L’association des constructeurs d’aviation générale (GAMA) met sur le compte des écoles de pilotage la hausse du nombre des livraisons d’avions (+5,3%) au premier semestre 2018. Les modèles d’entrée de gamme soutenant la croissance, il est logique que la valeur des livraisons s’effondre. Bien que certains constructeurs parviennent à tirer leur épingle du jeu, le secteur peine toujours à se redresser.
Lors de la dernière édition du salon EBACE de l’aviation d’affaires européenne, en mai 2018 à Genève, les cinq grands constructeurs de jets d’affaires affirmaient que les premiers signes de la reprise étaient perceptibles. Ils en prenaient pour preuve l’assèchement du marché de l’occasion. Les chiffres que vient de publier GAMA (General Aviation Manufacturers Association) démontrent qu’il va falloir encore attendre pour que cette supposée reprise se traduise par une augmentation tangible des livraisons d’avions neufs. D’autant que les chiffres peuvent être trompeurs.
En effet, sur les six premiers mois de 2018, les avionneurs ont livré rigoureusement le même nombre de jets d’affaires, soit un total de 296 unités. Mais dans les faits, c’est un nouvel entrant sur le segment de marché, en l’occurrence Cirrus Aircraft qui sauve les apparences. A lui seul, avec 25 livraisons de SF-50 Vision Jet, soit 23 de plus qu’au premier semestre 2017, il compense le recul de Dassault (- 2 unités), d’Embraer (-8), de Gulfstream (-8) et même de Hondajet (-7) autre nouveau venu. Il est évident que si le monoréacteur à 2 millions de dollars l’unité peut équilibrer le nombre des livraisons, il n’empêche pas le recul en valeur.
Globalement, tous segments confondus, en valeur, les livraisons d’avions neufs ont chuté de -5,0% sur les six premiers mois de 2018 (8,58 Md$ contre 9,03 Md$) alors qu’en nombre, elles font un bond de +5,3% avec 1.054 avions livrés au premier semestre 2018 contre 1.001 un an plus tôt. Si les turbopropulseurs poursuivent leur redressement (+9,7%), c’est surtout aux avions à pistons, en plus particulièrement encore aux avion-école que la hausse est due.
30 avions à pistons de plus sur un total de 498, ont été livrés au premier semestre, soit une hausse de +6,4%. Le grand gagnant est Piper qui depuis plusieurs mois enchainent les contrats spectaculaires avec les écoles de pilotage à travers la planète. Depuis début 2018, le constructeur historique a livré 87 avions contre 57 un an plus tôt pour un montant total de 103,7 M$ en hausse de 37%.
Au salon AirVenture d’Oshkosh, Piper a annoncé qu’au deuxième trimestre 2018, ses ventes d’avion-école étaient en hausse de 126%. Le carnet de commandes de ces appareils, qu’il s’agisse des monomoteurs Archer et Arrow, ou du bimoteur Seminole, est rempli jusqu’au troisième trimestre 2019. Du jamais vu depuis 15 ans…
La publication récente de l’étude de Boeing sur les besoins de pilotes de ligne et de mécaniciens aéronautiques qui fait état d’une forte hausse sur les 20 ans à venir (790.000 pilotes) par rapport aux estimations antérieures, et la décision d’Airbus de s’impliquer dans la formation ab-initio des pilotes sont autant de signes jugés encourageants par GAMA. Les constructeurs d’avion-école capables, comme Piper, de fournir une offre globale, auraient ainsi de beaux jours devant eux.
Bien qu’étant lui aussi, en mesure de proposer un monomoteur de début et un bimoteur-école, Diamond Aircraft ne semble pas être dans la course. Fin 2017, le constructeur Autrichien est passé sous capitaux chinois, ce qui a entrainé de profonds changements dans son management et dans son organisation. Sa nouvelle stratégie n’est pas encore claire. Diamond est de toute évidence beaucoup moins présent sur le marché des écoles que ne l’est Piper ou Tecnam.
Le constructeur italien aligne lui aussi les contrats en offrant une alternative plus légère en associant le monomoteur biplace léger P2002JF au bimoteur léger P2006T. A l’autre extrémité du segment de marché de la formation, Cirrus se positionne avec son monomoteur SR-20 dont les livraisons ont plus que doublé au premier semestre de cette année (46 unités en 2018 contre 20 en 2017).
Avions | 2017 | 2018 | Evol. |
---|---|---|---|
Piston | 468 | 498 | +6.4% |
Turboprop | 237 | 260 | +9.7% |
BizJet | 296 | 296 | 0.0% |
Livraisons Totales | 1,001 | 1,054 | +5.3% |
Valeur totale | 9.03Md$ | 8.58Md$ | -5.0% |
Source GAMA
Si le segment des avions à pistons connaît une embellie, celui des turbopropulseurs semble retrouver du dynamisme. Depuis 2008, il avait plutôt bien réussi à traverser la crise jusqu’à l’année dernière où il a connu un net repli. Le bon spectaculaire du premier trimestre 2018 (+12,7%) se confirme au deuxième trimestre avec une hausse proche de 10% du nombre des livraisons (260 unités en 2018 contre 237 en 2017).
Alors que les livraisons de Daher TBM 910/930 (-1), Piper M600 (=) ou encore Pilatus PC12NG (=) et autres Cessna (-1) demeurent stables, celles des King Air et en particulier du modèle haut de gamme 350i/ER (+10) semblent repartir à la hausse.
En résumé, la première partie de l’année 2018 est encourageante pour les constructeurs aviation générale.
Gil Roy
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