Michael Amalfitano, PDG d’Embraer Executive Jets succède à Nicolas Chabbert, à la présidence de GAMA (General Aviation Manufacturers Association). Le directeur de la division Avions du groupe Daher restera comme le premier « non résident » à avoir été élu à la tête de cette association jusque-là plutôt orientée vers les intérêts américains.
Chez les industriels de l’aviation générale, les mandats électifs sont courts. Un an pour être précis. Pas de temps à perdre donc pour les nouveaux élus qui veulent faire avancer les dossiers qui leur tiennent à cœur. Pour avoir occupé divers postes au sein du conseil d’administration de la GAMA au cours des années précédentes, Nicolas Chabbert était bien placé pour le savoir.
Elu, fin décembre 2020 comme président de la GAMA, le nouveau président a commencé par remonter le moral de ses troupes ravagées par la pandémie. Le 24 février 2021, à l’occasion de la conférence de presse virtuelle de la GAMA, il passe en revue tous les signes de la reprise. Ils sont encore ténus, mais la conviction du nouveau président fait l’effet d’un électrochoc sur la supply chain.
Les avionneurs ont besoin de leurs fournisseurs pour remettre en marche la machine et retrouver les cadences antérieures. En tant que constructeur aéronautique, Nicolas Chabbert est à l’écoute du marché. Il connaît bien ses clients. Son discours porte.
Le bilan de l’année 2021 n’a pas encore été dressé par la GAMA (il faut attendre le 23 février 2022), mais au vu des livraisons d’avions sur les trois premiers trimestres 2021, il devrait être bon. La supply chain a tenu.
Depuis des années, au sein du conseil d’administration de la GAMA, Nicolas Chabbert rappelle habillement à ses collègues qu’il faut compter avec l’Europe. Il est légitime. Il a fait toute sa carrière à cheval sur les deux continents. Depuis longtemps, les USA sont le premiers débouchés pour les TBM produits à Tarbes par Daher, et Daher depuis 2019 produit aux USA le Kodiak 100.
Nicolas Chabbert a ainsi profité de son mandat pour renforcer la coopération internationale. Sa présidence européenne a, indéniablement, facilité le dialogue entre l’EASA et la FAA notamment entre les équipes en charge de la certification ; mais aussi entre la Commission européenne et ses homologues « politiques » à la FAA. Une situation qui a renforcé la position des Européens au sein de la GAMA. Au passage, le président Chabbert a fait adhérer à la GAMA trois poids-lourds européens : Airbus, Leonardo et Safran.
Bien évidemment, en tant qu’européen, Nicolas Chabbert a fait remonter sur le dessus de la pile, le dossier de la transition énergétique. Même si la GAMA s’est engagée dans divers programmes, la sensibilité environnementale est plus exacerbée sur la rive européenne de l’Atlantique nord que sur sa rive américaine. Il faut mettre à l’actif du président sortant l’adoption du texte dit BACCC (Business Aviation Commitment on Climate Change) qui vise à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 pour l’aviation générale ; un résultat qui doit beaucoup à sa force de persuasion quand on connaît l’ambiance climato-sceptique qui règne aux Etats-Unis.
En résumé, un mandat bien rempli. « Good job ! »
Gil Roy
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Un Grand Bravo a Nicolas car il incarne bien ces Français qui sont reconnus meme au USA qui est le plus grand pays au monde pour l'Aviation Générale.
Cela prouve bien qu'en France nous n'avons a rougir de rien.