SMA vient de décrocher la certification de son moteur diesel de 230 ch (SR305-230E) sur le C182 de Cessna. Dans l’attente du décollage de ce marché de remotorisation, la filiale du groupe Safran poursuit ses recherches vers des puissances supérieures et regarde du côté des motorisations hybrides.
Il avait pourtant juré qu’on ne l’y reprendrait plus, que ce n’était pas son métier. SMA a fini par craquer. A force de ne rien voir venir du côté de Wichita, le motoriste français a déposé à l’EASA un dossier de certification complémentaire de la dernière version de son moteur diesel SR305-230E avionné sur le C182 de Cessna.
Il y a un an, Cessna a annoncé qu’il jetait l’éponge devant l’incapacité de la FAA à certifier son avion avec le moteur diesel français. C’est à ce moment là que SMA a décidé de prendre le relai de son client et de passer par l’agence européenne. Le constructeur américain lui avait passé une importante commande de moteurs après avoir annoncé que désormais il ne commercialiserait son C182 qu’avec une motorisation diesel. Pour sortir de l’impasse, SMA n’a pas eu d’autre choix que de se renier… Le 5 avril 2016, l’EASA a délivré un STC (Supplemental Type Certificate) à SMA.
Les propriétaires de C182 peuvent désormais faire monter le moteur SMA sur leurs avions. Le motoriste français a passé un accord avec Soloy Aviation Solutions, le spécialiste américain du retrofit, pour diffuser plus largement son moteur. Au passage, Soloy devrait faire approuver le STC par la FAA par rétrociprocité. SMA espère modestement vendre une vingtaine de moteurs cette année. Ce serait toujours 20 de plus qu’en 2015 !
A Friedrichshafen où il a pris l’habitude d’être présent afin de continuer à exister malgré ses difficultés à imposer son moteur diesel, SMA expose deux projets. Il y a d’abord le 6 cylindres déjà vu en 2015 et qui semble-t-il pourrait intéresser Tecnam pour son bimoteur P2012 de 11 places en cours de développement. Le constructeur a prévu de mener les essais de certification avec le moteur à essence TEO-540-C1A (350 cv) de Lycoming, mais une motorisation diesel dans la gamme de puissance de 330 à 400 ch pourrait se révéler plus économique pour l’usage auquel est destiné le commuter italien.
SMA expose également à Aero 2016 un monocylindre développé par Safran et qui présente des caractéristiques étonnantes. Il s’agit à ce stade d’un outil de recherche destiné à optimiser la chambre de combustion. Il délivre 135 ch pour 620 cm3. La finalité n’est pas nécessairement de proposer un nouveau moteur, mais plutôt un « range extender », autrement dit de produire de l’électricité, sur un futur bimoteur hybride. Ce projet baptisé HPDE sera présenté au salon de Farnborough, en juillet prochain, sur le stand de Clean Sky.
Gil Roy
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SMA a franchi le point d’attente
Notre aéro-club de Montpellier avait fait le choix d'acheter, il y a maintenant plus de six ans, un 182P avec un SMA, coût de l'opération 200 000€, après quelques maladies de jeunesse pensions nous, un gros problème est survenu avec une fuite d'huile du carter au niveau du palier de l'hélice, cette huile coulant ensuite sur l'échappement en dessous. SMA a été contacté et a préconisé de mettre une pâte à joint pour colmater cette fuite. Notre mécanicien n' a pas jugé cette préconisation adaptée au problème qui pouvait mettre le feu dans le compartiment moteur. SMA de nouveau contacté pour trouver une solution à fait la sourde oreille. L'appareil est immobilisé depuis quatre ans. Un procès s'ensuivi avec un rapport d'expert conséquent, résultat la SMA a été condamnée le jugement est en appel. L'expert a démontré la faiblesse, voire les défauts de ce moteur sur plusieurs points. Le nouveau SMA dont la pub fait état a été considérablement renforcé par une augmentation conséquente de l'épaisseur du carter au niveau de l'origine de notre problème. Nous considérons avoir été les cobayes de SMA et de son moteur.
SMA a franchi le point d’attente
"Il y a un an, Cessna a annoncé qu’il jetait l’éponge devant l’incapacité de la FAA à certifier son avion avec le moteur diesel français"..... hum... c'est une vision très particulière et partielle de la réalité de ce qui s'est passé... D'ailleurs, en lisant bien entre les lignes d'un article d'Aerobuzz de 2014 (http://www.aerobuzz.fr/aviation-generale/article/que-devient-le-programme-turbo) on comprenait déjà bien quel était l'origine du mal.... Elle a bon dos la FAA.....
Gil, j'apprécie beaucoup vos articles, mais pour ce qui concerne celui-ci, c'est dommage que vous n'ayez pas cherché à répondre aux questions suivantes :
- Si ce moteur est si "fabuleux".... depuis le temps, pourquoi ne se vend-il pas comme des petits pains..?
- Quand on regarde la liste des problèmes rencontrés au cours de cette tentative d'intégration du SMA sur le 182, peut-on vraiment affirmer que tout est de la faute de la FAA...?
- Est-on certain que SMA a tout fait pour résoudre ces problèmes ?
- Est-ce qu'on peut imaginer que Cessna se soit séparé de SMA pour les mêmes raisons que pour le Silvercrest de Snecma ?
- Peut-on imaginer que l'échec du SMA sur le Cessna 182, ait la même origine que l'échec de la tentative de le monter sur le TB20 de Socata (même cause...même effet ?)
On est donc impatient d'en savoir plus....
Bonne journée