The Blades, Team Yakovlevs : ces deux patrouilles aériennes du Royaume-Uni ont le point commun d’avoir annoncé leur dissolution en ce début d’année. Dernièrement en Europe, ce ne sont pas les premières à jeter l’éponge. Focus sur ces formations qui stoppent leurs opérations.
Le monde des spectacles aériens vit des heures difficiles et avec lui l’arrêt de plusieurs formations à l’ouverture de cette saison 2023. C’est d’abord l’équipe de voltige aérienne The Blades, équipée de 3 à 4 Extra 300, qui avait déclarée le 23 janvier 2023 l’arrêt de ses opérations dans un contexte de « dégradation du circuit des spectacles aériens, avec de plus en plus d’événements annulés ». La patrouille a précisé que le modèle commercial était devenu « insoutenable ». Le 15 mars, c’est la Team Yakovlevs volant sur YAK-50 et 52 qui a également annoncé tirer sa révérence « avec effet immédiat ». La raison évoquée auprès d’aerobuzz a été la raréfaction des meetings aériens outre-manche, nous indiquant qu’il devient « incroyablement difficile d’opérer au Royaume-Uni ».
En France aussi, bien qu’aucune dissolution n’ai été annoncé début 2023 à notre connaissance, le paysage des meetings aériens a perdu plusieurs têtes d’affiche dans ces dernières années. Orpheline de son principal sponsor, la Breitling Jet Team composée de L-39 (Apache Aviation) et menée par Jacques Bothelin, a purement stoppé ses vols en meeting à la fin 2019. Il en fut de même, entre autres, pour la Patrouille REVA après la saison 2021. « On constate sur le circuit des meetings Français et Européens, un certain nombre d’arrêts qui ont bien souvent une partie de cause commune : l’économie globale du système, les pressions environnementales » explique Jean-Noël Bouillaguet, le président de France Spectacle Aérien (FSA).
« Ce n’était plus soutenable » résume très simplement de son côté Réal Weber, le leader de la patrouille REVA qui opérait sur Acroez, un monomoteur propulsif avec plan canard. Augmentation des prix de l’AVGAS 100LL, augmentation du coût des assurances, mille-feuille administratif, cet ancien pilote de chasse qui pendant 28 ans a été l’âme de cette formation ne trouvait plus de plaisir à voler devant du public.
« Quand les complications administratives et juridiques prennent le dessus, il faut arrêter » explique t’il, tout en admettant que les pilotes acceptant de sacrifier leur week-end au service d’une dizaine de spectacles aériens par an deviennent de plus en plus rares. « Une fois que les propriétaires de machines complexes auront arrêté, il ne restera plus que très peu de présentations en vol sur le catalogue. Quant aux équipes professionnelles, elles auront disparu… » argumente, incertain face à l’avenir, le président de France Spectacle Aérien.
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TIENS, TIENS, je l'avais annoncé dès la parution du nouveau texte régissant les présentations aériennes, et l'avais prévu il y a une dizaine d'années quand des velléités de certains "professionnels" des meetings avaient voulu copier les anglais...
Il est certain que trop de réglementation tue la réglementation, et là, la goutte d'eau a fait déborder le vase.
Ce n'est pas un fait unique, pourquoi les ULM ont ils tant de succès ? pourquoi les règlements sur l'aviation générale vont faire disparaitre cette dernière, pourquoi nos chers aéroclubs ne vont pas suivre ? pour les mêmes raisons ... Les nouveaux règlements sur les ATO ou DTO ont ou vont écœurer bon nombre de dirigeants, surtout au regard des contrôles tatillons de notre administration, nous avons plus de temps passé au sol a faire des "papiers" ou devant l'ordinateur, que de temps pour voler et se faire plaisir... Et là est le drame, on ne se fait plus plaisir! vouloir voler avec nos avions devient une contrainte, un stress...D'ou l'envie de beaucoup de se tourner vers les ULM, avant que notre fameuse administration ne les rattrape! et elle aura le temps, car elle aura faim afin de pouvoir conserver ses emplois, devant la raréfaction de l'aviation générale.
La FFA n'est pas exempte de reproches, car pour être politiquement correcte, elle a avalé beaucoup trop de couleuvres, mais comment lui reprocher, elle est composée de bénévoles pas suffisamment armés devant l'ogre administratif.
Ainsi que me l'avait rétorqué un haut fonctionnaire en réunion publique il y a bien longtemps : " SECURITE DES VOLS MOINS VOLS = SECURITE " .
La messe est dite!