait tout de même assez fin!

    • Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l'export
      Beaucoup de pilotes disaient qu'il suffisait de lui mettre le nez légèrement sous l'horizon, pour voir à quel point il revélait toutes ses capacités. Et, que dire des assauts sol effectués avec la fusée ............. et des missions interceptions à très haute altitude !!

    • Le Mirage III ou une réussite de Dassault à l'export
      Dans l'AA j'ai connu le mirage IIIc et vu aussi quelques pépins,je sais qu'a partir du 3e l'avion était nettement amelioré.Mais je peux vous dire,qu'un f 100 décolait beaucoup plus rapidement et le f 104 encore mieux,je pense que le mirage avait 1,5tonne de poussée en moins.Autre avion de l'époque merveilleux le SMB 2 qu'il aurait étè intéressant de voir en Pde F après le mystére 4.Si vous souhaitez me contacter
      ce sera avec plaisir.

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