Le départ de l’incroyable rallye aérien Ushuaia2USA d’avions anciens (entre Ushuaia et Lakeland) a été repoussé de huit mois : les concurrents ne partiront que le 1er novembre 2018. Depuis, les organisateurs ont demandé à certains équipages, dont le français, de changer d’avion. De quoi semer le trouble autour de ce rallye exceptionnel à plus d’un titre.D’après Prepare2Go, la société organisatrice, ce doit être « l’expérience d’une vie » pour les quinze équipages sélectionnés pour participer, tous frais payés, à l’exceptionnel rallye aérien qui se déroulera sur près de 15.000 km, reliant Ushuaïa à Lakeland. « L’expérience d’une vie » pourrait tourner à la grande désillusion pour une partie des heureux élus.
La date du départ été fixée initialement au 1er mars 2018. « En raison de plusieurs circonstances imprévues, » le départ a été décalé de huit mois au 1er novembre 2018. Prepare2go a annoncé ce changement de date, tardivement, alors que tous les équipages se préparaient déjà à démonter leur avion en vue d’un transport jusqu’en Argentine. L’annonce, faite de manière laconique sur les réseaux sociaux, avait à la fois intrigué et rassuré certains équipages qui voyaient comme une gageure de préparer et démonter leur avion en trois semaines pour le convoyage.
Le répit accordé permettait ainsi de se préparer dans de meilleures conditions, d’autant que l’organisation était jusque-là avare en informations : une seule carte avec des points de passage avait été envoyée aux équipages.
Après avoir validé la candidature de l’équipage français avec un Waco classic, les organisateurs ont pris conscience tardivement que l’avion en question datait de 1993, demandant à l’équipage de changer de monture et l’orientant vers un Stampe. Coup dur pour les deux français qui malgré cette déconvenue veulent encore y croire et se sont mis en quête d’un nouvel avion qui correspondrait davantage aux attentes des organisateurs et des sponsors. Toutefois, bien que sur le site internet du rallye, l’équipage français figure toujours dans la liste des participants, la page Facebook du Vintage Air Rallye ne donne plus de leur nouvelle, depuis plusieurs semaines.
Vintage Air Rallye n’est pourtant pas un débutant dans l’organisation de rallyes aériens. La société organisatrice, Prepare2go, fondée par un ancien pilote de la Royal Air Force, monte de toutes pièces des rallyes aériens aux quatre coins du monde.
Le plus mystérieux dans ce rallye hors normes est que pour les participants, tout demeure gratuit. Le démontage des avions, leur convoyage jusqu’à Ushuaïa, l’essence, les repas des concurrents… Tout au presqueSeuls les frais de maintenance et de mécanique ne sont pas pris en charge. est pris en charge grâce à la générosité de sponsors dont l’identité n’a pas encore été dévoilée.
Parmi les 15 équipages sélectionnés, un duo de Français devrait participer à l’aventure. Concurrents dans la liste restreinte des 60 finalistes qui aspiraient à l’ultime sélection des heureux équipages, Antoine Vignier et Philippe Moreau se sont rapprochés un peu par hasard.
Lors des pré-sélections, qui ont vu concourir 675 équipages, les organisateurs ont demandé à Antoine Viginier de changer de monture : à la place du Yak 18 initialement prévu, Vintage Air Rally souhaitait voir un biplan. Pas facile de rajouter une paire d’ailes à un Yak 18. Antoine a alors trouvé une place de co-pilote dans le Waco YMF-5 de Philippe Moreau. L’équipage ainsi formé a résumé sa rencontre dans une vidéo humoristique, qui a sans doute joué dans la sélection de l’équipage. « Nous sommes évidemment incroyablement heureux d’avoir été retenus parmi une « short list » regroupant des équipages fort motivés qui ont apporté chacun le meilleur d’eux mêmes et à leur manière. », explique Philippe Moreau.
Les deux aviateurs, qui concourraient séparément à la pré-sélection, se sont finalement rapprochés. Dès leur première rencontre, tous deux constatent une vision commune, la même motivation, la même passion et une complémentarité dans les compétences d’aviateurs, de mécaniciens et de communicants. « Nous ne voyons pas ce rallye comme une compétition mais comme un partage » explique Antoine. Et Philippe de poursuivre : « on n’imagine pas laisser un équipage en difficulté sur le chemin. Si ça se produit on fera demi-tour pour aller les chercher. On arrivera tous ensemble à Lakeland. »
Initialement, il était prévu qu’un avion suiveur emmènerait 20 kg de matériel par équipage : « il faudra faire des choix » explique Philippe Moreau « car on atteindra vite les 20 kg si on emporte une magnéto de rechange par exemple. »
Avec leur Waco qui vole entre 95 et 100 kts, Philippe estimait boucler les 9.000 NM du rallye en une centaine d’heures. Il prévoyait de faire une visite 50 heures, voire une cent heures dans des conditions qui ne sont pas celles d’un atelier chauffé. D’où l’intérêt de choisir soigneusement le lot de bord et ses outils. La licence de mécanicien PART66 de Philippe est également utile !
Quelque soit au final l’avion avec lequel ils prendront le départ, les pilotes iront d’une atmosphère froide et humide à Ushuaia à la chaleur de la Floride, en passant vers la fin du périple au-dessus du Golfe du Mexique : là encore il faudra choisir un équipement adéquat.
Si l’équipage reste motivé pour participer à cette aventure hors du commun, les deux pilotes doivent trouver un terrain d’entente avec l’organisateur.
Fabrice Morlon
Philippe Moreau | – Ancien pilote de l’aéronautique navale (sur Neptune P2V7) – Entre à UTA en 1989 pour faire du transport civil – Aujourd’hui pilote de ligne CDB sur long courrier : plus de 20.000 heures de vol – Détient une licence de mécanicien PART66, habilité APRS – 60 et 80 heures par an sur Waco et totalise environ 800 sur son avion. – Pilote professionnel hélicoptère – Pratique l’hydravion – Champion de France voltige biplace avec ses équipiers de Nîmes dans les années 80. |
Antoine Vignier | – 26 ans – Ingénieur Aéronautique ESTACA (promo 2014) – Pilote privé – Ancien stagiaire avant-projet chez Guimbal Helicoptères et Kompress France – A quitté son poste d’ingénieur chez DAHER à Tarbes (conception/développement TBM 900) à la fin 2016 pour l’aventure : encadrer une équipe Renaissance du Caudron Simoun – Actuellement ingénieur, mécanicien et encadrant d’équipe dans l’association Renaissance Caudron Simoun à Pontoise – En cours de construction de son Van’s RV-8 (empennages et ailes terminées, début du fuselage prochainement). |
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