Le français Eric de Barberin-Barberini qui s’est illustré en décrochant une série de records de vitesse en ULM fera partie des huit équipes engagées dans le futur championnat du monde Air Race E (E pour électrique). Il a choisi d’électrifier le Shark, un ULM qu’il connaît particulièrement bien.
Red Bull Air Race est mort ! Vive Air Race E ! L’idée de Jeff Zaltman d’électrifier son championnat du monde de racers est en passe de se concrétiser. Cet infatigable passionné de course d’avions de Formule 1 travaille depuis des années à faire émerger un championnat du monde de racers. Moins spectaculaire et surtout infiniment moins médiatisé que le Red Bull Air Race, l’Air Race 1 est resté un événement confidentiel, comme l’est cette discipline qui survit depuis des décennies dans une indifférence assourdissante.
Le projet de transformer l’Air Race 1, la forme moderne des courses de racers des années 70, en course d’avions électriques autour de pylônes pourrait lui donner une nouvelle visibilité d’autant qu’entre temps, Red Bull a jeté l’éponge et qu’Airbus, en quête de légitimité écologiste, a jeté son dévolu sur le concept. Les planètes sont donc alignées. Jeff Zaltman peut passer à la vitesse supérieure.
Au premier jour du salon de Dubaï, le 18 novembre 2019, le promoteur britannique, a présenté son avion de course électrique, l’E-Racer, développé, à partir d’une cellule de Cassutt, par l’écurie Condor dans son atelier situé dans le Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre. Le Cassutt est le racer emblématique des années 70. Dans le cas présent, il s’agit plus précisément du White Lightning datant de 1979, avec lequel le pilote de Formule 1 aéronautique, Andrew Chadwick, volait dans les années 80 et 90. Le monoplace a été doté d’un double moteur électrique Contra Electric et d’une impressionnante hélice contrarotative.
Ce groupe motopropulseur est alimenté par 100 kg de batteries lithium (20 kWh environ) qui doit délivrer une puissance maximale de 150 kW et permettre à l’avion de tourner pendant cinq minutes sur le circuit à la vitesse moyenne de 300 Mph, soit 480 km/h et de conserver 10 minutes d’autonomie à basse vitesse.
Zaltman a annoncé qu’un deuxième avion de course électrique étant en cours de construction au Aerospace Technology Center de l’Université de Nottingham, au Royaume-Uni, sous la direction du chercheur Richard Glassock, impliqué également dans le projet White Lighting. L’objectif est de réussir à réunir huit compétiteurs pour lancer un championnat du monde, fin 2020.
Dans l’esprit des courses de racers et des courses de pylônes de Reno, l’Air Race E verra ainsi huit avions concourir simultanément sur un circuit de 5 km de long, à seulement 10 m au-dessus du sol, et à une vitesse de l’ordre de 450 km/h. A terme, ce nouveau championnat pourrait permettre à d’anciens pilotes du Red Bull Air Race de poursuivre leur carrière et à des voltigeurs de lui donner une nouvelle dimension, d’autant que le côté électrique de l’affaire pourrait intéresser des sponsors, à l’image d’Airbus. Pour l’heure, les marques attendant de voir, les huit premières écuries sont bien parties pour essuyer les plâtres à leurs frais.
En effet, il s’agit avant tout de huit groupes de passionnés d’aviation et de technologie qui vont tenter de mettre au point un avion électrique de course. Il y a trois équipes américaines, une canadienne, une hollandaise, une britannique, une allemande et une française. Seuls deux pilotes ont une expérience des courses de vitesse autour de pylônes. Il s’agit du canadien Scott Holmes qui a volé à Reno et sur le championnat Air Race 1 en 2016, et de l’américaine Casey Erickson, qui a fait une course en 2008 à Reno. Les autres vont découvrir la discipline sur le circuit du Air Race E.
Avant, ils vont devoir mettre au point leurs avions. Certains sont plus avancés que d’autres. C’est le cas de l’écurie britannique Condor Racing (pilote : Martyn Wiseman) dont l’avion a été présenté au salon de Dubaï. L’équipe allemande Hangar-1 a également choisi de partir d’une cellule de Cassutt (en l’occurrence un Cassutt IIIM), à moins qu’elle n’opte pour un Sonerai, qui est également un racer. L’équipe canadienne Outlaw (pilote : Scott Holmes) part de son Cassutt de 1993 avec une solide expérience dans la transformation d’avion. Decson côté, la seule femme en lice, Casey Erickson qui a monté l’équipe Allways Air Racing, a choisi une cellule de Snoshoo, un racer de construction amateur (Alan VanMeter et AJ Smith).
La compétition lancée par Jeff Zaltman a attiré également des ingénieurs, plus ou moins jeunes, et plus ou moins expérimentés, bouillonnant d’idées. C’est le cas de l’équipe américaine Beta Technologies Racing (pilote : Kyle Clark) qui a, à son actif, d’avoir fait voler un eVTOL (aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical). Une autre équipe américaine, Möbius (pilote : Christopher Williams), ne cache pas que pour elle, l’Air Race E est avant tout un laboratoire d’expérimentation. Elle entend développer un avion entièrement. C’est aussi le cas de l’équipe hollandaise Netherlands composée d’ingénieurs fraichement diplômés qui rêvaient de construire leur propre avion électrique.
Quant au seul français engagé, Eric de Barberin-Barberini, il a opté pour un avion qu’il a bien en main, puisqu’il s’agit de l’ULM Shark avec lequel il a établi cinq records de vitesse. L’ancien pilote de chasse n’a pas encore dévoilé la motorisation, mais il précise que le prototype rebaptisé Scramasaxe E, est doté d’un train avant rétractable et d’une entrée d’air modifiée. Eric travaille avec Didier Ledoux, Frédéric Maunier et Henri Giordano. Avec son Shark électrique, il vise 500 km/h.
Le coup d’envoi du championnat devrait être donné fin 2020. Les huit écuries n’auront pas trop d’un an pour mettre au point leurs machines de course. Leur chance est de pouvoir travailler en dehors de tout cadre réglementaire. On se croirait revenu un siècle en arrière à l’époque où tous les espoirs étaient autorisés et que la seule motivation était de réussir.
Gil Roy
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Le Shark vient d' un mini Spitfire GB ' belle lignée rosbeef chantilly ...!