Le pilote de Villeneuve-sur-Lot est à la tête de la plus jeune des 14 équipes du championnat du monde. Il incarne la nouvelle génération. Il ne lui manque plus qu’un sponsor pour gravir les marches du podium. Mika Brageot est de la graine de champion.
Mika a tout ! En plus de son talent de pilote, il possède une machine performante, fiable, et il est emmené par une équipe compétitive avec, notamment, un tacticien qui baigne dans la course aérienne depuis toujours, Max Lamb (fils de Nigel), ou encore un ingénieur-mécanicien dont on ne présente plus la rigueur : Anthony Bézard (Air Projet).
Brageot a aussi la détermination et la fougue de la jeunesse. Mais c’est aussi cette jeunesse qui l’a parfois desservi, en 2017, lorsqu’il commettait quelques erreurs – logiques, pour une première en Master Class. À Cannes, il n’est pas monté sur le podium, mais il se montre très satisfait : « On avait tout anticipé dans les moindres détails et nous sommes très satisfaits de cette 5e place. C’était notre plus belle course et on va continuer de progresser ! ».
L’avion de Brageot est également un vrai point positif et ce, depuis le début de la saison 2018 : « On a amélioré l’aérodynamique en jointant toutes les parties démontables pour obtenir une surface totalement lisse. On a retravaillé le capot moteur et on a fait des tests en soufflerie numérique, puis en vol sous facteur de charge, avec des fils de laine. On a aussi allégé l’appareil de 7 kg et on a retravaillé le centrage. »
Un avion idéal, une équipe dynamique, un pilote en progression constante ; si la jeunesse de Mika Brageot est une des raisons de ces non-podiums, le facteur chance n’est pas à négliger. Car, à Cannes, après avoir réalisé de bonnes qualifications et un Top 14 idéal, le Français s’est retrouvé face au tenant du titre, Yoshihide Muroya, pour disputer le round of 8. Cependant, le pilote villeneuvois n’a pas cédé à la pression pour autant : il a volé « vite et propre », mais le japonais, qui possède l’expérience, le talent et une des meilleures machines du plateau, l’a battu à la régulière.
Beau joueur, Mika Brageot explique : « Me retrouver face à Muroya, ce n’était pas négatif. Au contraire, c’était très motivant. J’ai été meilleur que lui aux qualifs, il a été meilleur que moi sur le round of 8. C’est le sport ! Et puis, sur les trois jours de course, je n’ai commis aucune erreur, je n’ai eu reçu pénalité et j’ai régulièrement amélioré mes chronos. Ça, c’est très positif. ».
En résumé, si 2017 a été une année de découverte pour lui, Brageot a objectivement beaucoup appris puisque 2018 a démarré sous de meilleurs auspices. Pour trouver le chemin du podium, voire celui de la victoire, il faut qu’il continue de voler proprement, d’affiner ses trajectoires, et que l’ensemble de son équipe – la plus jeune du plateau en moyenne d’âge – continue d’accumuler de l’expérience. La courbe de progression est excellente, et l’arrivée d’un main sponsor serait un plus pour les aider à avancer.
En Red Bull Air Race, chaque détail compte et il faut être capable de slalomer entre les imprévus et que les astres soient alignés pour remporter une course. Définitivement, ce championnat prouve une fois de plus qu’il est bel et bien une activité aéronautique avec son lot de sacro-saints cofacteurs habituels.
Bastien Otelli
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Espérons pour lui que 2018 se poursuive sous les meilleurs auspices et qu'il ne soit jamais question d'hospice!
C'est corrigé et merci pour ce signalement, relatif à une erreur de jeunesse… preuve, s'il en fallait une, que l'hospice est encore loin pour moi. ;)