Il aura fallu 16 longues années à David Cundall, agriculteur Britannique de Sandtoft (Lincolnshire) et passionné d’aviation pour découvrir l’endroit où, non loin de Yangon (Rangoon), en Birmanie (Myanmar actuel), furent enfouis des dizaine avions de type Spitfire à la fin de la seconde guerre mondiale. Un accord récent des autorités du pays va permettre l’exhumation de ce trésor.
En 1945, alors que l’armée britannique était engagée contre les forces japonaises, des Spitfire furent envoyés, depuis l’usine de Castle Bromwich (West Midlands), où iles étaient assemblés, en Birmanie, sur une base occupée par la Royal Air Force. Seulement quelques jours après leur arrivée, le Japon qui venait de subir les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, capitula.
Peu à peu, les personnels de la RAF furent rapatriés en Grande Bretagne mais il n’en fut pas de même pour le matériel qui, pour l’essentiel fut abandonné sur place sur ce territoire lointain occupé par les britanniques. Ce fut le cas de ces Spitfire flambants neufs qui ne prirent jamais leur envol. Afin qu’ils ne soient pas utilisés après le départ des troupes anglaises, ordre fut donné par Lord Mountbatten, alors commandant en chef des armées en Asie du Sud-est, de les enterrer dans les caisses ayant servi à leur transport.
Presque 17 ans auront été nécessaires pour qu’un accord entre Thein Sein, actuel président de la République du Myanmar, et le premier Ministre Britannique David Cameron en voyage officiel, permette le rapatriement d’au moins 20 de ces avions, rapporte l’Ambassade Britannique dans un communiqué.
Rappelons que ce pays qui a connu depuis 1962 une succession de dictatures militaires a été dirigé par une junte militaire, considérée comme une des plus violentes dictatures de la planète. La junte a officiellement laissé la place en 2011 à un pouvoir civil dirigé par l’un de ses anciens membres, mais le poids de la hiérarchie militaire reste prépondérant dans les faits. Les États-Unis et l’Union européenne imposent encore des sanctions au pays pour punir les violations des Droits de l’Homme dont il a fait preuve.
Manifestement, cette visite de David Cameron, qui comprenait également une réunion à Rangoon avec la militante pour la démocratie Aung San Suu Kyi, a permis une levée partielle de l’embargo sur l’exportation de matériel militaire qui frappait toujours ce pays, puisque le quotidien national « Myanma Ahlin » a indiqué que l’accord d’excavation a été signé très récemment par le directeur général de l’aviation civile, Tin Tun Naing.
« Nous estimons qu’il ya au moins 60 Spitfires enterrés et qu’ils sont en bon état », a déclaré Htoo Htoo Zaw, directeur général de la Sté Paw Shwe Taung, partenaire local de DJC, la société de David Cundall.
Une autre équipe, financée par Steve Boultbee Brooks, investisseur immobilier qui dirige également la Boultbee Flight Academy (basée à Goodwood – Chichester), dont on ne connaît pas réellement le mode de collaboration avec Cundall (partenariat ? concurrence ?), est déjà en place et prévoit de commencer les travaux d’excavation à la fin du mois d’octobre. Ces travaux devraient durer 2 ans et se répartir sur plusieurs sites distincts.
«Nous espérons que nombre de ces avions pourront voler nouveau dans le ciel de notre pays, mais d’autres resteront en Birmanie », a déclaré un porte-parole de l’ambassade de Grande Bretagne, en utilisant l’ancien nom du Myanmar.
David Cundall confirme que d’autres Spitfires restent à découvrir : « J’ai entendu parler de 36 avions dans une « sépulture » à Mingaladon, 18 à Myitkyina et encore 6 autres à Meikthila. Tous ont été enterrés alors qu’ils étaient neufs, jamais sortis de leurs caisses ». Il estime également que ses recherches et son obstination auront contribué largement à renouer des relations entre son pays et l’ancien protectorat Britannique : « l’excavation de ces avions va renforcer les relations entre le Myanmar et la Grande-Bretagne » se réjouit-il ! Avis que partage le ministre des Transports Nyan Tun Aung en affirmant que l’accord se révèle une étape importante dans la restauration de relations amicales entre le Myanmar et la Grande-Bretagne et prouve la reconnaissance par le Royaume Uni, des réformes démocratiques du nouveau gouvernement du président Thein Sein.
Si le projet arrive à terme, cette « escadrille » va presque doubler le nombre de Spitfire en état de voler. Actuellement seulement 35 Spitfire volent encore dans le monde sur les 20.351 produits de 1938 à 1948.
Philippe Chetail
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Vers l'épilogue de l'extraordinaire histoire du trésor des Spitfires birmans
Le spitfire est un avion historique et aussi mythique. Enfant je les ai vus en plein combat dans le ciel. et cet avion a aussi été dans la Force Aérienne en Belgique dans les années 1945 à 1955. Spit IX et XIV. Que sont-ils devenus. Il eut été rentable de les démonter et les entreposer dans un hangar.
