Les vols réalisés à vue reposent sur la règle du "voir et éviter". Cependant, la compétition sportive peut altérer le jugement des équipages dans une logique de performance. ©Jean-François Bourgain
Le 23 août 2017, deux ballons décollent à 19h30 pour une épreuve sportive dans le cadre du 20ième championnat d’Europe de montgolfières. Quelques minutes plus tard, une collision intervient.
Cette année là, la Fédération Française d’Aérostation (FFAé) organise du 21 au 27 août le championnat d’Europe de montgolfières à Brissac-Quincé. Les conditions météorologiques de vol du jour sont excellentes : un vent du 290° pour 10 kt, une visibilité supérieure à 10 km, une température de 24 °C et un ciel clair. Autrement dit, une belle soirée d’été.
A 19h30, le ballon Schroeder immatriculé D-OSFS décolle pour l’épreuve du soir. Comme pour les autres montgolfières engagées dans la compétition, l’objectif du vol consiste à passer au plus près de trois points de passage, matérialisés par des marques au sol. Un peu plus tard, c’est au tour d’un Kubiçek BB17XR immatriculé OK-1138 de prendre les airs pour le même objectif. A ce moment de la journée, « les meilleurs compétiteurs européens se rencontrent » explique le rapport d’enquête du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses. Comme pour les meilleurs sportifs, un véritable esprit de compétition règne dans chaque nacelle ce soir là.
A ce moment de la soirée, le ballon OK-1138 amorce une montée. Il est 19h43. Dépourvu de moteur, « le pilote constate que le déplacement du ballon ne lui permettra pas de rejoindre la première cible. » Prendre un peu d’altitude a pour objectif de trouver de nouveaux courants plus rapides qui permettront un déplacement plus rapide du ballon. Après avoir regardé vers le haut pour assurer sa sécurité, il actionne le brûleur. « Soudain, sans avoir entendu aucun bruit de brûleur ni de signal d’alerte, il constate que la nacelle d’un autre ballon heurte le sommet de l’enveloppe ». explique le pilote du ballon dans son témoignage auprès des enquêteurs. Le choc déchire la voile et le ballon commence à chuter rapidement. Il atterrit durement contre le mur d’un hangar. Le pilote et la navigatrice sont blessés. A la vue de l’incident, l’autre ballon interrompt l’épreuve et atterrit plus loin.
Le rapport d’enquête transcrit le témoignage du pilote du second ballon qui explique que « pensant que les trajectoires n’étaient pas conflictuelles en raison de la différence d’altitude, il a arrêté de surveiller le 0K-1138 pour se focaliser sur la conduite à tenir pour atteindre la première cible de l’épreuve. » En réalité et sans le détecter, le pilote du ballon est en légère descente et se rapproche du ballon 0K-1138, qui prend quant à lui +3,6 m/s d’altitude. Une descente de 2,1 m/s qui va durer 5 minutes et qui sera accidentogène pour le second ballon.
Au sujet de cet accident, le rapport du BEA conclut sur « une interruption de la surveillance visuelle extérieure de la part du pilote du ballon D-OSFS. » Il précise que dans ce contexte de compétition, « la concentration des pilotes sur les objectifs à atteindre peut parfois se faire au détriment de la surveillance extérieure visuelle, nécessaire pour assurer la règle « voir et éviter ». » Il recommande également La mise en place d’un dispositif d’anti-abordage électronique.
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