Les livraisons d’aviation générale en chute libre

Au deuxième trimestre 2016, les livraisons d’avions légers et d’affaires, ainsi que celles des hélicoptères, accusent, en valeur, des reculs de -11% pour les avions et de -32,5% pour les hélicoptères. Les constructeurs continuent de s’enfoncer dans une crise profonde.

Trimestre après trimestre, les chiffres des livraisons d’avions et d’hélicoptères compilés par la GAMA (General Aviation Manufacturers Association) mettent en évidence la crise aigüe à laquelle sont confrontés les avionneurs et hélicoptéristes de l’aviation générale. Une fois encore, à l’occasion de la publication des résultats du premier semestre 2016, la branche en appelle aux gouvernants et aux administrations de tutelle pour obtenir un allègement significatif des contraintes réglementaires.

A leur niveau, en dépit des difficultés financières auxquelles ils doivent faire face, les industriels, petits et grands, continuent de proposer de nouveaux modèles. Le marché reste atone. Les aéronefs neufs comme d’ailleurs les appareils de seconde main ne se vendent toujours pas. Et tant que les clients finaux ne retrouveront pas la confiance, les ventes ne décolleront pas. L’instabilité politique mondiale et le ralentissement de la croissance dans les pays émergeants semblent avoir figé le marché.

Au premier semestre 2016, le montant des livraisons d’avions a chuté de 11%. Les livraisons des bizjets et des turbopropulseurs reculent de 4,5%, tout comme celles des avions à pistons.

Du côté des constructeurs d’hélicoptères, la situation est encore plus dégradée. En nombre, les livraisons ont reculé de 16,1% sur les six premiers mois de l’année, ce qui se traduit par un plongeon de 32,5% en valeur. C’est une véritable hécatombe à laquelle sont confrontés les hélicoptéristes. Des restructurations sont à prévoir à court terme. La récente commande de 30 H225 Caracal par le Koweit constitue une bouffée d’oxygène pour Airbus Helicopters.

La perspective des élections aux USA, en France et en Allemagne, mais aussi les conséquences de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, renforcent le climat d’insécurité et tuent dans l’œuf toutes velléités d’investissement des clients de l’aviation d’affaires. Les propriétaires privés, eux aussi, préfèrent attendre d’y voir plus clair.

Gil Roy