Transfuge de la compétition automobile, Chabord est aujourd’hui la référence en matière d’échappement et de silencieux pour l’aviation légère. L’équipementier aéronautique haut-savoyard est devenu aussi à l’aise dans le dédale de la réglementation européenne qu’il était dans les paddocks de la Formule 1 où sur les routes du championnat du monde de rallye automobile. Tout a commencé il y a trente ans avec la rencontre d’une voltigeuse… Aujourd’hui ses équipements sont en première monte sur l’APM40 Simba d’Issoire Aviation ou l’hélicoptère Cabri G2 de Guimbal.
Alain Chabord ne cache pas son admiration pour Beringer qui est devenu la référence mondiale dans le domaine des roues et des freins aéronautiques. Le français est proposé en première monte sur les avions Cirrus, il équipe les écuries du championnat Red Bull Air Race et il a fait le tour du monde avec Solar Impulse. Comme Beringer, Chabord vient de la compétition. Le premier a équipé les plus grands champions moto, le second a bâti son expertise et sa notoriété, au plus haut niveau des championnats du monde automobiles.
La culture de la performance
Mine de rien, cela fait trente ans cette année que Chabord est venu à s’intéresser à l’aviation. A l’époque, dans le monde de la Formule 1, Maurice, le père d’Alain, était considéré comme un sorcier-mélomane capable d’accorder les plus délicats échappements pour tirer des moteurs la puissance maximale, tout en gagnant de précieux kilos. Le bruit ne faisait pas partie de l’équation.
C’est la voltigeuse Marianne Maire qui l’a amené à l’aviation en lui demandant d’étudier un échappement accordé pour son TR200. La réputation du chaudronnier-soudeur haut-savoyard était arrivée jusque sur l’aérodrome d’Annecy. Et c’est comme cela qu’il a découvert un monde aux antipodes de la compétition automobile, un créneau sur lequel la réglementation précède la performance. Maurice Chabord et son fils Alain qui dirige aujourd’hui la société, vont apprendre à leurs frais qu’à chaque modèle d’avion correspond une certification de leur matériel.
L’apprentissage de la certification
Des années plus tard, et au vu de leur catalogue, les Chabord père et fils se sont, de toute évidence, révélés des élèves appliqués. Leurs échappements et silencieux sont certifiés sur la famille des DR-400 de Robin, sur les modèles d’entrée de gamme Cessna (C150/152 et C172), sur les Rallye (MS892 et MS893), sur le TB10 de Socata, sur une partie des Jodel (D140, D113, DR1050).
On les trouve en première monte sur les MCR180, les APM40 Simba et APM50 Nala d’Issoire Aviation et sur l’hélicoptère Cabri G2 de Guimbal. « Nous travaillons actuellement sur l’extension de certification sur le TB20 dans le but de retrofiter la flotte de l’ENAC, et sur le quadriplace Panthera de Pipistrel », précise Alain Chabord. L’équipementier possède ses agréments européens de conception et de fabrication.
Réduction des émissions sonores
Les échappements montés sur les premiers D140 Mousquetaire atteignent 10.000 heures de vol. Toutes les 600 heures, il suffit de changer la laine insonorisante. Une intervention qui peut être réalisée en aéro-club affirme Alain Chabord. L’installation d’un échappement silencieux coûte en moyenne 4.000 euros hors taxe et nécessite 4 à 8 heures de main d’œuvre.
Si à l’origine, la performance était la motivation première des pilotes qui faisaient monter un échappement Chabord, aujourd’hui c’est la réduction des nuisances sonores. « En montagne, plus aucun pilote n’ose se présenter sur une altisurface s’il n’est pas équipé de silencieux. A Lyon-Bron, cet équipement est devenu obligatoire. Actuellement, plus de 400 avions certifiés volent équipés ».
Mesures de la DGAC à l’appui, Alain Chabord explique que ses silencieux permettent de gagner une, voire deux classes, au sein de la classification sonore des avions légers Calipso. Ce qui n’empêche pas non plus un gain de performance d’environ 13% en taux de montée, souligne l’équipementier d’Annecy.
Chabord est également très présent sur le marché de l’ULM où la réglementation est évidemment beaucoup plus souple. « Nous avons équipé la majorité des MCR01, ce qui représente plus de 400 aéronefs. Nous équipons la version la plus récente des VL3 à moteur Rotax 914 de JBM Aircraft. Nous développons pour ce constructeur, une échappement pour les modèles équipés du Rotax 912, qui sera 45% plus léger ».
Recherche et développement
Chabord est également présent sur des projets de nouveaux avions comme ceux portés par LH Aviation ou Elixir Aircraft. On le retrouve aussi aux côtés de Nogaro Aviation qui vient de certifier le DR400 à moteur Rotax 914 et qui développe actuellement la version à moteur Rotax 915iS. « Nous développons pour ces constructeurs la mécano-soudure type bâti-moteur, jambe de train et commandes de vol. C’est une activité sur laquelle nous communiquons peu, bien que nous soyons très actifs et que nous possédions une grosse expérience. Nous avons des agréments pour réparer des bâtis moteur de divers avions certifiés ».
Aujourd’hui, la compétition automobile et l’aéronautique s’équilibrent dans l’activité de Chabord. « Le fait de travailler avec des constructeurs tels que Guimbal Hélicoptère et Daher est une garantie pour les aéro-clubs : nous serons là pour longtemps ».
Gil Roy
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