Une retraite dorée se prépare pour les Tracker de la Sécurité Civile

Published by

Frédéric Marsaly

Le sort des Tracker de la Sécurité Civile est scellé.

Les Conair Firecat de la Sécurité Civile, arrêtés de vol en 2020 et stockés depuis à Nîmes-Garons, ont désormais été confiés à différentes associations et organisations. Les courriers officiels de cession des appareils ont été envoyés cet été et les premiers mouvements vont avoir lieu très vite. La bonne nouvelle, c’est que tous les appareils ont trouvé un point de chute !

Deux Tracker de la Sécurité Civile sont destinés à être remis en vol sous une immatriculation d’aéronef de collection. Le T24, d’abord, qui a été attribué conjointement à l’Amicale des Pompiers du Ciel et au Musée de l’Aviation de Chasse de Montélimar dans cet objectif. Et le T15, qui, lui, sortait de grande visite au moment de l’arrêt des vols, a été attribué à l’Amicale Alençonnaise des Avions Anciens. Ses moteurs ont été remis en marche la semaine dernière et le premier vol devrait intervenir d’ici quelques semaines.

Les autres appareils vont être préservés de façon statique. Les Ailes Anciennes de Toulouse se sont vue attribuer le T01. Bonne pioche, c’est, historiquement, le plus intéressant du lot puisqu’il s’agit du premier Tracker jamais modifié comme bombardier d’eau au Canada au début des années 70 pour le compte de l’Ontario. Il fut le premier appareil livré en France en mai 1982 et en décembre 2019, il fut l’appareil qui effectua l’ultime vol des Tracker de la Sécurité Civile. Le premier, et le dernier, à plus d’un titre donc.

Son convoyage entre Nîmes et Toulouse se fera par la route. L’encombrement de l’appareil va nécessiter de le démonter et il faudra sans doute trois camions plateau pour l’ensemble. Une opération à laquelle les équipes des Ailes Anciennes Toulouse sont parfaitement rodées mais qui va nécessiter un budget important.

Outre la location des camions, il faut qu’une équipe de bénévoles démonte le T01 à Nîmes, ce qui va prendre plusieurs jours, avec du matériel spécialisé qu’il va falloir louer sur place. Il faudra aussi louer une grue pour décharger tout ça à l’arrivée. Le budget nécessaire est estimé à 15 000 €. Un coût que l’association peut avancer. Néanmoins pour que l’opération ne grève pas non plus le budget global alloué à la préservation de leur exceptionnelle collection, les AAT ont ouvert une cagnotte sur HelloAsso pour recueillir les dons pour cette opération Tracker 01. Le transfert devrait se dérouler courant septembre et l’avion pourrait être visible près de l’aéroport de Blagnac dès le mois d’octobre même si il sera encore partiellement démonté.

Faire un don aux Ailes Anciennes : cagnotte HelloAsso

Le T07 va rejoindre, par la route également, l’aérodrome d’Aubenas-Lanas où il sera exposé près du Pélicandrome à l’initiative de l’association SOS Tracker.

Le T11 a été le premier de ces appareils à être mis à la retraite en 2018. Partiellement démonté, la rumeur l’envoyait servir de cible pour l’artillerie du camps des Garrigues. Il n’en sera rien et il restera à Nîmes pour les entraînements des pompiers de l’aéroport.

T12, dont le train d’atterrissage s’était effacé à Béziers en septembre 2019 en raison de criques conduisant à l’arrêt du type en février 2020, qui a été rapatrié à Nîmes en convoi exceptionnel, est confié au SDIS 13 qui l’accueillera au centre de formation des pompiers du département à Velaux.

T20 restera aussi à Nîmes, au sein de la BSC au titre du devoir de mémoire, pour une exposition statique.

Le lycée Frédéric Mistral de Nîmes, qui propose des formations aéronautiques et dont les élèves en apprentissage sont nombreux a avoir fréquenté la Base de la Sécurité Civile en stage, recevra le T23 qui servira dans le cadre d’un projet pédagogique.

On peut se réjouir que la situation de ces appareils se débloque alors même qu’on a vécu, entretemps une crise sanitaire majeure et que la Sécurité Civile a connu une saison hors norme l’été dernier. Ainsi tous les Tracker vont être préservés et beaucoup d’intervenants soulignent l’aide apportée par la Sécurité Civile dans l’ensemble des processus.

Frédéric Marsaly

Frédéric Marsaly, passionné par l'aviation et son histoire, a collaboré à de nombreux média, presse écrite, en ligne et même télévision. Il a également publié une douzaine d'ouvrages portant autant sur l'aviation militaire que civile. Frédéric Marsaly est aussi le cofondateur et le rédacteur en chef-adjoint du site L'Aérobibliothèque.