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Aviation Générale

Un Vulcanair P68 « Observer » pour Asman Technology

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Frédéric Lert

Le groupe Asman Technology, spécialisé dans les systèmes de surveillance aérienne, s’équipe d’un Observer pour développer son activité d’intégration. L’avion bimoteur léger opérera depuis un nouveau hangar en cours de création sur le terrain de Jonzac.

La société Asman Technology a été créée fin 2016 par Eric Matysiak. Aujourd’hui installée dans la pépinière d’entreprises de l’aéroport de Jonzac, elle devrait bénéficier dès l’an prochain de nouvelles installations de 1.500m2 de surfaces couvertes. Son activité en développement porte sur la gestion de capteurs et l’intégration de systèmes de transmissions permettant l’échange de données de missions, de situations tactiques ou de flux vidéos. En vertu de quoi des aéronefs légers peuvent être transformés à moindre coût en « avions de missions » c’est à dire aptes aux opérations de surveillance et de renseignement.

« Nous avons équipé différents opérateurs » explique Eric Matysiak, sans vouloir donner d’exemple précis, hormis l’installation de la boules optronique Trakka TC-300 sur les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air et de l’Espace.  Asman Technology a travaillé jusque’à présent avec un ULM Savannah transformé en banc d’essais volant. Avec la création d’Asman Aéro Services et l’achat concomitant d’un premier bimoteur P68 Observer, présenté pour la première fois lors du salon AD2S de Bordeaux Mérignac, elle franchit désormais un pas capacitaire important.

« L’obtention des agréments part CAO et part ML en tant qu’atelier de maintenance et l’agrément EASA pour réaliser l’intégration des systèmes et le développement de STC  (Supplemental Type Certificate) nous permet maintenant de proposer des solutions intégrées de modifications d’avions à nos clients poursuit Eric Matysiak. On conçoit, on intègre et on opère ».

Au-delà de l’obtention des agréments indispensables, Asman Aero Services vient donc de s’équiper d’un Vulcanair P68 qui servira tout à la fois de banc d’essais volant et d’appareil de travail aérien. Le P68 a été initialement développé par Partenavia avant que le STC soit racheté en 1998 par Vulcanair.

« Pour le travail d’observation aérienne, nous voulions absolument un avion à aile haute, robuste, bimoteur pour les survols maritimes et capable d’évoluer à moins de cent noeuds en basse altitude » explique notre interlocuteur. « Le P68 était le plus abordable pour répondre à ce cahier des charges ». L’avion est équipé d’une avionique Garmin 1000 et il a été profondément modifié pour son nouveau rôle.

Le P68 d’Asman Technology dispose notamment de deux points d’emport sous la voilure, permettant l’emport de charges d’une cinquantaine de kilogrammes et le largage de chaines de secours en mer. Le fuselage a reçu plusieurs ouvertures en prévision de l’implantation de différentes antennes. Une boule optronique (jusqu’à 15 pouces de diamètre) peut être montée à l’arrière du fuselage et rétractée dans le fuselage quand elle n’est pas utilisée. Une autre possibilité d’installation est offerte par la trappe présente dans le plancher de la cabine. L’observation visuelle peut également être améliorée par l’installation de « bubble window » en cabine.

L’avion est conçu pour un emploi en mono-pilote avec plusieurs places disponibles à l’arrière pour des opérateurs systèmes. Son niveau de performances, très supérieur à celui du Savannah, permettra de tester plus d’équipements sur des missions plus longues. L’arrivée de l’avion a également catalysé la croissance d’Asman Technology, passée dans les derniers mois de 10 à 15 salariés avec le recrutement de mécaniciens supplémentaires et de deux anciens pilotes militaires. Ceux-ci ont été formés au pilotage du P68 par le pilote instructeur de Vulcanair.

Parmi les premières applications en travail aérien, Eric Matysiak cite un contrat obtenu avec l’observatoire français de la biodiversité qui utilisera l’Observer pour la surveillance des mammifères marins au large de la Rochelle. Le PDG d’Asman Technology annonce un plan de charge complet jusqu’à mars 2025 pour son nouvel avion, avec un objectif de 400 heures de vol par an.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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