Après leur périple sur les traces des pionniers de la Ligne Latécoère-Aéropostale, les deux plus jeunes pilotes de l’édition 2017 du rallye aérien (23 septembre – 6 octobre) dressent leur bilan de leur aventure africaine.
« Quelle fierté d’être allés aussi loin en avion léger ! Nous aurons définitivement un autre regard sur notre India X-Ray et plus généralement sur nos « tagazoux » d’aéroclub ! », s’exclame Maxime Peureux, membre avec Nicolas Alves et Régis Thurillet (leur instructeur), de l’équipage « Jeunes Ailes ». Tous trois, techniciens chez Dassault Aviation, ont embarqué à bord du DR 400 de leur aéroclub de Biarritz pour quinze jours de vol, à l’invitation d’Air Aventures, l’association organisatrice depuis 35 ans, du Rallye Toulouse Saint-Louis.
Dix-huit équipages étaient engagés sur cet événement qui leur a permis d’allier le plaisir du voyage en avion léger, à une aventure culturelle, historique et humaine. Outre les paysages magiques et les rencontres passionnantes, c’est un moyen unique de s’émanciper des vols locaux et autres tours de pistes, sans avoir à se charger de l’aspect logistique, particulièrement lourd pour ce genre de périple.
Le directeur des vols, Daniel Vacher, prépare en effet en amont toute l’organisation technique des vols, comme la sélection des différentes cartes de navigation, l’approvisionnement en essence sur les différents terrains du parcours, les plans de vol, l’envoi des documents aux différentes autorités civiles, … Pendant le rallye, un avion « ouvreur » (avec à son bord Jean-Jacques Galy, Président d’Air Aventures) et un avion « balai » (avec le mécanicien) permettent d’anticiper les problèmes éventuels, notamment météorologiques. Daniel, très fréquemment en contact avec un ingénieur prévisionniste météo, et son coéquipier Gérard Desimone, décollent au milieu de la caravane.
« Nous avons été confrontés à des conditions de vol parfois dégradées, avec une visibilité très réduite, comme en approche d’Agadir, ou bien entre Nouadhibou et Saint-Louis. Le professionnalisme des organisateurs, notamment de Daniel, nous a permis d’affronter cela en toute sécurité et avec sérénité. Je ne me suis jamais senti au-delà de mes capacités de pilote privé », assure Nicolas.
L’organisation est parfaitement rodée et les équipages se sentent en confiance. Daniel à une grande expérience du « terrain ». Lorsqu’il dit « ça passe », on peut s’y fier ! Malgré tout, chaque commandant de bord reste maître à bord, comme il le rappelle régulièrement.
« En vol, nous dialoguons sur la fréquence 123,45 MHz afin de récupérer les informations des avions en avant de la caravane. Daniel joue le rôle de chef d’orchestre. Il informe les équipages en arrière, négocie avec le contrôle aérien, assiste ceux qui seraient amenés à se dérouter… », poursuit Maxime. Et avec l’aide de Régis, pilote instructeur, que Maxime et Nicolas ont su convaincre de les accompagner, ces vols ont été extrêmement formateurs.
« Nous nous sommes régalés à voler à basse altitude le long de la côte Marocaine. Et c’était aussi une façon de leur montrer ce qu’il ne fallait pas faire chez nous. Là, ils ont bien compris ! Et parallèlement, ils ont enfin réussi à m’apprendre le maniement de la tablette et D’Airnav Pro ! », confie Régis. Concernant les communications radio avec les contrôleurs non francophones, l’inquiétude d’avant départ a fait place à une sorte d’assurance, renforcée par l’omniprésence du « coach ».
Le fait d’enchainer les vols, tous les jours, est certes formidable pour de jeunes pilotes, mais aussi de plus en plus difficile. Maxime en fait le constat : « la fatigue s’accumule, bien plus que sur le Hop ! Tour, sur lequel nous ne volions qu’un jour sur deux ». Voler en équipage prend alors tout son sens.
Quant aux épreuves organisées chaque jour jusqu’à Saint-Louis, portant sur les connaissances aéronautiques, l’observation, la technique de pilotage, … elles créent une émulation particulièrement sympathique entre les participants. « Nous nous sommes vraiment pris au jeu. Et l’évocation de ces challenges était une excellente façon d’entamer la conversation le soir au moment de l’apéritif ! », admettent-ils, tout en se félicitant de leur 8ème place au classement général !
L’ambiance plus que conviviale au sein du groupe de 60 personnes, les échanges avec les pilotes plus expérimentés, l’accueil chaleureux des personnes rencontrées (notamment au Maroc), tout comme l’aspect humanitaire avec l’emport de matériel médical,… contribuent aussi à la richesse d’un tel voyage. Et le lien entre le parcours effectué et son aspect historique, mis en évidence par les conférences quotidiennes, données à l’aller par Pierre-Michel Pranville (un descendant de deux pionniers de La Ligne) et au retour par Jean-Claude Nivet (historien passionné par l’aventure de la Ligne), a su peaufiner l’ensemble.
Cette expérience aéronautique, l’équipage des « Jeunes Ailes » ne peut que la conseiller à d’autres jeunes pilotes, tout en recommandant de se faire accompagner par quelqu’un d’expérimenté, tout comme ils ont choisi de le faire. « D’une certaine manière, nous avons repoussé nos limites de jeunes pilotes, notamment nos propres limites d’éloignement. Ce n’est ainsi pas l’appareil qui fixe les limites, mais le pilote ! ».
Magali Rebeaud
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