Bonne chance aux découvreurs et tenez-nous au courant.
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Si seulement la France pouvait suivre l'exemple de nos voisins en terme de conservation du patrimoine. Autre pays; autre culture.
Heureusement que nombres de passionnés bénévoles, ou fortunés; nous permettent de continuer à contempler en vol ou au sol les aéronefs qui ont fait notre histoire.
La France devrait se porter acquéreur d'un ou deux spitfires pour les faire voler en l'honneur des free french.
Je me plais bien à imaginer une souscription nationale adressée à tous les passionnés que nous somme ;)
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Si seulement ceci, si seulement cela... Vous oubliez sans doute qu'en terme de patrimoine aérospatial nous avons une multitude d'associations, de bénévoles, de mécènes qui font voler des machines anciennes. Vous attendez sans doute, comme trop de nos concitoyens, que l'état prenne cela en charge ? Les deux Spitfire dont vous parlez, ce serait à qui de les entretenir ? De faire venir les pièces ? De le faire voler ? Au contribuable sans doute ? Inscrivez-vous donc dans une association au lieu de déplorer une situation (qui pourrait par ailleurs être bien pire, les anglais ont leurs problèmes, nous avons les nôtres). Il y a des gens que vous oubliez qui se battent chaque jour pour préserver ce patrimoine et faire voler ces avions anciens qui ont écrit l'histoire de notre pays. Soyez leur au moins reconnaissant, vous pourriez vous inscrire dans une association par exemple, ou puisque c'est d'argent dont vous parlez, étudier un schéma pour participer au financement d'un programme ou d'une asso... C'est ce que de nombreux français font, dans tous les domaines ! Nous sommes d'ailleurs une exception en Europe !
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Bravo aux courageux découvreurs, quelle belle entreprise !
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vraiment fabuleux... ça laisse rêveur! Mais relativisons...on a aussi en France de beaux oiseaux forts rares....simple exemple le N1203 Norécrin..7 en état de vol ..moins de 380 construits! :o)) (humour).
Sachant le Spitfire classé monument historique en quelques sortes par nos amis anglais, on peut être sûr que quelques uns de ceux-ci reviendront voler sous nos cieux européens!
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Monsieur bonjour,
Rappelons à tous les Fanas aéronautique, que l'Association "Le Noratlas de Porvence dont je suis le Président, maintient en état de vol le seul Noratlas sur les 427 construit par la SNCAN.
Cet avion de collection S/N 105 immatriculé F-AZVM est classé monument historique depuis 2006.
J'espère que la Grande Bretagne, qui est reconnaissante de son aviation militaire légendaire (1940) à qui elle doit son sacrifice pour anéhantir la Luftwaffe de l'envahisseur Nazis, saura mettre tout en oeuvre pour que l'ensemble de la flotte de Spitfire récupérer en Birmanie puisse, sans trops de difficultés, parcourir le monde d'ICARE.
Un Grand bravo à Monsieur David Cundall
Recevez mes Respetctueuses Salutations
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C'est extraordinaire !
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Je ne suis pas pilote, mais j'aime voler, et les appareils en cause n'ont pas de prix, je comprends parfaitement ce que ressent leur inventeur, et sa satisfaction, j'en suis heureux pour lui.
Un grand merci à ce monsieur pour son obstination à retrouver ces avions !!!
Mes respects monsieur David Cundall
Bonne continuation
Joani SIMON
(militaire en retraite)
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C'est une très très belle histoire que cette excavation de Spitfire!
J'espère sincèrement qu'un reportage sera créé pour l'occasion afin qu'on puisse découvrir le "trésor".
Vers l'épilogue de l'extraordinaire histoire du trésor des Spitfires birmans
a t'on déterré le Skylander?
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Tres tres belle Histoire, Bravo à David Cundall!
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L'aventure que vous reconstituez actuellement, Monsieur Decré, avec la même obstination, et la même ferveur que David Cundall, n'en sont pas moins palpitants. Tous les découvreurs de "trésors" (enfouis ou engloutis) sont d'abord des passionnés qui ont un jour levé le voile sur certains épisodes d'une histoire parfois oubliée... Ils ont aussi souvent rétabli une vérité que le temps avait modifiée... parfois même "arrangée".
J'espère en ce qui me concerne, pouvoir un jour raconter votre combat pour retrouver l'Oiseau Blanc disparu en ce 8 (ou 9) mai 1927 au large de St Pierre et Miquelon...
Je vois, en lisant régulièrement ce que vous publiez, que vos recherches avancent... Je souhaite qu'elles soient courronnées de succès comme celles de David Cundall et que vous puissiez à votre tour, grâce à vos recherches, écrire définitivement cette page de l'histoire de l'aviation... Avec tout mon respect.
Philippe Chetail
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c est une nouvelle fantastique pour notre spitfire et tois les amoureux de ce warbird si unique et elegant