Alors qu’il s’apprête à livrer à la fin du mois le premier DR400 équipé d’un moteur Rotax 912iS Sport (100 cv), Nogaro Aviation a fait tourner pour la première fois, le 3 janvier 2017, un Rotax 915iS (135 cv) sur une cellule de DR400. Malgré les contraintes que cela pose, l’atelier de mécanique aéronautique de Nogaro a choisi de mener cette deuxième extension de certification du DR400 (STC) en parallèle de la certification du moteur 915iS par Rotax. Objectif fin 2017.
Gilles Aurensan était prêt avant Noël. Le nouveau moteur de présérie 915iS était avionné sur une cellule de DR400. Le directeur technique de Nogaro Aviation a néanmoins du attendre, le 3 janvier 2017, au matin, pour tourner la clé. Le feu vert du motoriste autrichien n’est arrivé que la veille, en fin de journée.
Un protocole strict imposé par Rotax
Le contexte est différent de celui dans lequel a été menée, entre 2015 et 2016, l’extension de certification (STC) du DR400 équipé d’un moteur Rotax 912iS Sport. Le 915iS n’étant pas encore certifié (il ne le sera pas avant fin 2017) son avionnage sur le DR400 ne peut se faire que pas à pas, avec l’autorisation préalable du motoriste pour passer à l’étape suivante.
Nogaro Aviation n’a pas voulu attendre que Rotax ait obtenu la certification de son nouveau moteur pour se lancer. L’atelier s’est positionné pour bénéficier d’un moteur de présérie. Il sait déjà qu’il n’aura pas l’autorisation de vol avant le printemps et qu’il devra effectuer au moins 10 heures de point fixe. Tous les résultats doivent également être transmis à Rotax. « Nous intègrerons les modifications, notamment sur le calculateur qui devra être autorisé au vol », résume Gilles Aurensan.
La STC 915iS anticipée
Le STC du 912iS était dimensionné pour le 915iS. Les quelques modifications à réaliser le seront sur les capots moteur du fait de la présence d’un intercooler. « Les circuits électriques et carburant sont quasiment identiques. Le montage sur la cellule est effectué à 95%. Le 915 est une évolution du 912 » affirme Gilles Aurensan.
A terme, à travers ses deux STC, Nogaro Aviation sera en mesure de proposer une alternative, avec un triplace de 100 cv et un quadriplace de 135 cv équipé d’un turbo qui lui permettra de conserver toute sa puissance jusqu’à 4.570 m d’altitude (15.000 ft) promet Rotax.
Première livraison du DR400 912iS
Le premier DR400 à moteur Rotax 912iS (celui qui a été utilisé pour l’obtention du STC) sera livré fin janvier, début février 2017. Nogaro Aviation attend cette livraison pour ouvrir son carnet de commandes. « Nous voulons que les clients puissent essayer l’avion ».
Le remplacement du moteur d’origine Lycoming par un Rotax 912iS coûte environ 50.000 € HT. « Le client repart non seulement avec un moteur neuf avec un potentiel de 2.000 heures de vol, mais également avec une hélice neuve et un échappement neuf ». Il ne reste plus qu’à lever les apriori des aéro-clubs vis-à-vis du Rotax. La pénétration du parc des aéro-clubs par les ULM favorise l’évolution des mentalités des pilotes privés, estime Gilles Aurensan.
Gil Roy
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La réponse de Robin Aircraft, sur son site, de la non utilisation du 915 IS pour le moment(?) est la non certification de ce moteur. (donc à suivre en 2017 année de cette certification)
Bonjour,
Le débat entre carrosserie et moteur aura toujours lieu. Nous avons eu l'alu contre le bois et toile... Le composite. Les passionnés trouvent des sujets au bar de l'escadrille. Et les achats font le marché.
On peut être passionné de (belles) mécaniques et rester pragmatique. Les Lycos et Contis restent des pièces de musée, simplement parce que très peu osent le saut technologique. Injection, blocs moteur en alliage, sont longtemps resté à l'état de prototype. Désormais, il me semble que l'argument du cout de l'homologation vacille face au besoin de réduction du bruit et des consommation.
Comme tout humain, Il faut nous sentir dos au mur pour sortir d'une zone de confort. Riverains, écolos auront eu raison des vieux modèles des années 40.
Alors si les robins bichonnés peuvent vivre une seconde jeunesse, tant mieux. Les pilotes auront perdu une manette et gagné une occasion de refaire vivre le passé. Quand au cellules en "plastique", ca vole pour elles... et leurs passagers.
Solar Impulse, E-fan,... à qui le tour de nous faire entrer dans le monde actuel, j'ai hâte.
