Pour des raisons sanitaires, le carburant AvGas destiné aux moteurs à pistons des avions légers sera interdit à partir de 2030. Les USA misent sur des carburants de substitution qui restent à mettre au point. L’Europe est dans l’impasse. La solution pourrait venir de la startup française Neofuel qui propose de développer un kit d’adaptation des moteurs aux carburants automobiles existants. Neofuel vient de recevoir le soutien de la Fédération française aéronautique.
2030 c’est demain ! Les cuves se vident et cela ne semblent pas inquiéter les pilotes. Curieuse situation qui s’apparente à déni de réalité. En 2030, il ne sera plus possible d’avitailler avec de la 100LL, aux USA, comme en Europe ou en France. Au départ, l’échéance avait été fixée à 2025. Elle a été repoussée une première fois. Pas sûr qu’elle le soit encore.
L’arrêt contraint de l’AvGas est la conséquence directe de la décision d’interdire les carburants contenant du plomb. Cette interdiction est effective pour les automobiles depuis 1996 aux USA, et depuis 2000 en Europe. L’aviation générale a bénéficié d’un sursis… de plus de 30 ans. Difficile en conséquence de demander une rallonge.
Face à cette urgence, il y deux approches : d’un côté, l’Europe attentiste qui semble tétanisée, de l’autre, les USA qui cherchent à mettre au point un carburant aéronautique de substitution.
Aux Etats Unis, plusieurs industriels ont tenté de créer un nouveau carburant et plusieurs ont renoncé. Il reste aujourd’hui deux compétiteurs Gami et Swift. Le premier est l’équipementier qui a historiquement développé des kits de callibration des injecteurs des moteurs Lycoming et Continental équipés d’injections mécaniques.
Gami prépare l’arrivée du G100UL (UL signifiant ici Unleaded – sans plomb). Swift a été créée en 2012 par des chimistes issus de l’industrie pétrolière et a d’abord développé un premier carburant, l’UL 94, candidat au remplacement de l’AvGAs pour les moteurs à faible et moyen taux de compressions puis le Swift 100R destiné aux moteurs à plus fort taux de compression.
A noter que ces deux entreprises affirment que leurs carburants ne sont pas miscibles, l’un avec l’autre, ce qui risquent de poser des problèmes pour les pilotes américains. La distribution de ces nouveaux carburants aéronautiques n’est pas prévue en Europe. L’Europe doit donc se débrouiller toute seule.
Quand on affirme qu’il ne se passe rien de ce côté-ci de l’Atlantique, ce n’est pas tout à fait vrai. TotalEnergies a proposé l’UL-91, un carburant créé pour le marché ULM et ses moteurs Rotax. C’est un carburant d’origine fossile auquel sont adjoints des additifs notamment pour se substituer au plomb. La distribution de l’UL91 reste confidentielle.
En France, la solution pourrait venir de la start up Neofuel créée, à Bordeaux, en 2024. L’idée est de permettre aux avions légers d’utiliser d’autres carburants et notamment des carburants routiers (SP98, SP95 voire E85), mais aussi les futurs carburants américains (Gami et Swift).
Le programme de développement de Neofuel s’appuie sur l’adaptation au monde de l’aviation certifiée de technologies automobiles éprouvées (injection et allumage électronique) et vise une mise sur le marché de kits de conversion des moteurs existants à partir de 2027.
« Quand, dans les années 1980, le législateur a annoncé l’abandon du plomb, les constructeurs automobiles se sont penchés sur la question des niveaux d’octanes et la « lubrification » des soupapes d’échappement qui sont les deux raisons pour lesquelles il y avait du plomb dans l’essence automobile », explique Gilles Rosenberger, cofondateur et PDG de Neofuel. « Ils ont apporté des réponses via la cartographie des allumages électroniques et en faisant évoluer les métallurgies des soupapes et des sièges de soupape. On va faire de même. »
La solution proposée par Neofuel aura un coût pour les propriétaires d’avions à pistons qui pourrait être rapidement amorti. En effet, elle ouvre la possibilité d’utiliser du SuperEthanol E85, un carburant relativement économique ; il est actuellement disponible pour les automobiles aux environs de 0,90 €/litre. Son autre atout est son empreinte carbone réduite de 70 % par rapport à l’essence d’origine fossile. Ce double avantage a sans doute pesé dans la décision de la Fédération française aéronautique de soutenir le projet de Neofuel.
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INQUIETANT, qu'en sera il des vieux moteurs aussi diversifiés que les moteurs RENAULT des STAMPES, de ceux des GIPSY des CHIPMUNK, des moteurs c65, 85 ou 90 Continental des PIPERS J3 par exemple, des vieux moteur de chez LYCOMING, O 435, 450 etc... Faudra t il mettre toutes ces vénérables machines à la poubelle?