En 2014, à l’occasion du tour du monde de Solar Impluse, André Borschberg pulvérise le record du monde de vol en avion solaire : 8.924 km parcourus en quatre jours, 21 heures et 52 minutes. Quelques mois plus tôt, il a failli abandonner son avion en vol. Une expérience personnelle dont il va se servir tout au long de son vol record,… plus que du yoga.
Payerne (Suisse), le 28 mars 2014. Dans le hangar où le deuxième exemplaire du Solar Impulse est en construction, André Borschberg, cofondateur du projet, revient sur l’un des vols de préparation du tour du monde en avion solaire. Il a lieu à l’été précédent, entre Washington et New York, avec le premier exemplaire. Une avarie grave survient : sous l’aile gauche, de la toile est arrachée. Le centre de contrôle de la mission résume la situation : « nous ne comprenons pas pourquoi l’aile ne s’est pas encore rompue« .
Borschberg est catastrophé. Mais il se souvient qu’il a parlé toute la matinée aux journalistes de l’importance de vivre le moment présent. « Alors voyons si je peux agir de manière cohérente », pense-t-il. Il procède à une répétition de la procédure de sauvetage. Il va jusqu’à penser : « on ne saute pas tous les jours d’un avion en perdition alors, si je dois sauter, je vais profiter de l’instant ! ». Borschberg se sent désormais plus serein et, finalement, pilote l’avion normalement jusqu’à destination.
Si son interlocuteur en doutait, Borschberg l’a prouvé : il est mentalement prêt à entreprendre un tour du monde – certes par étapes – avec un avion lent et extrêmement sensible aux turbulences. Avec une vitesse de 50 à 100 km/h suivant les conditions météorologiques, les vols transocéaniques peuvent durer des dizaines d’heures. Et les dangers sont légion. En transport maritime, ce serait revenir du navire de croisière ultra-stable à la caravelle des découvreurs. D’où l’importance d’un mental d’acier.
De même, Solar Impulse explore des territoires inexplorés quant au corps du pilote. Seul à bord, il doit composer avec la nécessité d’une supervision humaine permanente. Il ne peut compter que sur de courtes siestes. Pendant les périodes de repos, les automatismes, limités, peuvent émettre une alerte. En l’absence d’alerte, au bout de vingt minutes, le pilote doit se réveiller pour vérifier le bon déroulement du vol.
Juin 2015 à Nagoya (Japon). La durée du vol jusqu’à Hawaï est estimée à cinq jours et cinq nuits. Borschberg est un fervent pratiquant du yoga. Il a prévu de recourir à ces techniques pour s’endormir. Certes, les navigateurs en solitaire aussi dorment par courtes périodes. Mais l’environnement d’un avion est différent ; Borschberg et Bertrand Piccard, l’autre pilote, sont les premiers à l’expérimenter ainsi.
Ce vol est le plus long et le plus risqué du projet. « Je dois assurer un rendement énergétique maximal pour l’avion, et l’avion doit me permettre de reconstituer mon énergie », écrit Borschberg le 29 juin, après la première nuit du vol. Le 30 juin, il ne dort que 20 minutes. Après le vol, Borschberg reconnaîtra que le yoga a été largement inefficace et que l’excitation l’a maintenu éveillé.
Le 3 juillet, épuisé et grisé par l’exploit, il se pose à Hawaï après quatre jours, 21 heures et 52 minutes. Il a parcouru 8.924 km. C’est le plus long vol en avion solaire.
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