Loïc Blaise, accompagné du cosmonaute Russe Valéry Tokarev se lancera mi-avril 2017 dans un tour aérien du Cercle Arctique aux commandes d’un ULM amphibie russe. Les aventuriers veulent adresser un message écologique à l’Humanité. C’est aussi pour Loïc Blaise une manière d’attirer l’attention sur la sclérose en plaques, une maladie invalidante dont cet ancien pilote de ligne de 38 ans est atteint.
Faire le tour du globe au niveau du cercle arctique reste un exploit aéronautique encore inédit à ce jour. Il aura fallu attendre 90 ans après le premier tour du monde aérien réalisé par Lowel H.Smith et Leslie P. Arnold pour qu’un aviateur décide de relever ce défi.
Le Français Loïc Blaise s’y attellera en mai 2017 à bord de Polar Kid, un hydravion ultra-léger de 9,86 mètres d’envergure et 310 kilos (à vide). Comment cette idée a-t’elle germée dans la tête de Loïc ? Ce fut à la suite d’un immense choc personnel ; alors qu’il est un heureux pilote de ligne et de plus l’un des rares pilotes au monde qualifié pour piloter l’hydravion Catalina, alors qu’il a un peu plus de 30 ans ; il apprend qu’il est atteint de la sclérose en plaques. Il perd toutes ses licences et qualification, sauf celle de pilote d’ULM.
La fin brutale d’une carrière de pilote de ligne
Pendant 18 mois, il broie du noir, et puis un jour, il décide d’appliquer à son état physique les méthodes qu’on applique en aéronautique en cas de catastrophe : qu’est-ce qui marche encore ? Quelles sont les options envisageables ? Quels sont les nouveaux codes de conduite induits par la maladie? Simultanément il se remémore ses souvenirs d’enfance : les lectures de Jack London qui évoquent le grand Nord et un peu plus tard celles des géographes italiens du Moyen Âge pour qui les zones arctiques consistaient en des espaces merveilleux de régénérescence de l’humanité. Une émission de la BBC sur les mêmes sujets constitue l’ultime déclic. C’est décidé, il va voler tout autour du cercle polaire arctique.
Pour ce faire, il lui faut trouver un ULM hydravion amphibie particulièrement robuste. Il va au salon de Friedrichshafen et y rencontre Valery Tokarev à qui il expose son projet. Ce dernier conquis par le personnage lui propose son aide, et obtient pour lui la mise à disposition d’un prototype russe le Polar Kid.
Le Polar Kid, un ULM hydravion russe
Le choix de cet appareil ultra-propre aussi bien qu’ultra-léger se justifie naturellement par le souci écologique de préserver le sanctuaire arctique. Né du dernier cri technologique, Polar Kid ne consomme, à 175 km/h, que 3 gallons US pour 100 milles nautiques. Soit moins que la plupart des automobiles citadines actuelles. Russie, Etats-Unis, Canada, Groenland, Islande, Iles Féroé, Norvège, Suède, Finlande… l’hydravion de Loïc Blaise survolera l’ensemble des pays arctiques. Obtenir les indispensables autorisations requises aura constitué un premier marathon en soi.
A bord de son hydravion, en dépit de la sclérose en plaques dont il est atteint, Loïc Blaise réalisera au printemps 2017 une grande première aéronautique : le tour du cercle Arctique. Son ambition ne se limite pas à lever des fonds pour la recherche médicale à travers son association Life Odyssey. Il entend aussi dynamiser la lutte contre cette sclérose qui touche toute l’humanité ; il souhaite aussi montrer au plus grand nombre les premières conséquences du réchauffement climatique.
Son copilote sera, excusez du peu, le cosmonaute Valéry Tokarev. D’autres personnalités viendront tenir le rôle de copilote pour certains tronçons du parcours ; ce sera notamment le cas de Virginie Guyot et de Jean-François Clervoy.
