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Toujours pas de rebond sur le marché de l’aviation générale

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Gil Roy

Sur les 9 premiers mois de 2015, les livraisons d’avions et d’hélicoptères d’aviation générale sont en repli de -3%. Le seul motif d’espoir vient des constructeurs de jets d’affaires qui affichent une hausse de +4,3%. Une tendance qui demande à être confirmée à Las Vegas, où se tiendra du 17 au 19 novembre 2015, la convention annuelle de la NBAA (National Business Aviation Association).


La nouveauté paie. Les constructeurs aéronautiques en sont convaincus. Les chiffres semblent leur donner raison. En aviation générale, ceux qui ont le plus investi dans le développement de nouveaux programmes sont les constructeurs de jets d’affaires et ce sont eux aussi qui affichent les meilleurs résultats sur les neuf premiers mois de 2015. Ensemble, ils ont livré 465 bi et triréacteurs depuis le début de l’année, contre 446 sur la même période de 2014, soit une hausse de 4,3%. C’est ce qu’il ressort des chiffres trimestriels que vient de publier GAMA (General Aviation Manufacturers Association).

Livraisons d’avions sur les 9 premiers mois de 2015

|Type |3T15|2014 | 2015| 2015/2014|
|Piston|255|806|719|-10,8%|
|Turboprops|127|413|374|-9,4%|
|Bizjet|287|446|465|+4,3%|
|Nombre Total|542|1.665|1.558|-6,5%|
|Valeur Milliards $|5,243|15,5|15,7|+1,5%|
source GAMA

La palme revient à Embraer qui a livré 75 jets en neuf mois, contre 64 un an plus tôt. Le montant de ces livraisons bondit de +21% (934,6 M$). Les livraisons du nouveau Legacy 500 qui ont débuté fin 2014, se poursuivent au rythme de 3 appareils par trimestre. Celles du Legacy 450, fraîchement certifié, vont débuter avant la fin de l’année. Gulfstream est également en hausse avec 116 livraisons contre 108 pour un montant total de 6,079 Md$ (+9%). Bombardier est sur la même tendance avec 135 livraisons contre 126 pour un total de 5,062 Md$ (+4%). Pas de chiffres du côté de Dassault qui rend publique ses livraisons que deux fois par an. Il faudra donc attendre le bilan 2015 pour savoir si le constructeur français a réussi à redresser la barre au second semestre.
La nouveauté paie aussi en aviation légère. Alors que sur 2015, les livraisons plongent de presque -11% (719 avions livrés sur les neuf premiers mois de 2015 contre 806 un an plus tôt), deux constructeurs tirent leur épingle du jeu. Il s’agit d’abord de Cirrus Aircraft, numéro un mondial, qui bien qu’ayant livré 8 avions de moins (204 contre 212), voit le montant de ses livraisons progresser de +4% à 149,8 M$. Tecnam présente le même profile, avec une baisse en nombre de ses livraisons (147 contre 153), mais une hausse spectaculaire de +22,5% en valeur (27,9 M$). Depuis le début de l’année, le constructeur italien a livré 17 quadriplaces P2010 contre évidemment 0 en 2014 puisque 2015 marque véritablement l’entrée en service de ce nouvel avion.

En revanche, dans l’attente du démarrage des livraisons de son nouveau bimoteur haut de gamme DA62, la semaine prochaine, Diamond voit ses résultats plonger. Le constructeur autrichien a livré 114 avions contre 174, pour un montant de 49,4 M$ en baisse de -33,5%. Piper dont le renouvellement de la gamme ne portera ses fruits que dans quelques mois accuse lui aussi un fort recul : 78 avions livrés en 2015 contre 112 sur la même période de 2014 pour un montant de 81,9 M$ (-16%). Textron Aviation fait état de 29 livraisons (contre 42) d’avions à piston de la gamme Beechcraft (18 Bonanza et 11 Baron) et 160 (contre 136) de la gamme Cessna, non pas grâce au nouveau C400 Corvalis, mais à l’indémodable C172 Skyhawk. A noter que Flight Design n’a pas communiqué ses chiffres du troisième trimestre 2015.

Sur le marché des turbopropulseurs, les livraisons sont en recul de -9,4% (374 contre 413). Toutefois, il faut relativiser ces chiffres. En effet, la perte (39 avions) est essentiellement due à un seul constructeur, en l’occurrence Air Tractor, qui pour des raisons fiscales propres aux USA, a du freiner ses livraisons (33 avions en moins). Pilatus a livré un avion de moins (PC6) sur les 9 mois, mais autant de PC12 (37). En valeur ses livraisons sont en hausse de +1,4% à 176,5 M$. Textron a livré 84 King Air contre 86 un an plus tôt, et Piper 23 Meridian contre 22. Daher a livré 36 TBM900 contre 33.

