Alors que cette saison pourrait voir Aude Lemordant décrocher son troisième titre d’affilé de championne du monde de voltige (du jamais vu), la voltigeuse française peut compter sur le soutien de plusieurs partenaires prestigeux, au premier rang desquels figure Aéroports de Paris.
Dans quelques mois, les 30e championnats du monde de voltige Unlimited (WAC) se tiendront à Châteauroux-Déols (22-31 août). À cette occasion, Aude Lemordant fera son retour en compétition de niveau mondial. En effet, en 2017, la Française n’avait pas participé aux 29e WAC à Malelane (RSA) dans la mesure où, jeune maman, elle avait fait le choix de se consacrer à sa fille. Mais puisqu’aucune femme ne s’était rendue en Afrique du Sud, Aude Lemordant reste bel et bien la tenante du titre suprême.
En 2018, lors des championnats d’Europe (EAC) en République Tchèque, pour son retour en compétition internationale, Aude Lemordant avait terminé première féminine avec 73 % au classement général, devant son éternelle rivale, la russe Svetlana Kapanina. Il n’en fallait pas plus pour séduire de nouveaux annonceurs. Ainsi, en plus de Total et Jetfly avec qui elle était déjà sous contrat, la Française a signé un partenariat avec Dassault Aviation et le Groupe ADP.
S’il est évident que le géant aéroportuaire constituera un soutien considérable, les modalités du contrat qui les lie restent secrètes : « C’est mon sponsor majeur. C’est tout ce qu’il faut savoir. » répond-elle. C’est donc soulagée d’un poids et la tête libérée que la Française évoluera cette année dans le box. Et, quand on sait à quel point les équilibristes de l’Aresti doivent être sereins à l’intérieur comme à l’extérieur des cockpits, c’est effectivement la seule chose essentielle à retenir.
Qui dit « sponsor majeur » dit forcément nouvelle livrée ? Pas forcément. Car si, par exemple, en Red Bull Air Race, Mika Brageot peut se permettre de changer radicalement l’aspect de son avion, en Aresti les juges ne sont pas des chronomètres de courses aériennes, mais bel et bien des êtres humains. Il est donc capital que l’œil du juge fasse immédiatement la différence entre le ventre et le dos d’un avion. En ce sens, la livrée « Breitling » était parfaite : dos clair et ventre noir.
Bien consciente de cet aspect-là, la pilote française a été catégorique : « Il n’était pas question de changer la peinture de mon avion, l’année des championnats du monde », dit-elle. Néanmoins, la championne n’est pas fermée à l’idée de changer toute la livrée de son monoplace mais, et encore une fois, ce ne sera pas pour cette année.
Ainsi, sur les ailes de l’Extra 330SC le « branding » de l’horloger suisse a été remplacé par des liserés bleus qui sont un rappel du logo du Groupe ADP (une Tour Eiffel stylisée). Sur le fuselage et l’intrados de la voilure, le nom du groupe aéroportuaire est désormais floqué de manière bien visible.
Par ailleurs, si les sponsors Total et Jetfly figurent encore et toujours sur l’appareil, Dassault en revanche ne sera visible que sur la (future) combinaison de la championne du monde. Tout ceci est de bonne augure, et Aude en est la première ravie : « Je suis vraiment heureuse d’avoir signé avec des entreprises qui ont fait l’Histoire de l’aéronautique française, et qui soutiennent l’aviation dans toute sa diversité ! » dit-elle, fièrement.
Modeste, Aude Lemordant estime avoir encore du travail pour retrouver son niveau de 2015 : « Je n’ai pas beaucoup volé ces dernières années, je n’ai plus le même niveau qu’avant, mais je m’entraîne beaucoup pour le retrouver. » L’entraînement qu’elle s’impose depuis des mois est digne d’une double championne du monde. Rien n’est pris à la légère.
Si beaucoup de voltigeurs ne se vouent qu’à un seul entraîneur, Aude quant à elle, a une vision plus « multiculturelle » de la chose : « Je m’entraîne avec des gens différents pour avoir une grande variété de points de vue », explique-t-elle. Ainsi, est-elle amenée à s’entraîner avec des amis comme Jean-Joseph Louvet, mais aussi avec Eric Vazeille, Nicolas Ivanoff, Christine Génin, François Rallet et parfois même avec Patrick Paris en dehors du cadre de l’équipe de France de voltige.
De plus, Aude est inscrite au CREPS de Dijon (Centre de Ressource et d’Expertise à la Performance Sportive). À ce titre, elle bénéficie d’un suivi de sportif de très haut niveau et des services d’un préparateur mental et physique.
C’est ainsi toute une petite armée qui gravite aujourd’hui autour de la Française, car, à un tel niveau de compétition, elle sait qu’il convient de placer toutes les chances de son côté. Aller décrocher une troisième couronne mondiale serait une grande première en France. Ce ne sera pas facile, mais on sait qu’Aude Lemordant en est largement capable. Rendez-vous est pris en août, à Châteauroux.
Bastien Otelli
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
Il était le candidat malheureux de Sikorsky et Boeing face au V-280 Valor de Bell… Read More
L'avionneur slovène Gogetair adopte à son tour la turbine TP-R90 de Turbotech. Après un premier… Read More