Alors que l’ouragan Milton approchait la Floride, des chercheurs en météorologie volaient dans un Lockheed WP-3D Orion au cœur des turbulences. Loin d’être en présence d’un équipage distrait, s’étant retrouvé là par mégarde, il s’agit bien de leur métier du quotidien.
« Les tempêtes violentes provoquent souvent des turbulences prévisibles. » rassure le Dr Josh Wadler, chercheur en météorologie. Pour celui qui a l’habitude de voler au cœur des cyclones, le vol du jour au sein d’un ouragan de catégorie 4 seulement n’a rien de surprenant. Pourtant, les captations vidéos réalisées dans l’habitacle du quadrimoteur le montrent : il fallait s’accrocher aux écrans de contrôle situés devant chaque opérateur pour ne pas basculer.
Le lendemain, alors que l’ouragan était passé en catégorie 5, le chercheur et son équipe ont observé la désintégration de l’œil de la tempête, signe d’un affaiblissement imminent. Ils ont également détecté un changement de trajectoire vers le sud, atténuant les risques pour la baie de Tampa.
A la question de savoir à quoi servent ces vols, la réponse est qu’ils sont essentiels ! « Ces vols fournissent des données cruciales pour le Centre national des ouragans. » explique Wadler. « En plus des observations humaines, le centre a besoin d’informations le plus rapidement possible pour pouvoir prendre des décisions et aider les dirigeants locaux à faire de même. C’est pour cela que les avions sont là ! ». L’Orion utilisé par l’Administration nationale océanique et atmosphérique est, en effet, modifié avec un radar ventral permettant de mesurer les pressions, la vitesse du vent, les tranches d’altitudes ou encore la température afin de balayer tout le spectre de la prévision météorologique.
Un radar, logé dans l’empennage de l’avion, fourni également des images IRM. « Les satellites fournissent une énorme quantité de données qui sont précieuses. C’est notre outil du quotidien. Bien sûr, nous pouvons estimer beaucoup d’informations avec eux. Les incertitudes sont cependant beaucoup plus importantes que lorsque vous êtes capable de piloter un avion à l’intérieur du phénomène. » nous a témoigné le chef d’équipage de l’avion, qui a souhaité garder l’anonymat.
A l’occasion des vols récemment réalisés, outre la mission de service publique, Wadler a également dirigé le déploiement de drones pour mesurer les vents à proximité de la surface océanique. Dans les couches d’atmosphère où il serait trop dangereux pour un avion avec équipage de voler, c’est le rôle de ces appareils sans pilote. A titre d’exemple, l’un de ces drones a enregistré des vents atteignant plus de 380 Km/h. Ces informations viendront ainsi encore affiner le rôle des opérateurs embarqués dans l’Orion dans les prochaines années.
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Bonjour,
On reste perplexe sur la gestion de ces vols réalisés dans les conditions interdites habituellement au quidam. Il serait intéressant d'avoir un vrai reportage sur ces équipes, aussi bien au niveau technique, que psychologique pour les équipages. On sait que les ouragans sont des phénomènes à cœur chaud, mais qu'en est-il des conditions givrantes (on ne peut échapper aux tempé négatives en altitude, et dans les cunimb de surcroît), des contraintes structurelles qui cloueraient n'importe quel avion au sol, du vieillissement prématuré de la cellule qui en découle etc... Quels choix de trajectoires ?
Et quel état d'esprit, quand on va côtoyer les limites du vol possible, sans compter les difficultés techniques liées au travail en turbulences fortes (lecture des écrans notamment) ? Ca dépasse l'entendement...