En toute logique, le temps de la compétition, l’aéroport de la Croisette est en état de siège. L’espace aérien qui englobe Cannes-Mandelieu et le circuit où va se dérouler la manche française du Red Bull Air Race est coiffé de deux ZRT (zones réglementées temporaires), en vigueur du 18 au 22 avril 2018. La communauté aéronautique joue gros sur cette première.
Comme on pouvait s’y attendre, les moyens logistiques mis en œuvre par l’organisateur du championnat du monde Red Bull Air Race sont colossaux. Si ce sont les mêmes pour chacune des huit manches de chaque saison, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de rarement vu en France de la part d’une société privée de spectacle aérien. 1.200 personnes sont mobilisées depuis plusieurs mois pour mettre en place les quelques 320 tonnes de matériel acheminées notamment par deux Boeing 747-800 Cargo.
La zone publique s’étire sur toute la Croisette et débute au niveau du Palais des Festivals en face duquel a été dressé le Media Center. On y trouve le Race Village face auquel sont placées quatre tribunes baptisées aux noms des pilotes français : les tribunes Astles-Vignes, Ivanoff, Le Vot et Brageot. Pour ceux qui préfèrent le sable à un siège surélevé, la zone Beach Clubs se trouve en plein milieu de la Fan Zone. Il sera, de fait, possible d’assister à la course depuis la plage.
Cette partie « grand public » est la plus étendue, et elle s’étire jusqu’au Square du 8 mai 1945, situé à l’est de la Croisette, où la Race Tower située face à la ligne d’arrivée est dédiée aux racers, et à tout ce qui volera dans la zone de courses aériennes. Sur place, un peu comme pour un meeting aérien, les spectateurs auront accès à divers stands, animations, buvettes, sandwicheries voire petits restaurants de plage pour patienter entre les runs mais aussi pour attendre les démonstrations de l’équipe de warbirds Flying Bulls ou des parachutistes wingsuiters Soul Flyers et autres « surprises » que Red Bull n’a pas encore annoncé.
Si vous comptiez venir en avion, c’est évidemment déjà trop tard ! Si vous avez néanmoins obtenu le précieux sésame ou que vous êtes un familier de l’aéroport cannois, mettez à jour votre documentation aéronautique. En effet, outre les deux ZRT mises en place, l’une pour les essais, l’autre pour la course, les circuits d’approche ou de départ (VFR comme IFR) à emprunter sont précisément définis ; une chose inédite sur Cannes-Mandelieu (LFMD) où il y fait généralement « bon voler ».
Habituellement, venir à Mandelieu, ça n’a rien de sorcier : LFMD ne disposant pas de contrôle d’approche, on contacte Nice-Info sur 120.650 qui gère tout ce qui vole au-dessus de 2.500 ft QNH dans la région. Quel que soit son cap magnétique, on s’annonce ensuite à la tour de Mandelieu sur 118.625 pour se poser, et on bascule sur la fréquence-sol 121.8 pour se rendre à son parking et basta !
Avec le Red Bull Air Race, les procédures radios restent les mêmes, mais il aura fallu contacter l’assistance aéroportuaire 48 heures à l’avance (minimum) afin d’obtenir une autorisation (pas gagnée) qui aura fixé un créneau horaire (étroit) pour votre arrivée. Ensuite, il faudra suivre un circuit précis (en vigueur depuis le 29 mars 2018) dans lequel seules deux approches sont possibles : par le point WL (voir carte) situé à 7NM au nord-ouest de LFMD qui vous fera emprunter le cap 093, ou par le sud, via le point SW situé à 4,1NM du seuil de la 17.
Une fois au sol, chaque avion non basé à LFMD devra obligatoirement être accompagné jusqu’à son parking par un véhicule de l’assistance aéroportuaire, qu’il aura fallu préalablement contacter par téléphone. De plus, l’aéroport prévoit une saturation de ses parkings, et oblige les appareils de plus de 10,46 m de longueur à se stationner sur les parkings M et G… s’il reste de la place !
Pour repartir, il n’y a que deux circuits possibles (en violet sur la carte) qui vous mèneront loin de la Croisette : une route sud qui interdit de passer les 1.000 ft jusqu’au point SW, et une autre vers l’ouest qui oblige à rester sous les 2.000 ft jusqu’au point WD. Bien entendu, une demande d’autorisation de décollage aura dû être formulée plusieurs jours à l’avance, avec un créneau horaire tout aussi étroit. En résumé, si ce weekend vous comptiez effectuer un vol local pour admirer les paysages cannois ou pour aller survoler l’île Sainte Marguerite, le mieux à faire est de patienter jusqu’au 23 avril, date à laquelle la ZRT sera levée et où Mandelieu retrouvera toute sa quiétude méditerranéenne.
La communauté aéronautique joue gros, ce week-end à Cannes-Mandelieu. Cette manche française du championnat du monde Red Bull Air Race était attendue depuis 2009, date de la création de la compétition. La DGAC ayant enfin accepté d’autoriser le déroulement d’une épreuve en France, chacun doit y mettre du sien pour que cette première soit un succès. Le bonheur serait évidemment une victoire française. Il ne faudrait pas que le dispositif réglementaire occulte le côté sportif de l’événement.
Bastien Otelli.
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