Les 2 et 3 juillet 2022 s’est tenu le troisième championnat de STOL (Short Take Off and Landing) en ULM sur le petit terrain de Belmont Saint-Affrique. En l’espace de trois éditions, cette plate-forme située au cœur de l’Aveyron, est devenue le berceau de la discipline qui est en train de gagner de nouveaux adeptes en France.
Sur le papier, c’est relativement « simple », comme aiment l’affirmer certains pilotes. Il s’agit de décoller et atterrir sur la plus petite distance possible… Dans la pratique, et particulièrement en compétition, c’est une tout autre histoire. Ici, la vitesse et l’altitude ne sont pas des facteurs de performance. Le décollage court est par ailleurs favorisé par un bon rapport poids/puissance qui permet d’atteindre plus rapidement la vitesse nécessaire à la sustentation.
Importée d’Alaska (avec notamment la célèbre compétition Valdez Fly-In), une région du monde où l’avion doit permettre d’accéder à peu près partout, la discipline STOL est arrivée en France il y a seulement quelques années. Soutenue par la FFPLUM, le championnat est désormais classé « Open de France ». « C’est une discipline en plein essor », souligne Sébastien Perrot, Président de la Fédération qui œuvre à la faire homologuer au niveau international par la FAI (Fédération Aéronautique Internationale).
C’est donc en Aveyron, sur la commune de Belmont-sur-Rance, que ce championnat de STOL 100% ULM a véritablement pris son envol avec une première édition en 2020, grâce à Roland Andral, Président du club ULM local et son association. « Le STOL, c’est avant tout la sécurité des vols lents avec la possibilité de se poser n’importe où en cas de besoin », explique-t-il. Un sentiment de liberté aussi, propre à l’ULM !
L’aérodrome de Belmont-Saint-Affrique (LFIF) offre une piste en dur de 1.350m (autant dire qu’il y a de la place) et une autre piste parallèle en herbe (où se déroulent les épreuves). Pour la compétition, les ULM évoluent en tour de piste, sous la forme d’une démonstration de pilotage sportive et technique, pour le plus grand plaisir des yeux.
Car le spectacle est étonnant. Toutes les 30 secondes les machines se lancent, une à une, plein gaz et freins desserrés au dernier moment, au signal du « starter », à l’instar d’un grand prix automobile. Sur le côté, une équipe de jeunes bénévoles menée par le CTN fédéral Mohammed Azzouni note les distances au centimètres près pour les transmettre aux « scorers » situés de l’autre côté de la piste. Le classement se fait en additionnant les distances de décollage et d’atterrissage de chaque ULM ; le total le plus faible étant évidemment recherché.
Sous un soleil radieux et un vent chaud souvent de travers rendant l’épreuve plus délicate, cette 3èmeédition a accueilli une vingtaine de machines en 6 poules (A, B, C, D, E et F) et trois catégories. Seuls les pendulaires (ULM classe 2), les multiaxe (classe 3) et autogires (classe 4) participent. « La DGAC impose 200 heures de vols aux pilotes » précise Roland Andral à Aerobuzz.fr. La compétition est donc « relativement » accessible. Mieux vaut toutefois bien connaitre sa machine.
Les ULM, de type Nynja, G1, Savannah, Super Guépard ou Yuma pour les multiaxes sont pour la plupart peu modifiés. « La priorité n’est pas la mécanique, mais la légèreté de la machine et le pilotage ! » explique Eric Grare, grand champion de la discipline (en multiaxe) à Aerobuzz.fr. Certains pilotes ont remplacé des parties (capots) d’origine par des pièces fabriquées à partir de matériaux composites. D’autres préfèrent des trains type brousse avec gros pneus, ou rajoutent des amplificateurs de vortex sur les extrados des ailes. A chacun sa méthode. Il y a aussi des constructeurs amateurs comme Thierry Drieu et son incroyable autogire sorti tout droit de l’univers Mad Max…
Les concurrents se disputent les manches par groupes de 3 à 5 machines maximum (pour éviter les encombrements en vols) sur deux « runs » d’entrainement le matin du premier jour et deux qualificatifs l’après-midi, tous niveaux confondus. « On ne met pas que les meilleurs ensembles, le but c’est d’être sélectif sur les résultats et que tous puissent faire leur « run » dans des conditions différentes (température, vent) selon le moment de la journée », précise l’organisateur. « Seuls les premiers de chaque poule se retrouvent en finale le lendemain. La meilleure performance entre la matin et l’après-midi est retenue. »
Tout se joue ensuite en l’air, avec le bon dosage des gaz, certains préférant des approches type avion, au moteur près du sol, d’autres avec un plus grand taux de descente et un touché type « appontage » au risque de tordre la fourche du train. C’est arrivé à plusieurs reprises. Il faut viser juste mais surtout ne pas toucher le sol avant la ligne du début de piste.
La pratique fait des émules. Cette année deux autres compétitions (régionales) STOL ULM se sont déroulées en Nouvelle Aquitaine et en Bretagne. L’an prochain, l’Open de France 2023 se déroulera de nouveau à Belmont-sur-Rance. Les organisateurs espèrent accueillir enfin des participants étrangers…
Jérôme Bonnard
Les résultats de l’OPEN DE FRANCE STOL 2022 sont consultable ICI
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Intéressante et sympatique manip.👍
Nous, braves pilotes de longues pistes, avons bien du chemin à parcourir avant de pouvoir concurrencer nos cousins nord-americains, tombés tous bébés dans la marmite des atterros sportifs.
En témoignent les images de machines tout-debout sur la roue avant - pattes principales en l'air-, jusqu'à des bouts de carénages qui s'éparpillent derrière le point de toucher. (stol.belmont.free)
Courageux pilotes (?), pauvres machines 😊