Le TBM 940 équipé du système HomeSafe. Le bouton est situé sur le dessus de la planche de bord. © Daher
Pour équiper le TBM940 du système de secours « Autoland » de Garmin, Daher a installé un ensemble de nouveaux systèmes automatisés pour rendre son monoturbopropulseur entièrement autonome. Pour l’avionneur français comme pour ses concurrents américains, le défi maintenant est de convaincre les autorités de certification que leurs avions peuvent rejoindre une piste sans désorganiser le trafic.
Daher est catégorique : le système « Autoland » de Garmin, rebaptisé « HomeSafe » sur le TBM940, n’est pas un équipement de confort à la disposition du pilote, mais un véritable équipement de secours à ne déclencher qu’en tout dernier recours. A bord de l’avion, celui qui appuiera sur le bouton, qu’il soit le pilote ou l’un de ses passagers, activera non seulement une procédure d’atterrissage d’urgence mais déclenchera la chaine des secours aériens dans son intégralité. Donc, aucune ambiguïté possible.
L’enchainement des événements est clair. Si un passager pense que le pilote est incapable de piloter, il doit s’en assurer avant d’appuyer sur le bouton HomeSafe, situé sur le tableau de bord. Une vidéo se met alors en marche pour informer les passagers du déroulement des opérations à venir et des instructions à suivre. Dans le même temps, un message est adressé au contrôle aérien.
Le bouton qui permet de déclencher la séquence de retour au sol d’urgence est situé sur le haut du tableau de bord, isolé pour éviter toute confusion et déclenchement accidentel. © Daher
L’avion sélectionne une piste d’atterrissage située à moins de 200 NM, en fonction des conditions météorologiques locales, de la quantité de carburant restant et du temps jusqu’à destination. Le choix se fait exclusivement sur une piste en dur d’au moins 1.500 m de long dont les caractéristiques sont compatibles avec les performances du TBM 940. Si l’avion est en survol maritime, il continuera sa route jusqu’à ce que le système détecte un aérodrome à moins de 200NM. Il ne déclenchera la procédure d’atterrissage qu’à ce moment-là.
Bien que le dispositif développé par Garmin en complément de la suite avionique G3000 soit lié à l’automanette et au système de protection de l’enveloppe de vol (ESP, Enhanced Stability and Protection) et au mode de descente de secours (EDM, Emergency Descent Mode), ainsi qu’au transpondeur ADS-B et aux informations météo en temps réel par satellite, autrement dit à un environnement déjà poussé disponible sur le TBM 940, il a nécessité le développement de nouveaux systèmes automatisés.
Daher a installé sur le TBM 940, des relais électromécaniques sur le câblage des commandes qui permettent d’activer automatiquement les volets, le train d’atterrissage, les phares et la coupure carburant. Il a également développé un système de freinage automatisé activé par servo-commande, avec un réservoir supplémentaire de liquide de freinage.
Un ensemble de fonctions logicielles a également été installé. Il regroupe un algorithme déterminant l’aéroport de secours respectant des critères définis pour le TBM. Il est capable de définir une route vers le point de début d’approche GPS. Il génère automatiquement des messages d’alerte à la radio et active le code transpondeur 7700. Il déclenche la vidéo informant les passagers des consignes pour chaque phase depuis l’activation du système jusqu’à l’évacuation de l’avion. De nouvelles lois de contrôle du pilote automatique pour l’arrondi, le contrôle en lacet et le freinage ont également été définies.
Dans le cadre de l’intégration du système Autoland de Garmin sur le TBM 940, Daher a débuté les essais en vol depuis plus d’un an et demi avec deux avions. © Daher
A l’évidence, l’installation du système Autoland de Garmin sur un avion implique d’importantes modifications et optimisations. Il va falloir aussi convaincre la FAA (Federal Aviation Administration) américaine et son homologue européenne l’EASA qu’un avion ainsi équipé pourra sauver la vie des occupants sans danger pour le trafic aérien et les autres usagers. Au passage il faudra aussi démontrer qu’il ne sera pas utilisé à la légère par un pilote dépassé par sa machine.
Ces exigences expliquent en partie pourquoi Piper qui propose l’AutoLand sur son monoturbopropulseur M600, et Cirrus Aircraft qui le monte sur le monoréacteur SF50 Vision jet, tout comme Daher avec le TBM940, ne visaient pas la certification avant la fin de l’année. Et cette estimation date d’avant que le monde ne soit paralysé par le Covid-19.
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