Fabrice Palumbo, le leader de l’équipe Aeromecanic victorieuse du défi 100/24 dévoile la stratégie qui lui a permis de remporter la course avec ses sept équipiers.
Le défi « Aeromecanic » a relié 100 aérodromes en moins de 24 heures et surtout en ne parcourant que 1493 Nm. Six autres équipages ont réussi la passe de 100, mais tous ont totalisé une distance supérieure de 300 à 640 Nm. « C’est une compétition superbement bien imaginée qui ne pousse pas les concurrents à faire n’importe quoi », explique Fabrice Palumbo, le chef du défi « Aéromecanic ». « Le défi se remporte avant le départ, pas en vol… »
En fait, l’équipe victorieuse a étudié minutieusement le règlement pour en tirer le meilleur parti et surtout optimiser son trajet en fonction des contraintes imposées. Le parcours devait obligatoirement passer par au moins un aérodrome situé à l’ouest du 2°30’ W, un au sud du 44°N, un à l’est du 6°30’ E et un au nord du 50°N. La première chose à faire était de localiser ces terrains extrêmes et c’est ainsi que le défi « Aeromecanic » a choisi de partir de Vannes et non pas de Cannes, où son C182T était exposé au salon Eur-Avia. « En partant de Cannes, nous aurions allongé notre itinéraire de 500 Nm. L’avion a donc été convoyé de notre stand jusqu’en Bretagne ».
L’un des huit pilotes avait mis au point un logiciel afin d’optimiser le trajet. A partir d’une base de données regroupant tous les aérodromes métropolitains, il a permis de sortir l’itinéraire idéal qu’il a fallu néanmoins retoucher à la main en fonction des contraintes de route, des restrictions et des éventuels Notam. « La veille du départ nous avions notre itinéraire passant par 100 aérodromes. Nous en avons ajouté 5 qui allongeaient la distance, mais qui nous offraient des alternatives en cas d’imprévus. En définitive, nous en avons fait 4 de plus par rapport aux 100, pour assurer, au cas où notre balise n’aurait pas fonctionné ». En effet, chaque avion était équipé d’une balise de tracking qui a non seulement permis de suivre les dix concurrents en temps réel, mais également d’enregistrer chaque touch and go.
Le défi « Aeromecanic » avait choisi un Cessna C182T équipé d’un Garmin G1000. « Nous avons rentré l’intégralité de la route sur le G1000 et dès que nous touchions les roues sur une piste, nous affichions immédiatement l’étape suivante. Nous avions également avec nous un iPad sur lequel figuraient dans l’ordre toutes les cartes VAC. Certains terrains étaient distants de six minutes seulement, il fallait être parfaitement organisé pour être efficace. Sur l’ensemble du trajet, la moyenne entre deux aérodrome a été de 12 minutes ». Toujours dans l’optique de réduire au maximum la distance totale, l’équipe avait choisi de voler le moins possible de nuit. La densité des terrains accessible étant moins importante, il faut aller les chercher plus loin. « Nous nous sommes arrêtés entre 2h et 5h20. Nous aurions pu nous arrêter plus longtemps encore puisque nous avions une marge de 1h30 à l’arrivée ». Bien préparée, la compétition n’est effectivement pas une course de vitesse. La victoire repose sur la stratégie. C’est aussi ce qui en fait son intérêt.
Le C182T s’est révélé un avion parfaitement adapté à ce type de compétition. « Aucune limitation de quel ordre que ce soit. Nous avons pu aller sur tous les terrains, même les pistes en herbe. Il vole à 140 kts et en approche on peut réduire pour se poser court. Nous avons fait seulement trois pleins ». Ce sera sans doute avec le même avion que l’équipe » Aeromecanic » s’alignera au départ du défi 2011. Fabrice Palumbo y a pris goût. Ses coéquipiers aussi. Il a même déjà vu comment il pourrait réduire encore la distance en allant se poser sur… des altiports !
Gil Roy
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