S1 Digital Sennheiser : dédié aux longs vols

Dernier né de la firme allemande Sennheiser, le S1 Digital est un casque ANR (Active Noise Reduction) destiné à l’aviation générale, léger et efficace aussi bien en mode actif qu’en passif. Sa technologie « NoiseGard » permet d’optimiser le fonctionnement de l’ANR pour des vols longs.

Notre test a été effectué, en deux temps, d’abord avec un DR 400 de 160 ch au cours d’un vol de 4 heures, ensuite à bord d’un Jodel 113 équipé d’un moteur de 100 chevaux durant un vol de 30 mn. L’objectif était de faire ces vols à bord d’avions pourvus de moteurs bruyants de manière à pouvoir tester le potentiel de ce casque ANR.

Premier contact avec le casque en le sortant de sa sacoche : bel objet au design élégant, anthracite et gris, dépourvu de pièces de métal qui pourraient rayer une verrière… et léger ! Annoncé dans le manuel de l’utilisateur à environ 410 grammes sans câble (il pèse 600 grammes avec câble et boîtier de commande), il est d’un port agréable pour un vol de longue durée. Pas de sensation de barre au dessus du crâne ni de lourdeur au bout de deux heures de port. Toujours du point de vue du maintien, la pression des écouteurs est réglable par trois niveaux de serrage. Outre le confort, ce système permet d’optimiser l’atténuation du bruit ambiant dans le casque. L’isolation au bruit apportée par les coussinets d’oreilles est en effet plus efficace avec une pression de contact plus élevée.

Le S1 Digital est équipé d’un dispositif ANR baptisé « NoiseGard ». Ce dernier combine deux systèmes ANR de manière à optimiser la réduction du bruit. Un micro externe placé sur la coque de l’oreillette gauche capte les sons ambiants et restitue dans les écouteurs un son à phase inversée. L’inversion de phase du son permet de masquer les composantes sonores dominantes, par exemple le bruit continu du moteur à plein régime au décollage. L’autre technique ANR consiste à capter le bruit à l’intérieur même de chaque écouteur au niveau des oreilles, d’analyser l’ambiance sonore et d’en restituer également un son à phase inversée.

Toutefois, tout ne se fait pas de manière automatique et les micros externes et internes captent une ambiance sonore à un instant T précis : il est nécessaire de presser le bouton « smart update » placé sur l’oreillette gauche pour « mettre à jour » l’analyse et la restitution d’un son. L’ambiance et le niveau sonore à l’intérieur de la cabine changent en effet suivant les différentes phases de vol et il est nécessaire d’adapter le fonctionnement du NoiseGard. Par exemple, il faut presser la touche « smart update » au décollage, puis la presser à nouveau une fois en régime de croisière.

En mode ANR, ce casque restitue les échanges avec l’ATC et avec les passagers de manière optimale. La base est évidemment d’avoir une bonne radio à bord pour profiter pleinement des qualités acoustiques du S1 Digital.

Si le système ANR offre un réel confort, on conserve malgré tout une bonne perception de l’ambiance cabine, ce qui est appréciable. On perçoit par exemple un moteur en sur-régime et on n’est pas complètement isolé des sons. En mode passif, le casque est également efficace et plus adapté aux vols courts.

Le S1 Digital permet la liaison entre le casque et un appareil externe en Bluetooth. Le pilote peut lier son téléphone et répondre ou passer des appels en vol, il peut écouter sa musique préférée et piloter son appareil Bluetooth externe par le biais d’un dispositif de commande placé sur le fil du casque. Si le système est intéressant, sans toutefois en abuser car passer un coup de fil en vol distraira toujours de l’essentiel, la commande reste un peu volumineuse et on ne sait parfois qu’en faire…

Ce casque, qui avoisine les 1000 euros, semble plus adapté aux vols longs qu’aux vols courts. L’ANR et la liaison Bluetooth se justifient en effet davantage sur des trajets longs et hors des zones à trafic dense, de manière à pouvoir profiter pleinement de la bande son du film « Les chevaliers du ciel » à bord de son avion !

Fabrice Morlon

– Merci à l’Aéro-club de l’Est et à Philippe Souny, président et instructeur à l’Aéro-club de Saint-Omer qui m’ont permis d’essayer ce casque. F.M.