Embraer vient de livrer à la société française Colibri Aviation, un Phenom 300 flambant neuf. Le biréacteur sera notamment mis entre les mains de pilotes privés. Nous avons suivi l’un d’entre eux, lors d’un vol de maintien de compétences entre Le Bourget et Istanbul.
Eric est titulaire de licences de pilote professionnel, et qualifié réacteurs, notamment sur Phenom 300, le jet flambant neuf que vient d’acquérir la société Colibri Aviation basée à Paris (prix catalogue : 8,755 M$). L’aviation, c’est sa passion. Il a participé au convoyage de cet avion de chez Embraer au Brésil jusqu’au Bourget où l’avion est désormais basé.
Eric, l’un des principaux utilisateurs de ce Phenom 300 aurait souhaité que l’avion soit basé à Cannes-Mandelieu, mais, le terrain et notamment son service de contrôle pratiquent le couvre-feu. Le pilote veut pouvoir rentrer, ou partir, à n’importe quelle heure ! Pourquoi Cannes ? Parce que c’est Glass Cockpit Aviation basée à Cannes qui, entre autre, utilise l’avion coque nue de la société Colibri aviation, en particulier pour assurer des formations complètes FAA. C’est d’ailleurs avec Olivier Demacon, gérant de Glass Cockpit Aviation et instructeur sur Phenom 300 qu’Eric effectue régulièrement des vols de « maintien de compétences ».
Ce jeudi froid d’hiver, le vol d’entraînement en Phenom 300 consiste en un aller-retour sur deux jours à Istanbul. 02h58 de vol, pas une minute de plus. Il faut dire qu’au niveau 450 et à Mach 0,78, la distance est vite parcourue en ligne droite. Les deux Pratt & Whitney PW535-E de 3 360 livres de poussée et les 2,4 tonnes de carburant disponibles permettent au Phenom 300 de parcourir 2 000 nautiques. Ce jet est immatriculé aux Etats-Unis pour une raison simple : la majorité des pilotes qui volent sur cet avion ont une licence FAA. Il est aménagé, dans le cadre de ses contrats de location coque nue, en configuration VIP : huit places (le Phenom peut contenir jusqu’à dix personnes), toilettes, prises informatiques, téléphones, etc.
Tout a commencé une heure avant le décollage. L’équipage prépare le vol avec le système Arinc Direct. « C’est un système vraiment pratique, explique Olivier Demacon. Avec Arinc, on indique l’heure de départ – ou d’arrivée – souhaitée et le logiciel propose quasiment en temps réel une route qui tient compte des performances de l’avion, de la météo sur le parcours, des Notam, etc. Le système calcule même la consommation de carburant, réalise le devis de poids et de centrage de l’avion, et bien sûr dépose le plan de vol auprès de l’organisme de contrôle. On peut même copier directement le plan de vol, via un support informatique de type SDCARD, sur le FMS (Flight Management System) de l’avion. Certes, ajoute Olivier Demacon, l’abonnement à Arinc n’est pas donné (1 500 dollars par an), mais il permet aux équipages de gagner en temps et en sécurité. »
En vol, en place gauche et tablette IPad sur les genoux (la totalité des données du plan de vol sont désormais disponible sur tablettes tactiles, dont l’utilisation est maintenant certifiée notamment par la FAA), Eric est « testé » par l’instructeur : questions sur les systèmes, les procédures, la gestion des pannes, etc. « Lorsque nous emmenons des passagers à bord, pas question de procéder à des coupures de réacteur, ni à des manœuvres particulières, souligne Olivier Demacon. En fait, j’insiste beaucoup sur la gestion des imprévus car Eric est qualifié « single pilot » sur cette machine, c’est-à-dire qu’il est autorisé à voler seul à bord du Phenom 300. Cependant, bien que l’avion soit certifié « single pilot », je maintien toujours des vols avec équipage à deux. » Pour obtenir sa qualification sur Phenom 300 – Eric étant déjà qualifié sur Falcon 20, Citation, et Mustang – il est nécessaire d’effectuer un stage de trois semaines dans l’un des centres de formation d’Embraer, en l’occurrence à Dallas. Et la totalité de la formation est dispensée sur simulateur, y compris l’examen final.
« Ce qui me plaît dans le Phenom 300, raconte Eric, ce sont ses performances bien sûr, mais aussi et surtout le G1000 installé à bord et l’ergonomie qu’a développé Embraer. On constate en vol que les ingénieurs d’Embraer ont investi dans un cockpit véritablement « intelligent », ce qui va dans le sens d’une très grande sécurité. » Le Garmin G1000, c’est le « must » en matière de gestion informatisée du vol (routes, niveaux de vol, vitesses, cartes, fréquences radios, etc.) et des paramètres de l’avion (moteurs, consommations, hydraulique, paramètres, etc.).
De toute évidence, le G1000 facilite grandement la charge de travail du pilote privé qui, dans un environnement professionnel tel que celui que peut offrir un exploitant comme Glass Cockpit Aviation, peut savourer le plaisir de voyager aux commandes d’un biréacteur moderne.
Bruno Rivière
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Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Un pilote qui ne travail pas pour une compagnie est possiblement considéré comme un privé, peu importe l'expérience.
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Un pilote privé avec avec un avion avec ailles en fleche? Ce n'est pas impossible mais ce n'est pas trés normal. L'aproche de CESSNA pour les Mustang et CJs 1,2 etc, de les faire avec des ailles droites est netement plus normal puisque ils sont pilotables par pilotes privés.
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Une aile en flèche décrochera d'abord sur le bout des ailes, et comme il se situe en arrière de l'aile, cela entraine un couple à cabrer qui amplifie le phénomène.
Une aile droite décrochera d'abord près de l'emplanture, et les ailerons conservent à ce moment la un peu d'autorité pour garder au moins la machine à plat.
Il est clair que la gestion du décrochage est bien plus simple avec une aile droite qu'avec une aile en flèche....
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
quel est le rapport entre aile droite, aile en flèche et pilote privé ??? j ai du mal a comprendre ....
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
je pense qu'il s'agit de privé dans le sens ou l'avion appartiendrait au pilote, ou à une personne seule, et non pas une entreprise, il est évident qu'une machine comme ca n'est pas pilotable par un pilote PPL, ou alors avec une qualif turbine, + RU, et surtout l'IR indispensable.
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
très bel aéronef, mais pas à la portée de toutes les bourses!!!!!
surtout actuellement avec la crise économique de notre pays!!!!!
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Très intèressant,,, mais quel en est le prix estimé de l'heure de vol, et à quel aéroclub cet engin est destiné, quand à l'usage commercial, quelle rentabilité par rapport à ses concurrents ?
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Combien l'heure de vol coque nue ? plus ou moins de 3 000 euros...
Le Phenom 300 : un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?
Je ne comprends pas bien le titre de cet article, par ailleurs très intéressant "un biréacteur d’affaires à la portée des privés ?" "Eric est titulaire de licences de pilote professionnel, et qualifié réacteurs" "Eric est déjà qualifié sur Falcon 20, Citation, et Mustang"
Alors, notre ami Eric semble très loin du pilote privé tel que l'on peut le concevoir puisqu'il est pro !!! En tout cas heureux homme et magnifique machine.
Bon vols