L’arrivée de la 5G, considérée comme une révolution en termes de transmission de données, représente toutefois une réelle menace aux États-Unis. De nouvelles fréquences attribuées à la 5G pourraient entrer en conflit direct avec celles utilisées depuis 50 ans par les radio-altimètres et compromettre ainsi la sécurité des vols évoluant en IFR notamment.La 5G représente l’opportunité de développer les offres de services en transmettant de larges quantités de données de manière quasi instantanée. L’aérien devrait également en profiter, depuis l’aviation commerciale jusqu’à l’aviation légère au travers d’applications améliorant la sécurité, en complément par exemple de l’ADS-B.
Malgré les avancées notoires que la 5G apporte en termes de connectivité et de débit, un groupement d’industriels et d’associations, dont l’IATA, la GAMA, Airbus, Garmin et Honeywell, s’est formé pour exhorter la Commission fédérale des communications des États-Unis à prendre le temps d’étudier le projet d’élargissement de la bande de fréquences attribuées à la 5G. Cet élargissement accordé entre autres à la 5G pourrait en effet causer des interférences avec les radio-altimètres et ainsi compromettre grandement la sécurité des vols IFR.
Le radio-altimètre, utilisé depuis près de 50 ans sur la même bande et très utile notamment lors d’approches de catégorie II et III, par météo dégradée et visibilité réduite et pour alerter de la proximité avec le terrain et les obstacles, opère sur la bande située entre 4,2 et 4,4 GHz. Or, la Commission fédérale des communications envisage d’autoriser la 5G à utiliser la bande de fréquences entre 3,7 et 4,2 GHz, entrant en conflit avec les radio-altimètres. Dans un rapport de 35 pages, le groupement demande donc la sécurisation des fréquences allouées aux radio-altimètres.
En Europe, le problème ne se pose pas, du moins pas encore : la bande de fréquences entre 3,4 GHz et 3,8 GHz représente le cœur de la 5G, assez éloignée de la bande de fréquences utilisée par les radio-altimètres. Toutefois, la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR), qui se réunit tous les quatre ans afin de mettre à jour la réglementation régissant l’utilisation du spectre radioélectrique, a mis a son ordre du jour pour 2023 l’élargissement des fréquences allouées à la 5G.
La GSMA, association de rang mondial qui défend les intérêts des opérateurs mobiles, a clairement montré son intérêt pour la bande de fréquences pointée du doigt par les industriels de l’aviation aux USA. La bande entre 3,3 et 4,2 GHz pourrait ainsi être à terme harmonisée à l’échelon mondial.
Fabrice Morlon
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Il semble donc que le problème soit lié, pour partie, à la sélectivité des recepteurs des radio sondes, utilisés dans la chaîne avionique du PA/DV. Ces équipements anciens, 50 ans, ont été élaborés avec des contraintes de sélectivité moins importantes que nécessaire de nos jours où l'embouteillage des bandes hertziennes devient critique. Pour les radio sondes, il faut donc des normes adaptées plus sévères et des puissances de rayonnement des antennes 5G raisonnables. On va y arriver ... Au fait, il y en a trois par avion, une pour chaque chaîne PA/DV !
Ce qui est fou, c'est que cette information relativement importante, a été passablement ignorée par les médias.