La Cour d’Appel de Douai qui a accepté le recours des délégués du personnel, statuera le 14 mars 2013 sur le sort définitif de la prestigieuse école des pilotes de Merville. Salariés de l’EPAG et élus locaux de la région de Merville veulent encore croire à un redémarrage de l’activité de l’école de pilotage. Une réponse négative serait lourde de conséquence pour l’aérodrome de Merville, ainsi que pour les autres terrains de la région.
Placée en liquidation judiciaire depuis le 6 février 2013, l’EPAG et les élus locaux qui suivent le dossier depuis le début attendent avec impatience le verdict de la Cour d’Appel de Douai qui devrait s’exprimer dans quelques jours. Avec l’appui d’un avocat au barreau de Paris, père d’un des élèves, les délégués du personnel de l’EPAG ont déposé un recours auprès de la Cour d’Appel de Douai. Il a été jugé recevable. La Cour étudiera le dossier le 14 mars 2013. « Soit la liquidation est annulée et on trouve une issue favorable à cette situation, soit on perd l’une des écoles les plus prestigieuses en France et en Europe » s’inquiète Marc Delannoy, président de la communauté de communes Flandre Lys, l’un des gestionnaires de l’aérodrome de Merville-Calonne.
Même privée des dizaines de milliers de mouvements annuels des avions de l’Epag, l’activité aéronautique subsiste néanmoins à Merville, avec ses aéro-clubs, son exploitant privé et l’Institut Aéronautique Amaury de la Grange, école distincte de l’Epag, qui forme aux métiers techniques de l’aéronautique et à l’ATPL théorique, non concernée par la liquidation judiciaire. Mais pour combien de temps dans les conditions aussi exceptionnelles offertes par ce terrain d’aviation tout entier dédié à l’apprentissage?
L’aérodrome de Merville-Calonne comptabilisait 51 000 mouvements en 2012, assurés pour 70% d’entre eux par l’Epag. « L’aérodrome a été équipé par et pour l’Epag » précise Jean-Paul Monfort, directeur de l’aéroport de Merville-Calonne et directeur délégué de l’aéroport de Lille Lesquin. « Merville dispose d’équipements de pointe (tour de contrôle, ILS, DME, rampe d’approche…), une piste en dur de 1850 m, mais aussi une piste en herbe de 1000 m… Ce niveau de service fait partie de l’attractivité de la plateforme », insiste Jean-Paul Monfort avant de poursuivre : « nous disposons actuellement de trois pompiers et de deux personnes à la tour de contrôle. Si l’école ne redémarre pas sous une forme ou une autre, on s’inquiétera vraiment du devenir de ces emplois, d’autant que l’école participait pour près de 60% à notre budget ! »
« Les conséquences économiques d’une fermeture de notre école de pilotage seraient dramatiques » s’inquiète également le maire de Merville, Jacques Parent, avant de poursuivre : « Cette fermeture, c’est une trentaine de demandeurs d’emplois supplémentaires supprimés, avec des répercussions sur la consommation locale : commerces, hôtellerie, restaurants… ». L’ensemble des élus locaux parle d’une même voix pour exprimer son inquiétude et se bat pour conserver son école de pilotage. D’autant que tous planchent depuis 2011 sur le projet de campus aéronautique, visant à améliorer les infrastructures aéroportuaires et diversifier l’offre de formation. La fermeture de l’Epag sonnerait le glas des divers travaux engagés.
Si Merville-Calonne est touché par la potentielle disparition de l’Epag, les terrains avoisinant seraient eux aussi impactés de diverses manières. L’école avait en effet signé des contrats avec les aérodromes de la région pour venir s’entraîner chez eux à l’approche sur terrain contrôlé et aux atterrissages de jour comme de nuit. Ces contrats ont été négociés à environ 2,50 € le touch and go. Si certains de ces aérodromes seraient relativement peu impactés, d’autres, en revanche, s’inquiètent.
Le terrain d’Albert, dans la Somme, a accueilli les élèves de l’Epag plus de 700 fois en 2012. Pour Michel Boutet, directeur de l’aéroport, « c’est certes un manque à gagner, mais l’Epag n’était pas notre principal client. » Même constat à l’aéroport de Calais-Dunkerque où l’Epag représentait 10% du trafic. En revanche, le Touquet accueillait quotidiennement les entraînements des élèves pilotes. C’étaient ainsi 7000 mouvements à l’année soit près de 20 atterrissages par jour que l’école de pilotage effectuait à LFAT, ce qui représente un vrai manque à gagner pour la Société d’Economie mixte de l’aéroport du Touquet Paris Plage, gestionnaire de l’infrastructure.
Si l’inquiétude est grande parmi tous les acteurs aéronautiques et les élus de la région Nord-Pas de Calais, l’espoir reste le leitmotiv dans ce dossier. Celui de voir la justice laisser une chance à une école de pilotage basée à Merville, si ce n’est l’Epag, sinon une école de pilotes à la mesure de la conjoncture actuelle, plus réduite dans sa flotte et dans ses moyens.
Le 14 mars 2013, la cour d’appel de Douai étudiera la demande des délégués du personnel de l’Epag : liquidation avec reprise de l’activité par Alsim, constructeur nantais de simulateurs, conjointement avec les salariés repreneurs, dans une « société nouvelle Epag » (SN Epag). Les collectivités ont toutes confirmé leur financement et toutes s’accordent à dire avec le Maire de Merville : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! Merville n’a pas encore définitivement perdu son école de pilotage ! »
Fabrice Morlon
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Quel avenir pour Merville sans l'Epag ?
Nous souhaitons vivement que l'école puisse continuer de fonctionner . Au vu des besoins qu'il y a de pilotes dans le pays, il serait plus que dommage de laisser un tel outil à l'abandon .
Nous sommes avec les pilotes qui mènent l action pour la sauvegarde de l EPAAG
Gilbert Nugou Maire adjoint de Merville .
Quel avenir pour Merville sans l'Epag ?
Au vu des besoins qu’il y a de pilotes dans le pays
Je vois que vous maitrisez bien votre sujet monsieur le maire adjoint...
Quel avenir pour Merville sans l'Epag ?
...Il faudra aller à Blois ...
Il n'y a rien à faire non plus la-bas mais on y développe une plateforme pour soi-disant attirer des entreprises dans la région...
Ici on a le cas inverse, la plateforme est prête et complète ...Mais il n'y a plus d'argent.
Qu'à cela ne tienne...à Blois le contribuable paiera.