Dans un communiqué, le Syndicat National du Personnel Navigant de l’Aéronautique Civile s’élève contre certaines affirmations du BEA-É dans son rapport sur l’accident du Tracker 22 publié au début du mois de juillet 2020. Le SNPNAC n’hésite pas à mettre en cause l’administration de la Sécurité Civile.
Si les circonstances techniques de l’accident semblent bien établies, les compétences professionnelles contestées à demi-mot de leur collègue décédé ne passent pas : « Franck Chesneau, après plus de 12 ans passés au contact récurrent des feux ne saurait être considéré comme un pilote « connaissant peu les phénomènes aérologiques liés à certains incendies »
En effet, le rapport précisait que les pilotes effectuant des missions GAAr (guet aérien armé) pouvaient manquer d’expérience sur les feux établis. Or, Franck Chesneau, comme tous ses collègues du secteur Tracker, avait débuté sa carrière au secteur Canadair. Quant à sa possible méconnaissance des performances de son appareil : « c’est tout simplement ahurissant » pour Cédric Deperrois, secrétaire général du SNPNAC.
En somme, pour le syndicat, le BEA-É a refusé : « de pointer les carences d’une administration qui n’aura jamais su mettre ses effectifs dans les dispositions mentales idéales pour aborder une saison feu. »
Néanmoins le rapport évoque largement certaines lacunes d’ordre organisationnelle puisque 6 des 11 recommandations émises en conclusion portent sur la formation et l’encadrement des équipages.
A mots couverts, certains pilotes parlent effectivement de salaires payés avec du retard, de frais de missions avancés de leurs poches et dont le remboursement se fait attendre depuis des mois.
Et cette situation semble perdurer. Un précédent rapport d’accident, portant sur la collision du Pélican 33 avec une péniche à quai sur le Rhône en 2017, avait déjà pointé les lacunes d’un système managérial dépassé.
« En effet, alors que l’enquête menée a pu mettre en avant des soucis importants de management, des carences à certains postes, et des incompétences flagrantes ailleurs, tous ces points ayant justement déjà été relevés lors d’un audit mené de juillet à novembre, rien de tout cela n’apparait dans ce rapport. »
Au-delà, même, de la défense de la mémoire de leur camarade disparu, le syndicat des pilotes semble vouloir porter désormais le débat sur la place publique. L’arme de la dernière chance pour améliorer l’organisation de la Base de la Sécurité Civile ?
Voici donc encore un dossier particulièrement brûlant pour le nouveau Ministre de l’Intérieur !
Frédéric Marsaly
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Les rapports du BEA sont bien loin d'être parole d'évangile....
* Il y a quelques années, un pilote se tue en ULM - c'était un ancien des Jaguars, et on lisait dans le rapport - qui doit pouvoir être retrouvé, c'était en 1996 à peu près - que le pilote était "habitué aux réactions de fusée des avions qu'il pilotait habituellement"... le brave enquêteur n'avait visiblement aucune idée de ce que pouvait donner un Jaguar chargé, par temps chaud, au décollage ou en évolutions...
* un C130A de lutte anti-incendie se cassa en deux aux US. Entendu alors de la bouche d'un CDB testeur de l'OCV de la DGAC (pas le BEA d'accord, mais le même genre de types qui prétendent tout savoir...) "c'est normal, c'était un avion militaire, et les militaires ne font pas d'essais structures pour leurs avions" Besoin d'en dire plus ?
* le même écrivait dans un rapport du BEA cette fois, concernant un incident de BAE 146 à CDG : "cet avion pour lequel on fait l'arrondi au trim" - mais quel délire !
* un accident de P-51 Mustang de collection, crashé suite à un tonneau basse altitude, le BEA encore : "sur cet avion, il faut pousser sur le manche pendant le tonneau, pour que le nez ne passe pas sous l'horizon" ... oui, sauf que ce n'est pas propre au Mustang !!! c'est comme ça sur tous les avions.
* des amis eurent à supporter à l'EPNER d'Istres un technicien (non pilote) du BEA qui y fit une année de scolarité (il y a presque 30 ans, donc sans doute sévit-il encore) et c'était une purge complète, qui aurait mieux fait d'aller en fac de Droit plutôt que de prétendre régenter l'aviation.
Pourquoi les rapports du BEA ne sont-ils pas signés ? là à Nîmes il semble y avoir eu du souci lors de l'enquête. Maintenant et pour équilibrer, la SC, il faut se les cogner.... c'est comme les villages corses, ça fait envie vu de l'extérieur parce que c'est beau, mais une peu mois une fois qu'on connait l'ambiance dans les murs...
Bonjour,
Quelqu'un aurait il le lien vers ce communiqué de presse ? il n'y a a pas le communiqué sur le site du SNPNAC.
merci