Retour à chaud sur le bilan de l’équipe de France de voltige avec Patrick Paris, un entraineur comblé. Au-delà du grand chelem, passage en revue des 10 pilotes.
Le mental a joué un rôle déterminant dans le dénouement final de ce championnat du monde. « Nous avons eu la chance de pouvoir faire quatre épreuves, ce qui est rare. Cela a augmenté d’autant plus le challenge. La dernière épreuve s’étant déroulée sur trois journées, cela a fait durer le suspense », analyse Patrick Paris, l’entraineur de l’équipe de France de voltige. Dès son arrivée à la tête de la sélection nationale, en 2018, il a encouragé ses pilotes à faire appel à un préparateur mental. En la matière, il est un précurseur en France.
Avant d’entrainer l’équipe de France, Patrick Paris entrainait individuel plusieurs pilotes. Il les a très tôt amenés à prendre en compte cet aspect de la préparation. D’autres avaient également fait ce chemin individuellement. L’entraineur national estime qu’il y a aujourd’hui, une « prise de conscience ». Et ce championnat devrait avoir fini de convaincre les plus sceptiques. « Avec Louis, nous avons fait des séances pour affiner ses performances sur les 4, 5 derniers jours. C’était un peu du travail dans l’urgence », reconnaît Patrick Paris. Le nouveau champion du monde est désormais acquis à la préparation mentale.
« Techniquement, Louis savait faire toutes les figures. L’aspect mental était prépondérant. Il fallait réussir à gérer la charge mentale et émotionnelle ».
Côté gestion du stress, Florent Oddon, la révélation 2019, a impressionné son entraîneur qui lui reconnaît « une aptitude à rester calme ». Quand Patrick Paris l’a vu voler pour la première fois, début 2018, à Salon-de-Provence, il a immédiatement appelé Loïc Logeais, l’entraineur national, pour lui dire que Florent serait un jour champion du monde. A Châteauroux, pour son premier championnat international, « il a bien volé et il a été brillant sur le dernier programme », résume Patrick Paris.
Quant à Alexandre Orlowski, le chef de file de la voltige français, il était attendu au mondial. « Il a très bien volé sur l’ensemble de la compétition. Ca s’est joué à très peu : 70 points sur un total de près de 16.000 points », résume l’entraîneur. Victor Lalloué, le troisième pilote de l’EVAA sélectionné en équipe de France cette année, a fait de très bons vols, mais son 0 le met plus loin qu’il pouvait le prétendre. « Il a fait la même faute qu’en sélection, en avril à Saintes. Sur un tonneau vertical montant ¾, il fait un stop au demi tonneau avant de le terminer ». Rédhibitoire ! « En compétition, la règle est de ne pas faire de zéro ».
« Mika a aussi le potentiel pour être sur le podium ». Mais cette année, il doit se contenter de la sixième place. « Il a un caractère sympa. Il est toujours prêt à faire face à l’adversité et aux échecs relatifs ». Mikael Brageot doit gérer une saison sportive chargée et c’est compliqué. Cette année, il a mené de front la préparation du mondial et une saison en Red Bull Air Race avec de nombreux grands voyages. Son coéquipier Thomas Libaud, lui aussi doit se partager. Du fait de ses contraintes professionnelles et familiales, « il a un souci de disponibilité pour s’entrainer. Il a fait de toutes petites erreurs de jeunesse. Ca fait partie du métier qui rentre ».
Même s’il a bien volé, Olivier Masurel a manqué deux ou trois figures. Il remporte une médaille d’argent sur le premier Inconnu-Libre, mais au général, il se classe 7ème. Alexandre Leboulanger qui est le moins bien classé des français, est 11ème. Pour son entraineur, le fait qu’il ne s’entraine pas en dehors des stages équipe de France, l’empêche de lutter avec les autres. Il faut savoir que l’équipe Black Wolf de Brageot-Vanel-Libaud fait six stages d’une semaine en plus dans la saison, et que l’EVAA fait appel cinq semaines par an à Patrick Paris, pour des stages d’entrainement supplémentaires.
Quant aux filles, s’il se réjouit de la performance de ses deux pilotes, Patrick Paris reconnaît que la compétition a été singulière. « Le total de points de Aude ne reflète pas son niveau. » En revanche, la médaille de bronze de Bénédicte Blanchard « récompense des années d’effort ». Enfin, il tient aussi à souligner le travail des deux ouvreurs français. « Loic Lovicourt qui était ouvreur pour la première fois a évidemment plus gagné en maturité que Romain Fhal qui a déjà été ouvreur en 2018 et qui s’il n’avait pas fait un 0 en sélection aurait été en équipe de France ».
Patrick Paris est un entraîneur heureux. Il a rempli l’objectif que lui avait fixé le DTN. Il se dit prêt à continuer deux années de plus. Deux années devraient voir l’équipe de France briller de mille éclats encore. La balle est dans le camp de la FFA.
Gil Roy
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