Les meetings aériens 2023 à guichets fermés

De l’aveu même des organisateurs, la saison des meetings aériens en France a été exceptionnelle. Le public est venu en masse applaudir les démonstrations en vol, parfois au point de submerger les plateformes et leurs capacités d’accueil. Ici, point de « meeting-revenge » post-pandémie, mais bien l’expression de la curiosité du grand public, du pouvoir de fascination de l’aéronautique et de son histoire.

En descendant de la colline de Cerny au soir du samedi de la pentecôte, il ne faisait guère de doute que le spectacle avait fait le plein. Alors que cette première journée sert généralement d’échauffement pour le grand évènement du dimanche, réputé plus « grand public », les habitués avaient noté que l’affluence était sensiblement plus dense qu’à l’accoutumé. On devait apprendre rapidement que les spectateurs étaient si nombreux qu’en milieu d’après-midi, les parkings prévus étant pleins, les automobilistes arrivant pour la fin du show ont été invités à se garer plus loin et revenir à pieds… situation sans doute unique ! Au final, les organisateurs ont annoncé avoir accueilli quelques 40 000 spectateurs sur deux jours, c’est à dire la jauge maximale du site.

A Melun, en septembre, les parkings étaient assez grands et là encore, la foule était venu très nombreuse. Cette fois, les vedettes annoncées, F-86, MiG-15 mais surtout Me262 et B-17 Flying Fortress ont à eux seuls drainés un bonne partie de l’assistance des férus d’aéronautique. Pour autant le grand public était présent et… heureux. Certains ont râlé sur le retard pris sur le programme au fur et à mesure de l’après-midi, et le meeting s’est finalement terminé assez tard si bien que la démonstration de la Patrouille de France s’est effectuée sous les lumières chaudes d’un soleil d’automne déclinant. Sublime. Un couac ? peut-être, mais quel bonus !!

Que dire aussi du succès du Salon du Bourget, qui en dépit de présentations en vol plus rares, a drainé encore quelques centaines de milliers de spectateurs et de professionnels.

En dehors des grosses manifestations parisiennes, ce fut la même chose, par exemple, fin septembre au Meeting de l’Aéroclub de France à Chartres : « le Leader de la Patrouille de France nous a signalé que c’était noir de voitures jusqu’à quatre nautiques du terrain » nous a raconté l’organisatrice, Catherine Maunoury, au micro de JumpSeat. » et d’expliquer que la moitié des spectateurs n’avait pas réussi à rejoindre l’aérodrome tant la foule avait été nombreuse.

On pourrait penser que la météo, plutôt clémente au printemps et à l’automne, est la cause première de ces succès, ce serait oublier que le meeting aérien de Salon de Provence, fin mai, a rassemblé des dizaines de milliers de spectateurs le seul weekend pluvieux de la période ! Certes, l’anniversaire de la Patrouille de France est un évènement qui ne se manque pas mais la foule a patienté, stoïque, entre les averses et les gros grains…

C’est une chance parce que les meetings aériens 2024 vont sans doute être perturbés par la nécessité d’aménager les congés des forces de l’ordre qui vont être mobilisées en masse pour les Jeux Olympiques. Certaines préfectures ont déjà émis des avis défavorables pour la tenue de manifestations aérienne pour cette raison. Et le phénomène ne devrait pas toucher que les meetings aériens, mais bien toutes les grandes manifestations publiques du printemps à l’automne prochain. On espère donc une moisson de médailles d’or pour compenser tout ça !

Ces succès publics massifs sont clairement l’expression que les meetings aériens restent des évènements clairement populaires parce qu’ils sont accessibles et extrêmement spectaculaires. Ne manquait, peut-être, en 2023, que Jean Salis et la voix de Bernard Chabbert pour nous laisser rêver.