Mélanie Astles, voltigeuse 2.0

Neuvième pour sa première participation à une compétition internationale, en 2013 en Pologne, Mélanie Astles vise le haut niveau. La voltigeuse française a décidé de recourir au sponsoring participatif pour réunir son budget 2014, en vue du Mondial « Advanced ».

A ce niveau, en voltige aérienne, c’est une première. Plutôt que tenter de convaincre un horloger suisse de lui apporter un soutien financier, Mélanie Astles a décidé de faire appel au plus grand nombre, en optant pour un financement participatif, via un site internet spécialisé. Elle a estimé son budget d’une saison à 24.000 euros. Il comprend 40 heures de vol sur Cap 332 de l’Amicale de voltige aérienne, les frais de déplacement, deux combinaisons, les services d’un entraîneur, … Il est évident que ce n’est pas avec son salaire d’instructrice à l’ENAC de Grenoble-Saint-Geoirs qu’elle peut assumer de tels frais. Mélanie récolte donc les dons sur le site « sponsorise.me ».

Elle a aujourd’hui une trentaine d’années et vise une place en équipe de France Unlimited pour se mesurer aux plus grands. Le point d’orgue de sa saison 2014 sera le championnat du monde « Advanced ». Pour sa première participation à une compétition internationale, en 2013 à Radom (Pologne), elle s’est classée 9ème avec un score de 72,320%. Formée au sein de l’Amicale de voltige aérienne (AVA), l’écurie de Régis Alajouanine, Mélanie Astles ne peut qu’ambitionner la plus haute marche. Elle a grandi entourée de champions et de championne du monde.

Simon de la Breteche (autre produit AVA) et Alexandre Orlowski (EVAA), respectivement champion d’Europe et vice-champion d’Europe 2013 « Advanced », avec lesquels elle a fait équipe la saison dernière, ont été intégrés, en 2014, au groupe France « Unlimited ». Compte tenu de sa progression, Mélanie Astles peut les rejoindre rapidement. Elle a déjà décroché trois titres de championne de France, à différents stades de sa progression.

Certains dans son entourage sportif pensent qu’elle cherche à griller les étapes. Mais n’est-ce pas là, une qualité chez un sportif de haut niveau ? Pour sa part, Loïc Logeais, le directeur technique national, estime qu’elle possède le potentiel pour l’ « Unlimited ». Le DTN voit également d’un bon œil sa démarche volontariste pour boucler son budget.

Mélanie Astles pourrait devenir la première championne du monde de voltige 2.0… Une chose est certaine : ni sa passion, ni son talent ne sont virtuels.

Gil Roy