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Aviation Générale

Le Tracker T24 pourrait revoler un jour en France

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Frédéric Marsaly

Arrêtés de vol en décembre 2019 et mis à la retraite de la Sécurité Civile en février 2020, les Tracker attendaient depuis, à Nîmes, que leur sort soit fixé. Si les destinations de ces appareils n’ont pas encore été toutes dévoilées, l’avenir du T24 se précise et le travail combiné de l’Amicale des Pompiers du Ciel et du Musée de l’Aviation de Chasse de Montélimar pourrait bien l’amener à reprendre l’air comme avion de collection.

En 2018, à l’approche du retrait de service des Tracker, certains pilotes, extrêmement attachés à cette machine, ont commencé à s’organiser pour parvenir à en conserver au moins un en état de vol. L’Amicale des Pompiers du Ciel s’est alors rapprochée du Musée de l’Aviation de Chasse de Montélimar, ces derniers exploitant comme avion de collection un biturbine historique, le North American OV-10 Bronco F-AZKM. « Ils ont l’infrastructure adaptée et les compétences » explique Jean-Marc Matéo, vice-président de l’Amicale.

Le partenariat conclu alors entre les deux associations n’a pas été remis en cause par l’arrêt prématuré de la flotte même si la situation s’en est retrouvée compliquée. Il ne s’agit plus de préserver un avion en état de vol, mais bien de le remettre en condition pour une immatriculation sous Certificat de navigabilité restreint d’aéronef de collection (CNRAC).


« Aujourd’hui, les avions relèvent des Domaines et doivent encore être attribués à leurs futurs propriétaires selon des modalités encore en cours de négociation.
 » Le Directeur de la Sécurité Civile a, en personne, validé les « points de chute » des avions car il y a eu plus de demandeurs que d’avions. Certains de ces appareils disposaient encore d’un potentiel suffisant pour envisager de les faire voler occasionnellement. C’est le cas du T24 qui avait été identifié comme tel dès l’origine du projet.

« Il y aura sans doute un peu d’échange de pièces sur les appareils destinés aux expositions statiques, notamment pour les trains d’atterrissages afin que les avions destinés éventuellement à revoler puissent disposer de jambes de trains saines, sans les criques qui ont mené à l’arrêt brutal de la flotte. Il nous faudra établir une maintenance stricte et requalifier les équipages. Mais les volontaires sont nombreux chez nous !  » Car ce sont les pilotes de la Sécurité Civile, en activité ou retraités, qui présenteront l’avion en vol le temps venu : « Notre avion continuera à porter ses marques Sécurité Civile et ses cocardes, il représentera les pompiers du ciel ! Il est absolument hors de question qu’il soit repeint en d’autres couleurs que celles des pompiers du ciel français, c’est un impératif absolu »

Le T24 F-ZBMA (S2F-1 BuNo 136552 dans l’US Navy), qui n’a plus volé depuis le 8 septembre 2019, affiche 16.000 heures de vol et quelques 8.600 cycles depuis sa construction en janvier 1957. Il est arrivé en France en 1985. Encore doté de ses moteurs à pistons, il était alors identifié T9. Il a été ensuite le dernier appareil transformé en Turbo-Firecat, entré en service comme tel en 2000. « Grâce à l’appui de la direction de la Sécurité Civile et à la demande des pilotes il a rapidement été mis à l’abri pour le protéger des intempéries. »

« Avion en retraite » précise le sticker collé sur le T24, mais le jeune retraité pourrait retrouver, d’ici quelques mois, une activité qui ne manquera pas de réjouir tous les fans des « radis » ! © F. Marsaly

Néanmoins M. Matéo ne cache pas que si le projet est sérieux, de nombreux obstacles se dressent encore pour parvenir à leurs fins, faire s’envoler à nouveau un Turbo-Firecat, mais il se veut résolument optimiste. On a déjà hâte d’entendre à nouveau vrombir les PT-6-67AF tant ce retrait anticipé et inévitable a été vécu comme une immense frustration pour tous les amateurs des Tracker, sans parler, évidemment, des pilotes concernés.


Frédéric Marsaly

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Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.

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