Livraisons d’hélicoptères sur les 9 premiers mois de 2015

|Type |3T15|2014 | 2015| 2015/2014|
|Piston|75|203|205|+1,0%|
|Turbine|163|525|480|-8,6%|
|Nombre Total|238|728|685|-5,9%|
|Valeur Milliards $|0,894|3,6|2,8|-21,5%|
Source Gama

Côté hélicoptère, les pistons (+1,0%) se tiennent mieux que les turbines (-8,6%). La plus mauvaise performance est à mettre au crédit d’Airbus Helicopters dont les livraisons ont chuté de -34% en valeur (63 appareils livrés contre 73). Bell Helicopters recule de -8%, AgustaWestland de -8,8%. Sikorsky a livré 29 hélicoptères contre 44 un an plus tôt. En revanche, les livraisons de Robinson (92 appareils contre 67) font un bond de +11,7% en valeur (150,4 M$). La meilleure performance est signée par Hélicoptères Guimbal qui poursuit sa montée en cadence. Le français a déjà livré 30 Cabri G2 cette année, contre 17 sur les neuf premiers mois de 2014. C’est aussi plus que les 27 livrés au total en 2014. Le montant des livraisons fait un bond de +50% à 10,2 M$. L’innovation paie. CQFD.

Gil Roy

Tecnam a livré 17 quadriplace P2010 Twenty-Ten sur les neuf premiers mois de 2015
Sur les trois premiers trimestres 2015 Daher a livré 36 TBM900 contre 33 sur la même période de 2014
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Gil Roy

Gil Roy a fondé Aerobuzz.fr en 2009. Journaliste professionnel depuis 1981, son expertise dans les domaines de l’aviation générale, du transport aérien et des problématiques du développement durable est reconnue. Il est le rédacteur en chef d’Aerobuzz et l’auteur de 7 livres. Gil Roy a reçu le Prix littéraire de l'Aéro-Club de France. Il est titulaire de la Médaille de l'Aéronautique.

View Comments

  • Toujours pas de rebond sur le marché de l’aviation générale
    FBS a tout à fait raison, le scandale des fermetures de verriere DR400 a déjà été dénoncé ici
    une petite question = que font les " pro " pour faire modifier la réglementation concernant certains éléments , mais remplacer une ampoule " ordinaire " par une LED dont chacun connait l' intérêt à tous les niveaux
    pour les ceintures de sécurités, on peut se poser la question pourquoi une réception sur une voiture " haut de gamme " ne serait pas transposable à l' aéro, et le mieux serait de monter également les airbags, mais ceci est une autre histoire, il faudra sans doute attendre encore 50 ans !
    oui, il y a beaucoup à faire pour faire sauter des receptions qui sont d'un autre âge, où l' on mettait des contraintes alors qu'il n'y avait aucun moyen de controle, de nos jours, cela devrait être le contraire, les réceptions voitures de haut de gamme sont de bons exemple....à suivre !
    en aviation de loisirs , nous avons la chance d' avoir le CNRA ( qui ne pose le moindre problème, ce qui prouve que la réglementation se tue par elle-même ) et encore mieux = l' ULM, avec 6 classes...le bonheur !

  • Toujours pas de rebond sur le marché de l’aviation générale
    Le bateau sombre normalement, et on attend toujours le choc de simplification de l'EASA, et la réduction des couts.

    En attendant, business as usual.

    Pour remplacer les lampes d'atterissage de cessna, historiquement, des ampoules de tracteur (GE4509), qui n'ont qu'une durée de vie de 25 heures selon le constructeur, mais qui coutent dans les 15€, si je veux monter des ampoules à led, je ne peux pas prendre celles a 25€ au même format / voltage / emission de lumière, mais il m'en faut des certifiées à ....400€.

    Pour remplacer les ceintures du cessna, on a fait fermer les boites qui refaisaient les ceintures sous des prétextes fallacieux. 35€ la boucle ventrale, pas assez cher mon fils. J'ai trouvé un réparateur agréé AMSAFE, mais il veut m'en vendre des neuves (il y a des petites trace de corrosion sur les boucles). Mais en plus, je peux pas lui acheter, parce que pour monter de nouvelles ceintures, il faut un "EASA minor modification approval" ou un STC EASA, et ils n'en ont qu'en STC FAA. Je vais donc devoir en acheter pour un bon millier d'euros a un fournisseur européen qui a tous les agréments (Part 21J obligatoire).

    Enfin, comme si ca ne suffisait pas, on doit bientôt changer les transpondeurs en mode S (3K€ par avion), les radios 8,33Khz (5k€, 10K€ ?..), et sachant qu'on les remplacera par des appareils dont la durée de vie sera de 10 ans au mieux, puisque c'est la politique des fournisseurs maintenant, garmin en premier. (Vous avez une GNS 430 en panne : jetez-la : "out of support").

    Après ca, on s'étonne que les avions ne se vendent pas. C'est normal. A force d'exploser les prix à la hausse, plus personne ne pourra bientôt voler, a part sur les charter de Rien-Air...sponsorisés par nos impôts.

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