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Aviation Générale

Mondial de l’ULM : c’est reparti pour 40 ans !

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Gil Roy

La FFPLUM a dissipé les nuages qui menaçaient le salon de l’ULM en se transformant, avec succès, en organisateur de salon aéronautique. A Blois, les 3, 4 et 5 septembre 2021, elle a signé une quarantième édition prometteuse pour cet événement fédérateur qui était attendu par toute la communauté ulmiste, mais dont l’avenir était incertain.

C’était une première pour Damien Cazé, le nouveau directeur général de l’aviation civile. Sa venue au Mondial de l’ULM, le 3 septembre 2021, a constitué pour le nouveau patron de la DGAC, nommé il y a tout juste un an, une véritable immersion dans un monde qu’il ne connaissait pas encore. On l’a vu très à l’aise sur les stands et même heureux à l’issue de son baptême de l’air en pendulaire, en compagnie de Franck Toussaint, la légende bien vivante de la « classe 2 ».A toutes fins utiles. L’ULM compte six classes : paramoteur (classe1), pendulaire (2), multiaxe (3), autogire (4), aérostat ultraléger (5) et hélico ultraléger (6)

Damien Cazé a souligné le courage qu’il a fallu à la FFPLUM pour reprendre le flambeau et endosser le rôle d’organisateur du salon ULM de Blois. Face à la virulence des détracteurs de l’aviation et aux contraintes sanitaires, mais aussi sécuritaires (Vigipirate demeure plus que jamais d’actualité), les raisons de jeter l’éponge ne manquaient pas, en effet. Pourtant, en novembre 2020, quand l’organisateur du salon de Blois, après avoir dû renoncer à organiser l’édition 2020, a annoncé qu’il se retirait, Sébastien Perrot, le président de la FFPLUM n’a pas hésité un instant.

Le salon ULM, depuis ses origines, c’est-à-dire depuis sa première édition en 1981, a toujours été l’occasion pour la communauté de se retrouver, en deuxième partie de saison. Si le salon de Blois s’est imposé au fil des années comme un rendez-vous commercial de premier plan, il est resté aussi un grand moment festif.  Après son annulation en 2020, et celle du Tour de France ULM, deux années de suite, l’édition 2021, du salon de Blois, hissé cette année au rang de Mondial de l’ULM, a été l’occasion de retrouvailles, attendues avec impatience. Cela s’est senti.

La Fédération qui fête, elle aussi, en 2021 les quarante ans de sa création a voulu faire du MULM un événement 100% ULM. Exit les avions légers et retour des paramoteurs sur les stands, et renforcement des événements festifs en soirée. Les constructeurs d’avions légers ont fait les frais de cette décision pas toujours bien comprise. Les paramoteurs ont regretté de se retrouver un peu excentrés. La Fédération a des circonstances atténuantes…

Même si le salon à 40 ans d’existence, pour la FFPLUM c’était, en effet, une première. Il y aura logiquement des corrections à apporter, notamment sur la gestion des créneaux accordés aux visiteurs aériens. Les débriefings servent à cela. Mais, globalement, le MULM 2021 est une réussite et cela se sentait aussi bien sur les stands où les exposants se félicitaient de la qualité des contacts, que dans les allées où la bonne humeur était de mise.

La plate-forme de Blois-Le Breuil offre des infrastructures idéales pour le salon de l’ULM. © Patrick Perrier

Pour l’organisation de cette première édition du Mondial de l’ULM, la FFPLUM a été épaulée par les collectivités locales et la nouvelle administration de l’aéroport de Blois qui se sont fortement impliquées. Dans le contexte de dénigrement systématique de l’aviation, l’engagement du président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, va non seulement à contre-courant, mais est courageux. Le Directeur de la DGAC n’a pas manqué de le souligner.

