Dès août 2016, Monaco sera sous la protection du système intégré de lutte anti-drone développé par JCPX Development et DSNA Services. En juin, à Eurosatory, CS annonçait son ambition de déployer son propre système d’ici fin 2016. Les drones illégaux sont prévenus : la riposte s’organise.
Du 8 au 10 juin 2016 à Monaco, la société monégasque JCPX Development et DSNA Services, l’entité commune à l’ENAC et la DGAC, ont réalisé des démonstrations opérationnelles d’UWAS (UAV Watch and Catch System), système intégré de lutte anti-drone, devant des représentants internationaux d’aéroports et d’institutions du secteur de la sécurité (Secrétariat Général à la Défense et à la Sureté Nationale, DGAC, Marine nationale, Police maritime Monégasque, Préfecture de police de Paris, Brigade de Pompiers,…). Les démonstrations ont apparemment été concluantes puisque la Principauté a demandé que ce bouclier soit déployé dès août 2016.
Mi-juin également, la société CS a présenté au salon Eurosatory, son propre système, désormais validé. Le carnet de commandes est officiellement ouvert. Les premières unités pourraient être mises en oeuvre d’ici fin 2016. CS a pour objectif d’en livrer une dizaine en 2017. Cela ne veut pas dire pour autant que le système Boréades n’est pas déjà en service. Il constitue en effet un moyen adapté à la protection de structures telles qu’un stade où se déroulerait une rencontre de football…
Ce système Boréades a été développé par CS dans le cadre d’un appel à projets lancé, fin 2014, par l’Agence Nationale de la recherche (ANR). L’objectif de cet appel était de financer des projets dont les activités de recherche aboutiraient, à brève échéance (18 mois au maximum) à des démonstrateurs en environnements opérationnels, permettant le déploiement d’une réponse technique et technologique sur un site réel. Les scenarios opérationnels et les conditions d’emplois devaient illustrer de façon prospective mais réaliste les risques associés au survol de drones aériens de moins de 150 kg.
Compte tenu de leur petite taille, de leur structure composite légère, de leur vélocité faible à nulle, de leur capacité de vol stationnaire, de leur comportement imprévisible et du fait qu’ils soient ou non pilotés, les drones échappent aux systèmes de défense et de sécurité actuels. D’où l’idée des ingénieurs de CS de mettre en œuvre plusieurs types de senseurs pour détecter un drone hostile. Ils n’ont pas renoncé au radar, mais ils l’ont couplé, notamment, avec des senseurs optroniques dans les domaines du visible et du thermique, des radars et même des senseurs acoustiques.
CS n’a pas fait le choix du tout automatique. Il a mis un opérateur dans la boucle pour détecter, identifier et décider. La capacité de poursuite est automatique, en revanche l’engagement est sélectif. Le drone est en principe neutralisé par perturbation de ses systèmes de navigation. Boréades devrait capable de localiser le télépilote, même en l’absence de liaison radiofréquence.
En cas de menace, la réaction doit toutefois être très rapide, puisque la détection multisenseurs et multicibles se fait dans un rayon d’un kilomètre seulement. L’engagement sélectif « non létal » se fait jusqu’à 500 mètres et l’engagement global multicibles à 200 mètres. Le principe est de prendre le contrôle du drone en évitant qu’il tombe n’importe où ou qu’il retourne automatiquement à sa base. CS affirme que les essais ont permis de valider le système et de le considérer opérationnel, d’où le démarrage de sa commercialisation.
De leur côté, CPX Development et DSNA Services semblent avoir démontré la capacité de leur système à détecter, identifier et suivre un drone jusqu’à 5 km. Pour les drones les plus rapides, l’utilisateur UWAS dispose d’un temps de réaction supérieur à 5 minutes pour mettre en œuvre des dispositifs de contre mesures, assurent-ils, tout en soulignant que cette performance a été réalisée dans l’environnement urbain complexe et dense de la Principauté au milieu du trafic important de l’héliport de Monaco. Le système UWAS qui possède la capacité de différencier un drone d’une autre cible (avion, hélicoptère, oiseau…) peut être mis en œuvre d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone.
Il est bien évident que ces équipements ne vont pas être déployés autour de toutes les zones sensibles et en particulier des centrales nucléaires, cibles apparemment privilégiées des drones hostiles. Difficile aussi de protéger systématiquement toutes les approches des aéroports. Ces systèmes sont plus adaptés à la protection de rassemblement de public.
Ces mini-drones constituent un casse-tête pour la sécurité sur lequel planche également l’ONERA avec six partenaires industriels (parmi lesquels figurent Thales ou encore EDF) et laboratoires. Leur projet a été retenu par l’Agence nationale de la recherche. Les conclusions des travaux de cette équipe multidisciplinaire public-privé doivent être rendus public en fin d’année.
Gil Roy
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