Le 10 octobre 2023, alors que tout le monde attendait le nouveau premier vol du Tracker T15 à Nîmes, un MB-339 de la société SDTS s’écrasait en bout de piste quelques secondes après son décollage. Son équipage s’est éjecté à très basse hauteur. Le récent rapport du BEA-É confirme une collision volatile. Le biplace devait participer à une mission de plastron au profit de la Marine.
Les blessures graves aux membres inférieurs subies par les deux éjectés sont essentiellement causées par le faible temps qu’ils ont passé sous voile. Les deux occupants du MB339 n’ont pas eu le temps de se libérer leurs paquetages de survie (12 kg) ce qui a singulièrement augmenté leur vitesse d’impact au sol. Les deux éjections ont eu lieu à très basse hauteur (150 ft pour le passager, beaucoup moins pour le pilote), depuis un avion piquant vers le sol avec une vitesse verticale importante. En dépit de cette contrainte notable, les sièges « zéro-zéro » Mk10 ont bien sauvé leurs occupants grâce à leur fonctionnement nominal.
Le rapport du BEA-È précise qu’il s’est écoulé seulement 26 secondes entre la collision volatile et l’éjection. Ce délai est considéré comme long par les auteurs du rapport, mais entre la sidération, l’analyse de la situation, la tentative de rallumage du réacteur qui avait néanmoins peu de chance d’aboutir, l’appareil étant trop lent et trop bas à ce moment là, et une altération de cap pour éviter de laisser tomber l’avion sur des bâtiments à proximité, la prise de décision pouvait-elle vraiment être plus rapide ?
En l’absence d’enregistreur de vol, les équipes du BEA-É ont pu bénéficier du témoignage du pilote et de son passager, de celui du leader de la patrouille et de quelques données enregistrées sur la tablette numérique du pilote. Ainsi, il a été déterminé que l’impact avec l’oiseau s’est déroulé 69 secondes après le lâcher des freins, à environ 300 m au sud du seuil de piste de Garons, à une vitesse de 168 kt et une altitude d’environ 400 ft.
La présence d’une couche nuageuse basse n’a pas permis à l’équipage de détecter la présence des oiseaux et de les éviter. Néanmoins le rapport pointe un accroissement récent du péril aviaire sur la plateforme de Nîmes-Garons. Les observations de laridés (goélands et mouettes) par l’exploitant de l’aéroport passant de 281 en 2022 à 761 en 2023. Néanmoins, le risque aviaire restait considéré comme faible pour les opérations aériennes.
Cette présence accrue d’oiseaux est clairement liée à la présence d’un site d’enfouissement des déchets à Bellegarde, à environ 4 km au sud ouest de l’aérodrome et d’un centre de concassage de matériaux situé, lui, à seulement 300 mètres de la piste. Or ces deux installations sont « à l’origine de regroupements et de transits d’oiseaux (…) problématiques pour la circulation aérienne (…). »
De cette situation qui aurait pu tourner au drame si l’équipage du MB-339 avait plus tardé à s’éjecter, le BEA-É émet deux recommandations de sécurité principales : à l’exploitant de Nîmes-Garons de réévaluer son risque animalier et au Préfet du Gard de mettre en place des mesures sur le site d’enfouissement de Bellegarde.
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