L’ensemble de la zone événementielle sur laquelle est implanté le salon (en face de l’aérogare) a été viabilisée sur plus de 800 mètres de linéaires. « Le Conseil départemental poursuit d’ailleurs les travaux afin de proposer un accès à la manifestation par l’entrée principale de l’aérodrome, avec notamment des aménagements paysagers et de voiries », précise Philippe Gouet, Président du Conseil départemental de Loir-et-Cher. D’autres investissements ont été votés en juillet 2021, notamment l’extension de l’aire de stationnement des aéronefs. Le but est de permettre d’accueillir le futur Centre fédéral national. Un accord de principe a été signé entre le Département et la FFPLUM pendant le salon.

Pour Catherine Lheritier, présidente de la SemOp Aérodrome Blois-Le BreuilEn 2020, le Département du Loir-et-Cher a souhaité mettre en place une délégation de service public afin d’assurer la gestion et le développement de l’aérodrome de Blois-Le Breuil. Il a instauré à cette occasion un mode de gouvernance inédit en France dans le secteur. Il s’agit d’une Société d’économie mixte à opération unique (SemOp) détenue par le Département à hauteur de 60% et de 40% par un opérateur privé, la Société française des aéroports (SFA)., le développement des activités ULM est un axe de développement de la plateforme. L’ULM représente un quart des 23.000 mouvements annuels. A Blois, les collectivités ne s’en plaignent pas. Au contraire.

Le Conseil départemental du Loir-et-Cher mise sur l’aviation générale pour développer son aéroport de Blois-Le Breuil. © Gil Roy / Aerobuzz.fr

A l’occasion de l’édition 2021 du Mondial de l’ULM, le Conseil départemental du Loir-et-Cher a ainsi renouvelé sans la moindre ambiguïté et avec des preuves concrètes, sa volonté de conserver le rendez-vous annuel de l’ULM. Pour la Fédération, pouvoir compter sur un partenaire historique aussi impliqué, 40 ans après la première édition, est évidemment un atout précieux dont chacun a conscience.

Le chemin parcouru par l’ULM au cours des 40 dernières années est immense. La FFPLUM l’a illustré à travers une suite de présentations en vol allant de la Demoichelle, incarnation des « tubes et toile » des premières heures, jusqu’au rapide « trois-axes » VL3 de JMB Aviation. Elle avait invité également le constructeur roumain Avi Composites à présenter la version électrique de son monoplace Swan.

En termes d’innovation, la palme revient à Turbotech qui a fait tourner sa turbine légère d’une puissance équivalente à 109 cv pendant les trois jours. Des démonstrations qui ont bluffé les nombreux spectateurs, d’autant que cette motorisation inédite est prête à s’envoler. Les deux premières applications étaient présentées par Helyxir sur un hélicoptère classe 6 et JMB aviation sur son VL3. Le premier doit voler en septembre 2021, et le second avant la fin 2021.

Nous reviendrons en détail sur la turbine de Turbotech et ces deux premières applications, ainsi que sur quelques autres nouveautés présentées au MULM, dans une série d’articles mis en ligne au cours des jours prochains. Ces inventions devraient réjouir Damien Cazé, le directeur de la DGAC, qui dans son discours inaugural a déclaré : « il faut garder l’esprit pionnier de cette aviation ». A l’évidence, l’aviation ultra-légère s’y emploie avec succès. C’est dans son ADN.

Et c’est d’ailleurs pour canaliser un débordement d’imagination que la FFPLUM a été créée en février 1981, comme l’a rappelé, Alain Dreyer, le premier président : « A cette époque, il est apparu un besoin urgent de s’organiser car des quantités d’anciens pilotes de vol libre cherchaient à motoriser leurs ailes avec plus ou moins de succès et d’autres importaient des machines trois axes (dont le contrôle des axes ne marchait pas toujours bien !) des USA. » et de poursuivre : « Il ne faut pas oublier aussi la DGAC qui a été très compréhensive pour nous laisser voler avec nos engins et qui nous a beaucoup aidés. La réglementation très libérale que nous avions obtenue faisait des envieux… »

C’est ce libéralisme réglementaire qui a permis au mouvement de s’épanouir et aux constructeurs de laisser libre court à leur imagination. A l’occasion du Mondial 2021 de Blois, chacun a pu mesurer le chemin parcouru en 40 ans, et surtout se convaincre que la créativité était toujours aussi débordante.

Gil Roy

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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

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