Depuis 2002, l’Espace Passion, sur la base aérienne de Payerne en Suisse, maintient en vol deux appareils issus des forces aériennes. Un Hunter et, depuis 2005, un Mirage III volent régulièrement, embarquant des civils amateurs de sensations fortes. Mais l’heure de la retraite sonne bientôt pour le Hunter et l’Espace Passion pense à un éventuel successeur : le Tiger F-5 devrait prochainement faire son apparition.
Une équipe de bénévoles passionnés se réunit trois fois par an sur la base aérienne de Payerne, pour faire découvrir aux civils les joies du vol en avion de chasse. Les mécaniciens, le service de vol et les pilotes de l’Espace Passion se retrouvent ainsi régulièrement autour de Laurent Brovarone. Véritable chef d’orchestre, le directeur des vols de l’Espace Passion, ancien commandant de la base de Payerne, ne laisse rien au hasard : « On est dans une démarche professionnelle et militaire. On ne fait pas voler des avions de chasse et on ne fait pas voler des civils dans ces avions sans être rigoureux. »
L’Espace Passion, né en 1998, reçoit des forces aériennes un Hunter Trainer en 2002. Après deux ans d’efforts et près de 2 600 heures de travail, le Hunter obtient son immatriculation civile et reprend du service. En 2005, l’Espace Passion reçoit un Mirage III biplace. Après quatre ans de travaux sur l’avion, l’association fait voler son premier passager, devenant la seule organisation au monde à faire voler des civils sur Mirage III.
Ce rêve à malgré tout un prix : compter 5992 CHF soit 4837 euros pour un vol en Hunter, et 17000 CHF soit 13725 euros pour un vol en Mirage III. Ces tarifs correspondent à l’avitaillement et aux frais liés à la mécanique, tous les membres de l’association, pilotes compris, étant bénévoles.
Depuis, ce sont près de 470 passagers qui ont goûté aux joies du vol en Hunter et en Mirage. Derrière ces avions se cache toute une armée de passionnés. L’équipe Hunter et l’équipe Mirage sont constituées d’hommes et de femmes bénévoles qui ont tous été en service dans les forces aériennes suisses, et qui connaissent bien les avions pour les avoir côtoyés des années durant.
« Tous les membres des équipes de vol sont issus, comme moi, de la Milice », explique Didier Andres, aide mécanicien au service de vol de l’équipe Hunter. « C’est une contribution républicaine: en complément de notre profession, nous recevons une formation militaire et nous passons trois semaines par an au service de l’armée de 18 à 34 ans. Je travaille pour ma part dans les télécommunications et j’ai été formé pour servir comme aide mécanicien sur Hunter dans le cadre de la Milice. » Didier Andres a repris du service en 2008 à l’Espace Passion où il retrouve la combinaison du service de vol, tout comme les 40 personnes qui oeuvrent toute l’année à maintenir en vol les deux avions.
Côté pilotes, l’association est également plutôt bien pourvue. Claude Nicollier, le célèbre astronaute suisse qui a notamment participé à la réparation du télescope spatial Hubble, Raymond Clerc, directeur des vols de Solar Impulse, et Marco Lupi, commandant de bord, sont aux commandes du Hunter à tour de rôle, tandis que le Mirage III est piloté par le colonel Thierry Goetschmann, responsable de la formation des pilotes suisses ur F-5 et Alouette III.
Mais si le Mirage III conserve un bon potentiel, il n’en va pas de même pour le Hunter. « Notre Hunter a un potentiel réacteur qui arrive au bout », explique Raymond Clerc, pilote et membre fondateur de l’Espace Passion, avant de poursuivre : « les frais de révision du réacteur sont hors de portée de notre association et nous sommes contraints d’arrêter l’avion en 2014. » Le Hunter fera ses dernières apparitions lors du Air14 qui fêtera les 100 ans des Forces aériennes suisses à Payerne les 30-31 août et 6 -7 septembre 2014. Il rejoindra ensuite le musée Clin d’Ailes, sur la même base de Payerne, qui entame d’ailleurs des travaux d’extension.
Dès lors se pose la question d’un successeur, car les membres de l’Espace Passion ne veulent pas se contenter d’un seul Mirage III. « Avec le retrait progressif des Tiger F-5 prévu en 2014, nous devrions recevoir un biplace des Forces aériennes, comme on a reçu le Hunter et le Mirage III. Depuis le départ, nous avons été soutenus par les Forces aériennes et par la Confédération suisse » explique Raymond Clerc. Et Laurent Brovarone de compléter : « Tout comme nous avons eu de nombreuses heures de travail sur le Hunter et sur le Mirage III, nous aurons vraisemblablement du travail à faire sur le F-5. » L’Espace Passion de Payerne sera alors le seul au monde à proposer des vols pour les civils à la fois sur Mirage III et sur F-5. Il faudra patienter jusqu’en 2015.
Fabrice Morlon
– Retrouvez toutes les infos sur le site du Musée de la base de Payerne : www.clindailes.ch/
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Un Mirage III et un F-5 privés bientôt dans le ciel civil suisse ?
Une bonne idée pour nous en FRANCE !!!
mnbee from lflx
Un Mirage III et un F-5 privés bientôt dans le ciel civil suisse ?
D'autres bénévoles Français faisaient flyer le Fouga rouge au Havre, qui s'est malheureusement crashé à l'été 2011 du coté de la Suisse Normande (une pensée émue à nos amis partis trop tôt) pour un prix défiant toute concurrence, 600€ la demie-heure... Le bi-réacteur militaire c'est vraiment une expérience à part, n'hésitez pas!
Un Mirage III et un F-5 privés bientôt dans le ciel civil suisse ?
Bravo à ces bénévoles suisses, qui n'hésitent pas a donner leur temps sur leur loisirs personnels et maintenir à bout de bras des machines hors du temps.