A l’occasion du passage, pour la deuxième fois, de l’expédition aérienne expérimentale d’Elektropostal, l’aéroport de Chambéry annonce l’installation de sa première borne de recharge électrique destinée à l’aviation légère électrique. Un nouveau jalon dans le développement de l’aviation légère électrique.
Pour réussir sa transition énergétique, l’aviation légère n’a pas seulement besoin d’avions électriques, mais aussi de bornes pour recharger les batteries. A défaut, elle est condamnée aux tours de pistes. D’où la démarche militante de l’association Elektropostal qui vise à encourager les aéroports et aérodromes à s’équiper de stations de recharge afin d’offrir des possibilités aux voyageurs aériens branchés.
Un des moyens pour convaincre les gestionnaires des aéroports est de leur rendre visite avec un avion électrique. C’est une des raisons d’être du raid lancé en 2020 et qui, en septembre 2022, se déroule pour la deuxième fois. Le premier à avoir été convaincu est l’aéroport de Chambéry.
Le Département de Savoie, propriétaire de l’aéroport Chambéry Savoie Mont Blanc, mène avec Vinci Airports, son délégataire de service public, une stratégie d’électrification du site pour limiter son impact environnemental et ses émissions de CO2. C’est dans cette logique que la collectivité vient d’installer, à proximité de l’aéro-club, une borne de recharge électrique destinée à l’aviation légère nouvelle génération. Ce dispositif, conçu et fabriqué par la société suisse Green Motion, sera expérimenté avant d’être pérennisé sur le site. D’autres opérations sont programmées à moyen et long terme comme l’installation d’une toiture photovoltaïque et d’une borne de recharge pour véhicules électriques ou encore l’achat d’engins de piste électriques.
Cette décision de Vinci Airports de se doter d’une station de recharge s’inscrit dans l’objectif que s’est fixé Elektropostal en organisant de cette expédition aérienne 100% électrique. En 2020, lors de la première édition, un Velis Electro avait fait un aller retour entre Lausanne (Suisse) et Aix-en-Provence. En 2021, l’objectif est de relier Lausanne à la frontière espagnole. La finalité est d’inciter les aéroports à investir dans des stations de recharge de manière à jalonner l’itinéraire et rendre ainsi possible le voyage aérien en avion électrique.
Outre Chambéry, Vinci Airports gère également d’autres aéroports régionaux comme Lyon-Bron et Grenoble-Saint-Geoirs, étapes du raid Elektropostal 2021, et qui pourraient, en toute logique, être équipés à leur tour.
Il s’agira, dans un premier temps, de permettre les sauts de puce d’un aéroport équipé à l’autre. Et au fur et à mesure que l’autonomie des batteries augmentera, les étapes pourront s’allonger et les possibilités de navigation s’élargir. Avec le temps et le nombre croissant d’avions électriques en service, en toute logique, de plus en plus d’aéroports et d’aérodromes offriront la possibilité de recharger. C’est aussi à ce prix que pourra se développer l’aviation électrique.
Gil Roy
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
Il était le candidat malheureux de Sikorsky et Boeing face au V-280 Valor de Bell… Read More
L'avionneur slovène Gogetair adopte à son tour la turbine TP-R90 de Turbotech. Après un premier… Read More
View Comments
Y a t-il un format normalisé de prise de charge commun à tous les projets d'avions électriques ?
La question de la normalisation ne porte pas uniquement sur la prise de charge.
Elle porte aussi sur la tension et la puissance délivrée, les scénarios de refroidissement lors de la charge rapide, mais aussi les logiques de charge programmées et de maintien de SOC (state of charge) au parking.
C'est alors une vraie capacité de dialogue que le chargeur doit prendre en compte, avec la batterie mais aussi avec l'extérieur (réservation de charge, état et disponibilité du chargeur, ...).
Ce premier chargeur peut donc dialoguer avec la batterie du Velis.
Mais quid des batteries aujourd'hui inconnues des prochains aéronefs certifiés ?
Sans en connaitre les détails, le constructeur du SkyCharge a du se projeter sur les prochaines versions et générations de batteries (de Pipistrel et des autres).
Souhaitons-lui que sa projection aura suffisamment de chance de ne pas devoir revoir sa copie fréquemment.
Oui, on peut souhaiter une normalisation.
C'est peut-être souhaitable/possible pour l'automobile maintenant mais bien trop tôt pour l'aviation électrique où une telle norme pourrait significativement imiter le potentiel d'innovation.
Pour risquée qu'elle soit cette initiative est nécessaire à la diffusion de l'aviation électrique.
Pour moi, il est clair qu'une normalisation (en aviation comme pour les voitures) des prises de parc soit faite au plus vite mais pas seulement la prise, il faut aussi que le chargeur puisse charger TOUTES les batteries.
J'aimerais bien savoir si les voitures des autres constructeurs peuvent recharger leur batterie sur des bornes TESLA