L’équipe municipale qui a récupéré l’aérodrome en 2007 entend l’utiliser comme levier de développement économique local.
Aucune collectivité locale n’en voulait de cet aérodrome. Comme la loi l’y autorisait, le préfet a obligé la ville de Niort a accepté le transfert de propriété à son bénéfice. Résultat : le 1er janvier 2007, la ville s’est retrouvée avec cet équipement sur les bras. Non seulement, elle en est devenue propriétaire, mais également gestionnaire, la chambre de commercer locale ayant profité du changement de propriétaire pour se retirer de la gestion.
Les deux agents Afis et le pompier, tous trois salariés de la CCI, ont été remplacés par deux agents municipaux, un administratif et un technique chargé de l’entretien courant. Pendant deux ans, il ne s’est rien passé de particulier sur la plate-forme de Niort-Souché. La ville a pris le temps de la réflexion en se rapprochant des sept associations aéronautiques basées sur le terrain. Entre temps, au printemps 2008, à l’occasion des élections municipales, une nouvelle équipe a été élue.
De son côté, Olivier Dupont avait commencé à réfléchir à la manière de valoriser cet aérodrome. Fraîchement élu à la vice-présidence de l’aéro-club de Niort, le jeune passionné d’aéronautique a proposé à la ville un projet de développement de la plate-forme basé sur l’aviation générale. Au printemps 2009, il a été embauché pour une durée de 6 mois, pour commencer à mettre en œuvre ses idées. En novembre dernier, au terme de ce premier contrat, il a été embauché par la ville en tant que chargé de mission avec pour objectif le développement de l’aérodrome.
« J’ai proposé un projet de développement en misant sur l’accueil », explique-t-il. « Nous commençons par des choses simples et peu onéreuses. On offre le café aux pilotes de passagers, on peut aussi leur réserver une table dans un restaurant ou une chambre d’hôtel pour le compte de visiteurs aériens, on réserve aussi des visites touristiques… ». Que ce soit pour l’utilisation du balisage de nuit, le dépôt de plan de vol, l’avitaillement ou toute autre demande des pilotes, Olivier se met en quatre pour satisfaire les pilotes. Les taxes sont raisonnables et il est même possible de parquer son avion dans un hangar pour la nuit pour quelques euros seulement. Toutes les prestations et tous les tarifs sont en ligne sur le site internet de la ville.
Les pilotes privés sont les bienvenus à Niort et cela commence à se savoir. Alors qu’en 2008, le gestionnaire de la plateforme n’avait enregistré que 302 mouvements d’avions non basés, en 2009, ce nombre est passé à 1300. « Nous développons l’activité de la plate-forme en étroite collaboration avec les associations basées. Il ne s’agit pas de le faire à leur détriment comme cela est souvent le cas sur des aérodromes ». Olivier Dupont regarde aussi du côté de l’aviation d’affaires. A la demande d’entreprises locales il est en train d’étudier des solutions. Là aussi dans le respect des usagers locaux. « Il ne s’agit pas de chasser les avions légers. Au contraire, nous avons fait des animations à l’occasion du jour le plus long et de la nuit la plus courte pour attirer des avions de passage et l’été prochain, nous allons accueillir le fly-in de la FFA et son grand meeting annuel ».
Le jeune chargé de mission et ses deux collègues ont été amenés à mettre en œuvre un système d’astreinte pour organiser un roulement et ainsi assurer le niveau de service visé. « Nous allons adaptés nos horaires afin de pouvoir faire face aux pics de l’été et aux creux de l’hiver ». Un espace d’accueil a été aménagé en bordure du parking avion pour permettre aux pilotes mais aussi aux niortais de pique-niquer. Olivier Dupont a conscience que le développement de l’activité sur la plate-forme passe aussi par l’IFR. « Nous souhaitons mettre en place une procédure GNSS d’ici la fin 2010 ».
La député maire de Niort a pris la présidence de la commission des aérodromes de France, à l’Assemblée nationale, en novembre. Si l’équipe municipale qui a hérité de l’aérodrome n’y connaît pas grand chose, elle a visiblement la volonté d’apprendre. « La volonté de la ville est de se servir de cette aérodrome comme d’un levier de développement économique, touristique et sanitaire », confirme le chargé de mission.
Gil Roy
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Niort mise sur l’aviation générale
Bravo !
Cet article fait vraiment plaisir à lire !
Comme quoi, en s'intéressant et réfléchissant un tout petit peu, on peut faire de belles choses.
Une question : Le rôle des CCI est d'oeuvrer au développement économique local.Pourquoi l'ancien gestionnaire (la CCI de Niort) s'est retirer du dispositif plutot que de participer à son évolution ?
Niort mise sur l’aviation générale
Bravo Niort !
C'est symptomatique qu'une municipalité ( apres reréflexion ) ait decidé
de maintenir " son" aerodrome .
Que d'autres réflechissent avant de commettre l'irréparable à des
fins purement mercantiles ou politiques .
Hubert Salomé
Niort mise sur l’aviation générale
Un trés grand plaisir que de lire ces lignes ! J'espère que cela pourra servir d'exemple.
Bravo Olivier et la municipalité.
Patrick