Montée en cadence de la remotorisation Rotax des DR400

Face à la demande du marché stimulée par la mise en place récemment d’une aide fédérale, Nogaro Aviation et Xénon Groupe ont signé un partenariat pour augmenter la capacité d’installation du moteur Rotax 912iS sur les avions Robin DR 400. Le rythme d’installation actuel de 5 avions par an, pourrait être progressivement augmenté à plus de 20 avions par an d’ici 2026.

Dans le Gers, Gilles Aurensan et Karine Baillou qui dirigent Nogaro Aviation, ont ouvert de nouvelles perspectives aux propriétaires de Robin DR400, au premier rang desquels figurent évidemment les aéro-clubs français. En août 2016, ils ont obtenu de l’EASA, l’Agence européenne de la sécurité de l’aéronautique, la validation de leur solution de remotorisation des DR400 avec le moteur Rotax 912iS à injection, sous la forme d’un STC (Supplemental Type Certificate).

Cette nouvelle proposition de Nogaro Aviation apporte une réduction significative de coûts d’exploitation. L’atelier affirme qu’en tour de piste, la consommation horaire du DR 400 passe de 25 l/h avec le moteur Lycoming d’origine, à 12 l/h avec le Rotax. Elle se situe à 15,5 l/h en croisière. Le rétrofit offre un double gain environnemental en permettant d’utiliser de l’essence sans plomb (UL91, SP 95 ou 98) et en diminuant des nuisances sonores grâce à son hélice tripale en carbone associée à échappement inox 4 en 1 avec silencieux.

Malgré ces avantages, très peu d’aéro-clubs ont fait le pas. La raison tient essentiellement à la fragilité de leur situation financière. La Fédération française aéronautique a décidé de les aider.

Fin 2023, le Comité Directeur de la FFA a décidé de mettre en place un nouveau dispositif fédéral d’aide aux aéroclubs pour le financement du rétrofit Rotax des avions écoles. Il s’agit d’un prêt sans intérêt de 15.000€, sur une durée de 4 ans.

La FFA propose déjà des prêts pour l’acquisition d’avions neufs (36.000€ par avion, deux avions maximum ou 72.000€ pour un avion à motorisation électrique) ou d’occasion (20.000€ assortis de certaines contraintes d’âge notamment). Ces prêts à intérêt zéro sont souscrits pour une durée de 6 ans pour les avions neufs et 5 ans pour les avions d’occasion. « L’objet de ces prêts est d’aider les aéroclubs à entamer une transition vers des machines plus respectueuses de leur environnement. Proposer le financement partiel de ce rétrofit, et plus généralement de rétrofit avec des motorisations plus vertueuses, correspond donc également à l’objet des prêts fédéraux que ce soit sur l’enveloppe du Fond de Promotion de l’Aviation Légère de la DGAC ou celle des prêts FFA. » explique la Fédération des aéro-clubs.

Cette aide fédérale a produit son effet et Nogaro Aviation se retrouve aujourd’hui face à une demande à laquelle il n’est pas en mesure de répondre dans des délais raisonnables. D’où sa décision stratégique de de se rapprocher de Xénon Groupe, un réseau d’ateliers de maintenance avion léger installé à Brest, Vannes, La Rochelle et Bordeaux Saucats qui dispose d’une quinzaine de mécaniciens.

Xénon Groupe précise que « Le site de La Rochelle comprenant 1.300 m2 de hangars vient d’être entièrement rénové pour permettre l’installation du STC tant comme rétrofit moteur que sous la forme d’une re-manufacturation complète d’un avion (entoilage, peinture, sellerie, avionique, rétrofit Rotax). Pour cela le site est équipé d’une salle de peinture, d’une salle de menuiserie entoilage et de deux cellules mécaniques de 400 m2 chacune. Parallèlement sur le site de Vannes, comprenant 1.600 m2 de hangars neufs, un espace de 400 m2 va être dédié à l’installation du STC retrofit Rotax ».

En s’appuyant ainsi sur son nouveau partenaire, Nogaro Aviation vise à passer de 5 avions par an à plus de 20 avions par an d’ici 2026. Il prépare actuellement la livraison de son 12ème avion. La flotte des DR400 exploités par les aéro-clubs français est de 793 unités.