Piloter, pour le pilotaillon que je suis, c'est également aller au devant de l'adversité et des aléas du vol.
Bravo à Gilles et Karine (et leur équipe bien sûr) pour ce tour de force, pas tant sur le plan purement technique, même si cette modif n'est pas à la portée du premier bricoleur venu, que sur le plan administratif et réglementaire. J'imagine en effet la quantité de tracasseries qu'ils ont du surmonter pour en arriver là. Et c'est d'autant plus extraordinaire que quand on voit le coût exorbitant d'un moteur Lycoming ou Continental et de leurs maintenances, il aura fallu que ce soit un tout petit atelier situé au ..... du monde (désolé Karine, je n'ose pas transcrire complètement ta propre expression!) qui se soit lancé dans cette aventure. Je rejoins en ce sens le commentaire de Mc Manus en ce qui concerne nos amis dijonnais. En plus le DR 400 est un vrai avion que personnellement j'aime beaucoup, le moteur Rotax commence quand même à avoir fait ses preuves, la combinaison des deux aura à mon avis une autre prestance que toute cette nouvelle génération d'avions qui, même s'ils sont performants, ne semblent bien fragiles surtout pour une utilisation en aéroclub. Reste maintenant à "industrialiser" le concept et à ce sujet, je souhaite toute la réussite possible à Gilles et Karine, sachant qu'aujourd'hui en France, on trouve plus facilement des gens pour vous compliquer la vie que pour vous aider. Patrice BLIN
Rappelons que le DR400-108 motorisé par un...108cv existe bel et bien, et ne vole pas si mal.
Dès lors, la motorisation avec 100cv modernes et légers ne semble pas inintéressante.
Il est complètement incompréhensible que les usines de Darois ne se soient pas lancées dans ce développement. C'eut été logique techniquement et commercialement.
Nico bonjour ; je rejoins beaucoup de ces commentaires
1 que chez robin on aurait pu le faire ca aurait apporter un peu de travail a une entreprise qui a mon avis en a bien besoin mais que peut on malheureusement encore créer chez Robin ?
2 il ya un gain de poids qui fait que meme avec 3 personnes la charge au cheval est sans doute moindre
3 pour le 915, peut etre robin craint il de concurrencer son 135 cv diesel ,
4 quant a lycoming si les preuves sont faites de la fiabilité ,mais il est vrai que le poid et la consommation ne sont plus au gout du jour , mais bon l actionnaire principal n est til pas un petrolier ? confortant cet aspect vu d ici que ce pays n en a rien a faire ni de la consommation ni de la pollution , en tout cas bonne chance a linitiative nogaro
Les moteurs ROTAX sont beaucoup plus léger que les moteurs d'origine et il consommera également prêt de 40% en moins.
Un moteur Rotax, à puissance égale consomme autant qu'un continental ou Lycoming:100Cv à 75% 20-21l/H
Les seul gains sont le poids et la possibilité de tourner à l'essence automobile. Ce dernier avantage est à relativiser en cas de voyage, car en trouver sur un terrain, même de l'UL 91 relève du parcours du combattant et le moteur Rotax accepte difficilement une utilisation continue de 100LL (démontage et nettoyage complet à 600H).
Cependant, la version injection électronique, apporte un gain réel en conso et couplée au turbo, une réelle amélioration de performances au décollage et en montée.
100 cv sur une cellule de DR400 ? Performances ? Le DR400-120 était déjà limite sur certains terrains avec 3 passagers et temps chaud.
Justement, le ROTAX 100cv est bien plus performant et apporte une véritable amélioration sur ce type de configuration. Nous sommes d'accord qu'il ne faut pas comparer les perfo du DR400-100 de Nogaro avec un DR400-160 ou DR400-180...
Mais à comparer du DR400-120, l'amélioration est significative, comme le coût d'exploitation ;)
Bonjour, les 100 cv d'un rotax sont les memes que ceux d'un lycoming ou d'un continental . Donc votre argument ne tient pas pour le même poids en charge
L'amélioration avec un Rotax 100 cv par rapport au Lyco 120 cv est considérable: tant du point de vue des performances au décollage, que de la vitesse en croisière et de l'autonomie, le tout pour un coût très inférieur et une consommation ridicule. Pour les terrains de région parisienne encerclés de riverains enragés, c'est la solution idéale, il est d'ailleurs incompréhensible que des clubs continuent de faire de la formation de base sur des avions aussi bruyants ! Cet article apporte des éclairages très intéressants, les cellules de DR400 restent un compromis idéal et ces travaux avec Rotax sont les bienvenus. http://www.flyrotax.com/files/Bilder/News%20Rotax/Downloads/INFO%20PILOTE_DR%20400%20Rotax%20912%20iS_042016.pdf