Pour s’entraîner à résister au froid, voler et filmer dans des conditions extrêmement éprouvantes pour l’organisme, pilote, pilotes d’appui et caméramans devront effectuer plusieurs stages de survie dans la neige avant le départ de l’expédition. Ils s’y aguerriront à l’ensemble des difficultés auxquelles ils risquent d’être confrontés.
Objectif : printemps 2017
Polar Kid réalisera le Tour du Monde des Glaces au printemps. Il bénéficiera ainsi du soleil permanent du Pôle qui lui permettra de voler à toute heure dès que s’ouvriront des fenêtres météo. Loïc Blaise et son équipe devront donc gérer leur sommeil en athlètes. Face à des conditions météorologiques capricieuses et imprévisibles, piloter un hydravion à la main demande une concentration de tous les instants et une capacité de prise de décisions infaillible.
C’est un authentique défi sportif de tenir les commandes quasiment 80 jours d’affilée (le délai global tient compte des aléas météorologiques) pour couvrir 20.000 km dans le froid et le vent. 500 à 800 km seront couverts en moyenne entre chaque étape par des températures variant entre +10 et -15 au sol, soit jusqu’à -30 en vol. Frissons garantis. Un stage de survie est prévu en janvier et le départ est programmé pour la mi-avril 2017.
Enregistrer la mémoire d’un monde qui disparaît
Les 20.000 km du Tour du Monde des Glaces seront parcourus à basse altitude. L’occasion rêvée de filmer le Grand Nord depuis les airs. Ce tournage, en conditions extrêmes, permettra de conserver des images de ses glaciers majestueux pour la mémoire de l’humanité. Il dressera aussi, ce faisant, un état des lieux de leur fonte déjà tant amorcée.
Le vol, qui s’étalera sur quasiment 3 mois, comptera une cinquantaine d’escales. Elles verront l’expédition Polar Kid aller à la rencontre des peuples du cercle arctique et de scientifiques isolés dans des stations de recherche. Les caméras capteront également des images forcément précieuses d’une faune exceptionnelle et de paysages en voie de disparition. L’empreinte carbone du périple sera compensée par la plantation d’arbres.
La réalisation d’un film documentaire est prévue. Naturellement, l’expédition pourra aussi être suivie au jour le jour sur le net et les réseaux sociaux. Le top départ du tournage sera officiellement donné lors de la journée évènementielle organisée à Saint-Pétersbourg d’où Polar Kid prendra son envol en direction de l’Arctique. Un avion d’accompagnement transportera l’équipe de tournage.
Lancement d’une campagne de financement participatif
La Fondation St. Exupéry et la Fondation Latécoère appuient le raid et la société russe Aéro Volga constructeur de l’hydravion constitue le principal contributeur financier. Mais l’équilibre financier n’est pas encore atteint car constituer des réserves de carburant sur le parcours est logistiquement difficile et hors de prix. Une campagne de financement participatif va être lancée en décembre. La collecte de fonds est un téléthon, lancé le jour du décollage, au profit de la recherche contre la sclérose en plaques.
Le sens du vol de Polar Kid ne se limite pas à sensibiliser l’opinion publique internationale à la disparition programmée des grands glaciers de l’Arctique, ni à lever des fonds en faveur de la recherche contre la sclérose en plaques. Il est aussi dédié à tous les enfants du monde en hospitalisation de longue durée.
L’association Life Odyssey de Loïc Blaise entend les impliquer dans son entreprise et leur insuffler le même espoir et la même énergie de se battre contre la maladie qui anime le pilote de Polar Kid. Elle les invite à se donner un projet et regarder vers l’avenir en se mobilisant pour la sauvegarde de la planète, leur planète. En ayant la possibilité de suivre la progression de l’aventure à travers des reportages enrichis d’immersions en réalité augmentée, ils seront les citoyens d’honneur du territoire aujourd’hui morcelé que l’hydravion unifiera par son vol circulaire.
