Les feux dévorent le Canada

Plus de deux millions d’hectares brûlés, des feux en propagation libre dans plusieurs provinces, des villes entières évacuées, la situation des feux au Canada en ce début de saison est catastrophique, au point que le panache de fumée, porté par les vents, a temporairement fait de New York la ville la plus polluée du monde. C’est actuellement au Québec que la situation est la plus difficile.

Au cours du mois de Mai, c’est l’Alberta et l’Ontario qui ont été durement touchés. Désormais c’est l’est du pays qui se retrouve dans une situation terrible, notamment le Québec. Alors qu’habituellement à cette époque, la moyenne du nombre de feux, sur les années précédentes était d’un peu plus de 200, avec seulement 1319 hectares brûlés, la situation est désormais sans commune mesure puisque 443 ont déjà été enregistrés, pour pour une surface dévastée de 638 934 ha, soit simplement dix fois que ce qui a été brûlé en France pendant toute la saison 2022. A l’heure où ces lignes sont écrites, 137 feux restent actifs, dont plusieurs hors de contrôle. Le plus actif d’entre eux, vient d’entraîner l’évacuation totale de la petite ville de Chibougamau (7000 habitants), à 200 km du Lac Saint-Jean.

Face à cette situation, ce 8 juin, le Canada a sollicité l’aide du Mécanisme Européen de Protection Civile et 280 pompiers et sapeurs-sauveteurs français, espagnols et portugais vont aller renforcer ou relayer les hommes qui affrontent ces feux sans relâche, certains depuis plus de dix jours « au front » et qui ne seront pas relevés avant encore quinze jours. Les pompiers français sont attendus à Roberval, près du Lac St Jean, d’où il seront engagés sur les feux de la région.

les dispositifs inter-états sont actifs. Le mois dernier, c’est le Québec qui envoyait des « avions-citernes » Canadair vers la Saskatchewan ou l’Alberta. Ce sont désormais les avions de ces Provinces qui migrent vers le Québec. Mais la « Belle Province » n’est pas la seule touchée. La Nouvelle-Écosse, tout à l’est du Canada a réclamé de l’aide aux USA. Les six CL-415EAF de la compagnie Bridger Aerospace, accompagnés d’un PC-12 « Bird Dog » sont à pied d’œuvre depuis le 3 juin. Ils ont aussi opéré au-dessus du Québec.

Le panache de fumée intense, porté par les vents forts – qui compliquent la situation des feux majoritairement engendrés par la foudre mais aussi 35 feux dont les causes sont humaines – ont fait de New York une des villes les plus polluées du monde, temporairement. Avec une visibilité horizontale tombée à environ 5 km en raison de la densité des particules dans l’air, les opérations des aéroports JFK, Newark et LaGuardia ont été fortement perturbées.

Les autres provinces, notamment la Colombie Britannique, sont en alerte. Les avions de Conair, sont à l’œuvre également en Alberta ou dans les Territoire du Nord-Est avec un détachement d’un Q400-AT à Hay River en raison d’un gros feu à traiter.

La situation est telle dans tout le pays que la société Coulson a dû se fendre d’un communiqué pour répondre aux nombreuses questions concernant ses Martin Mars qui sont, hélas, définitivement à la retraite désormais. Beaucoup estiment pourtant qu’ils auraient encore leur place dans le dispositif mais Coulson a définitivement tourné la page de l’exploitation de ces mythiques bombardiers d’eau.

Désormais, c’est la chute des vents qui est attendue avec impatience, ce qui permettra de bloquer les feux plus facilement. En attendant, les Canadair de la Sopfeu multiplient les interventions grâce aux innombrables lacs de la région.

• Mardi 13 juin 2023, à partir de midi, nous ferons le point sur les moyens aériens mis en oeuvre au Canada pour lutter contre ces feux de forêts gigantesques sur le plateau de JumpSeat (Aerobuzz.fr sur Twitch). Si ce n’est pas encore fait, n’attendez pas pour activer les notifications qui vous préviendront automatiquement 10 minutes avant le démarrage de l’émission.

Rejoignez la communauté !