Quel avenir pour le salon de l’aviation verte ?

La deuxième édition du salon vert du Bourget a mis en évidence la nécessité pour cette manifestation de définir clairement son positionnement.

Il est évident que ce n’est pas au salon de l’aviation verte qu’il fallait aller pour acheter un ULM électrique si l’on avait raté Aero 2010. Alors qu’à Friedrichshafen les visiteurs ont pu découvrir tout ce qui est aujourd’hui disponible sur le marché au rayon de l’aviation écologique, au Bourget, l’offre commerciale se résumait au motoplaneur Alatus-M de Randkar à moteur électrique Electravia. Tout le reste relevait du concept à développer ou du prototype expérimental. Ce qui était ainsi présenté n’était pas moins intéressant, mais ne correspondait par forcément à ce que les visiteurs s’attendaient à trouver. L’offre s’adressait à un public averti et malheureusement, les démonstrations en vol perturbées par une météo pourrie et entravées par des contraintes réglementaires tatillonnes n’ont pas permis d’apporter le côté spectaculaire et festif sur lequel misaient les organisateurs.

L’idée de départ de Gérard Feldzer, directeur du musée de l’air et de l’espace, est intéressante. Vouloir réunir en un même lieu tous ceux qui œuvrent d’une manière ou d’une autre pour l’avenir de l’aviation est en effet une intention louable. Mais dans les faits, elle s’avère difficile à mettre en œuvre, comme l’a démontré cette deuxième édition (18-20 juin 2010) pour le moins décevante. Elle a été boudée par les exposants qui ont des solutions à vendre et par voie de conséquence, elle n’est parvenue à réunir qu’une poignée de porteurs de projets. Le salon de l’aviation verte a de fait basculé du côté des idées. Il est donc urgent pour le Musée de l’air de définir sans ambigüité le positionnement de cette manifestation qui n’est pas un salon, au sens communément admis du terme, et qui tendrait plus vers un symposium.

Gil Roy

Chronique du Salon 2010 de l’aviation verte