Jean Ponsignon
Loïc Blaise, 39 ans. ancien pilote instructeur, pilote de démonstration et de ligne, engagé auprès d’Aviation Sans Frontières, est lauréat du prix Patrick Fourticq. Il était le plus jeune aviateur au monde qualifié pour piloter un hydravion PBY Catalina lorsque la sclérose en plaques l’a privé de toute licence de vol excepté en ULM. D’où sa volonté d’effectuer un vol historique à même de sensibiliser l’opinion à l’urgence d’aider la recherche dans la lutte contre la maladie qui le frappe. Cette même détermination à se rendre utile à tous se retrouve également dans l’application visant à redonner de l’autonomie aux malades sur laquelle il travaille actuellement. Suivi monitoring global, physique et cognitif, fatigabilité… L’idée est de leur permettre de gérer leur pathologie comme on gère un incident en vol. Car, pour Loïc Blaise, la sclérose en plaques est une « gestion de panne permanente ». La préparation physique de Loïc Blaise sera prolongée par un suivi médical constant pendant toute la durée de l’expédition Polar Kid. Comme des suivantes.
Loïc Blaise a réussi à fédérer très vite des personnes de tous horizons pour le suivre dans son odyssée. Valery Tokarev, 63 ans, cosmonaute, pilote d’essai et de chasse, héros de la Fédération de Russie, passé 189 jours dans l’espace, à bord de l’ISS.
Patrick Louis, 57 ans. pilote de ligne, pilote instructeur, ancien pilote de chasse et
pilote de la Patrouille de France, a soutenu Loïc dès les premiers jours de sa maladie et le fera encore en le préparant à cette mission. Il lui apporte aussi son aide dans les démarches d’évaluation et de gestion des risques en amont.
Antoine Arribe, 30 ans. Ancien élève de Loïc, ingénieur aéronautique, est présent pour ses qualités de pilote et ses qualités humaines. Copilote de Polar Kid, il l’est également dans l’esprit de compagnonnage qui est à la base de l’aviation.
Mark Holmes , a 45 ans. En 1993, il se lance dans l’aventure et prend ses premiers cours de pilotage, en Irlande du Nord. Passionné d’hydravions, il se forme aux Etats-Unis. Mark est aujourd’hui Président de l’Ulster Seaplane Association. Mark pilotera l‘hydravion servant d’appui logistique à la mission.
Alain Maire est le couteau suisse de l’expédition. Il assure la préparation et le suivi logistique depuis sa base parisienne. Il est spécialisé dans l’opération aérienne d’avions historiques et le suivi des missions : un Catalina pour l’Amérique du Sud, un DC3 pour la Nouvelle-Zélande, des warbirds pour Lucas film… entre autres tours de force. Plus de carburant au milieu de la Sibérie ? Alain vous fait parachuter un camion-citerne. Testé et vérifié.
Denis Tribaudeau, 47 ans est expert de la survie en conditions extrêmes, grand voyageur depuis ses premiers pas, Denis est un battant à l’enthousiasme naturel. Il prépare l’équipe aux scénarios de survie dans des zones désertiques et hostiles. Il est l’auteur du livre « Survie, mode d’emploi ».
Les « Polar Kids » se feront ses ambassadeurs auprès de leurs proches et, de proche en proche, du monde entier. C’est en leur nom que les membres de l’expédition iront à la rencontre des habitants et chercheurs du Grand Nord.
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Oah, enfin un paragraphe sur Alain Maire !
je souhaite surtout du beau temps, notamment, aux Feroé, à l'initiateur de cette extraordinaire initiative que je salue très admirativement 8 jours après mon dernier retour d'Anchorage via le Pôle Nord...
le Polar Kid est-il accessible à la vente en France? le sera-t-il après le succès de leur exceptionnelle entreprise?
Déjà mille bravos, courage et confiance, je vais voir comment les aider...