Aviation Sans Frontière apporte son soutien à MSRS (Maritime Security & Rescue Society) pour sélectionner et former les futurs pilotes d’autogire chargés de porter secours aux pêcheurs bangladais en détresse dans le Golfe du Bengale. Il s’agit de la première mission d’Aviation Sans Frontières International.
Pour fixer les idées, le Bangladesh rassemble 170 millions d’habitants sur une superficie égale seulement au quart de la France. Il y a 1 million de petits bateaux de pêche soumis aux risques de tempête, de piraterie, et d’accidents, sans aucune structure de secours. Ces bateaux sont souvent surchargés, mal utilisés et peu entretenus.
De plus, c’est le cinquième pays au monde le plus exposé aux catastrophes naturelles. Chaque année plus de la moitié de la surface du pays est recouvert par les eaux. C’est ainsi qu’en 2011, 1000 pêcheurs ont disparus au cours d’une tempête.
C’est pourquoi Yves Marre a conçu un projet d’intervention rapide de sauvetage en mer et de surveillance aérienne. Il est co-fondateur de l’ONG Friendship, fondateur du chantier naval TaraTari , Vice président de l’association Watever et directeur exécutif de la M.S.R.S.. Mais bien au-delà de ces titres officiels, cet ancien PNC d’Air France est un humanitaire charismatique, inventif et déterminé, aussi connu au Bangladesh que Mère Thérésa à Calcutta.
Ce projet est géré par la M.S.R.S. (Maritime Security & Rescue Society) qui a fait appel à Aviation Sans frontières pour la mise en oeuvre ; c’est Jean Michel Bidot (CDB instructeur Air France, Spécialiste FH, Membre de la COMETEC, administrateur d’ASF) et fin connaisseur de la Sécurité Aérienne qui s’y est engagé avec enthousiasme. Sous ses aspects de jeune grand-père tranquille, c’est un aventurier toujours prêt à s’engager dans de nouvelles expériences et réalisations.
Pour mener ce projet SAR à bonne fin, il faut la conjonction des efforts de Yves Marre, de l’opiniâtreté d’Aviation Sans Frontières, et l’engagement de l’un de ses membres : Jean -Michel Bidot. Jean Michel est un personnage modeste qui a une longue expérience : 20 000 heures de vol (dont 300 d’ULM et pas mal de planeur ; ses yeux pétillent quand il évoque certain vol en planeur autour du Cervin). C’est un pur produit de l’ENAC qui a fait toute sa carrière à Air France terminant comme instructeur 777. Pendant 30 ans il a été actif dans la Commission Technique du Syndicat, notamment comme expert en matière d’accident. Il s’est engagé très tôt dans ASF participant à la première mission au Sahel.
ASF lui propose donc de devenir le chef de projet, et il rencontre Yves Marre au Salon Nautique en compagnie d’un amiral président de la M.S.R.S. . Il leur expose le choix proposé de l’autogire (en l’occurrence un Magny M16) et les convainc de sa pertinence.
Le rôle dévolu à ASF a dès lors été de choisir le moyen aérien et ses équipements, d’adapter la règlementation locale, de choisir et former pilotes et mécaniciens et de définir le profil des missions et les procédures à respecter pour chaque type.
Calendrier de mise en œuvre prévoie :
Le coût total pour une machine est de 95.300 € :
La recherche de financement (100.000 euros) a été confiée à ASF international. Un peu plus du quart de la somme a déjà été rassemblée.
Le projet est de choisir 20 stations réparties sur les côtes, et d’y disposer 5 autogires. Chacun sera doté de 2 pilotes (anciens militaires anciens pilotes d’hélicoptères principalement ou d’avion). Le rôle du pilote sera de repérer les naufragés, de transmettre leurs coordonnées GPS au bateau de sauvetage qui sera équipé de la même radio et du même GPS que l’autogyre. Puis ce dernier cerclera au-dessus des personnes à secourir pour les soutenir psychologiquement. La température e l’eau étant de l’ordre de 30° on peut y survivre longtemps.
Le premier poste retenu sera installé à Cox’s Bazar au Sud du pays, proche de la frontière avec le Myanmar.
Jean Ponsignon
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Cher Monsieur Jean Ponsignon,
Je vous suis infiniment reconnaissant pour ce très bel article consacré à la MSRS.
Je voudrais simplement ajouter que si c'est effectivement la première fois qu'ASF intervient de cette manière au Bangladesh, la vocation d'ASF est bien l'international et que c'est essentiellement l'Afrique qui est le théâtre de ses Operations.
Avec toute la gratitude de l'amiral Taher et de moi-même, nous vous adressons nos meilleures pensées et Vœux pour un joyeux Noel et de belles réalisations en 2017.
Très cordialement
Yves Marre
Directeur MSRS
Bien vu, le potentiel de l'autogyre semble largement sous estimé eu regards son faible
coût et sa facilité de mise en oeuvre, il peut également être remorqué par un navire
ce qui lui donne une autonomie presque illimitée surtout par rapport à un hélico
Le seul problème est que la vitesse minimum d'un autogire actuelle étant donné son poids et la dimension de son rotor est d'environ 55 km/h.
Les U-boat allemands pendant la 2eme guerre mondiale remorquaient des autogires démontables de 50 kg qui faisaient le "guet aérien ". Un magni comme celui-ci de 300 kg a vide + pilote de 78 kg aura quand même du mal à être tiré à 100 km/h par une embarcation rapide !!! Utilisons le moteur ROTAX 914 turbo de 115 cv et tout devrait bien se passer.
Une fois de plus Biscarrosse démontre son potentiel en matière d'aviation légère...Entre ULM, Autogyres et Hydravions, de véritables savoir-faire coexistent sur cette plateforme aéronautique. Les futurs pilotes de ces autogyres seront donc formés entre de bonnes mains (nous connaissons ici le sérieux de l'école ULM qui aura l'honneur de former ces pilotes) et donc de participer à ce magnifique projet humanitaire.
Bon vent à cette initiative menée par des pilotes que j'ai le plaisir de connaître...