Le banc d’essais volant développé par Voltaero devrait effectuer son premier vol en septembre 2019. D’ici cette échéance, les différents composants du système hybride de propulsion distribuée auront été testés au sol séparément et ensemble.
Pour mémoire, le démonstrateur de l’avion hybride Cassio 1 de VoltAero est développé à partir d’une cellule de Cessna C337 Push Pull. Il sera équipé, à l’avant, de deux moteurs électriques indépendants qui assureront la traction en entrainant chacun une hélice tractrice. A l’arrière, il sera doté de trois moteurs électriques engrenés et couplés à un moteur thermique, l’ensemble entrainant une unique hélice propulsive. Les moteurs électriques seront alimentés par un ensemble de cinq blocs batteries lithium-ion indépendants.
Le projet est porté par Jean Botti et Didier Esteyne qui sont à l’origine du Cricri électrique et de l’E-Fan. Avec le Cassio, ils passent du tout électrique à l’hybride. Il est prévu que le décollage et l’atterrissage se fassent en mode électrique, le moteur thermique tournant au ralenti afin de pouvoir prendre le relai en cas de panne de la motorisation électrique ou d’une batterie. Une partie de l’énergie fournie par le moteur thermique pourrait être destinée à la recharge des batteries. Toutefois, cela reste une option qui ne sera pas testée dans l’immédiat.
Au salon du Bourget, VoltAero exposait son « iron bird », la seconde cellule de C337 destinée exclusivement aux essais au sol du système de propulsion hybride. Le bloc hybride arrière qui était présenté au salon est déjà passé au banc. Il se compose d’un moteur thermique Nissan V6 de 300 kW couplé à 3 moteurs électriques de 60 kW chacun montés en barillet. L’ensemble est embrayé à convenance sur l’arbre propulsif de l’hélice arrière. Il est ainsi possible de voler dans un mode ou dans l’autre, ou les deux simultanément. Les deux moteurs électriques avant sont indépendants.
En parallèle des tests menés sur l’Iron bird, le prototype est préparé en vu de son premier vol d’essais. Il a reçu une nouvelle avionique qui intègre notamment tous l’appareillage d’essais (capteurs et perche anémométrique). L’avion a ainsi volé avec sa motorisation d’origine pour le calibrage. Il doit prochainement voler avec les pylônes destinés à supporter les deux moteurs avant. Ce n’est qu’après que les deux moteurs électriques avant seront installés avec leur chaine électrique.
Il est prévu aussi que les premiers vols se fassent avec les deux moteurs Continental d’origine. Si tout se passe comme prévu, le moteur avant sera le premier déposé. Voltaero joue la prudence en procédant ainsi étape par étape, résolvant les problèmes les uns après les autres. Avant le vol en mode hybride distribué, une importante phase d’essais au sol est prévue pour vérifier le bon comportement des systèmes et de la traction. A l’évidence les ingénieurs de Voltaero maîtrisent leur sujet, mais restent humbles par rapport à l’enjeu de mettre au point le premier avion léger hybride à propulsion distribuée.
Gil Roy
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Salut
Un article d'Air et Cosmos (numero special du bourget), apporte un argument interessant: profiter de l'assistance de moteurs electriques lors de certaines phases de vol (decollage, atterrissage) car alors on peut mieux optimiser le moteur thermique pour les phases de croisieres.
A plus
Alain
Pourquoi utiliser 3 moteurs engrenés au lieu d'un seul plus puissant ? Pour utiliser des moteurs existants ? Pour la fiabilité ?
On peux éliminer la fiabilité, celle des moteurs électriques est au-delà de toute comparaison avec les moteurs thermiques, je connais des moteurs qui datent de l'après-guerre et qui fonctionnent toujours et sans aucun entretient ! Puisque l'on est dans le cas d'un push-pull, ne peut on envisager une fois l'avion en vitesse de croisière de transformer l'hélice de queue en aéro-générateur pour recharger les batteries ? Avec suffisamment de charge il serait alors possible d'envisager un atterrissage 100% électrique et de fait totalement silencieux !
hem... un moteur qui fonctionne sans entretien, je n'y crois pas trop ;)