Premier essai en vol transformé pour le projet DRIADE

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Thierry Gerard

Le MCR de tête embarque une caméra thermique permettant de détecter le départ de feu, le second une batterie de 12 charges d’extincteur à larguer sur les flammes. © SE Aviation

SE Aviation, constructeur français de la célèbre gamme MCR d’avions légers, se lance dans le drone avec un projet innovant. Il s’agit d’exploiter une flottille d’engins pour exercer une surveillance aérienne permanente et attaquer les départs de feu par les airs.

Présenté en septembre au préfet et aux pompiers du Doubs, département dans lequel est installé SE Aviation, le projet DRIADE (Drone de Reconnaissance et d’Intervention Autonome pour la Défense de l’Environnement) a retenu l’attention. Reste à démontrer sa faisabilité, et à mettre effectivement au point un drone opérationnel. Les premiers essais en vol s’avèrent concluant : deux MCR pilotés, l’un emportant une caméra et l’autre une batterie de 12 extincteurs largables, ont récemment réussi à détecter un feu de la taille d’un (gros) barbecue, dans une zone de recherche de 20 x 20 km, puis à larguer des extincteurs à moins de 2 mètres.

Le DRIADE est dérivé du MCR 4S, le navire amiral de la gamme MCR, un quadriplace de 820 kg de masse maximale au décollage motorisé par un Rotax 915 iS de 141 cv.

Configuré en mode « reconnaissance », le drone emportera une caméra thermique destinée à détecter les départs de feu. Avec une autonomie supérieure à 36 heures, deux engins se relayant sur zone permettront d’exercer une surveillance permanente, 24 heures sur 24.

Des machines configurées en mode « intervention », entreront en action en cas de détection d’un début d’incendie. Elles emporteront sous les ailes des batteries d’extincteurs, à larguer sur le feu. Ceux-ci ont la particularité d’exploser au contact des flammes : un lâcher approximatif ne gâche pas les « munitions », qui se déclencheront si le foyer les atteint. L’idée est de faire se relayer 6 appareils pour bombarder le départ de feu et l’étouffer avant qu’il prenne de l’ampleur.

Les tests se poursuivent. En ce qui concerne le drone, SE Aviation, expert en la matière, s’occupera évidemment de la construction de la cellule. La mise au point de la partie électronique des commandes de vol est confiée à une société italienne, qui développe déjà de l’avionique installée sur les MCR. Quant à la partie logicielle, elle est prise en charge par une entreprise espagnole spécialiste du domaine. La mobilisation de toutes ces compétences laisse augurer d’un bel avenir pour ce projet plutôt sympathique, dans un monde où les drones, de plus en plus présents, se sont surtout signalés jusqu’à présent par leurs exploits guerriers !