L’Océanair Handi de Bar-sur-Seine a pris son envol.

Le monomoteur quadriplace conçu pour des pilotes handicapés sur une base de DR400 a effectué son premier vol, le samedi 29 octobre 2016, sur l’aérodrome de Bar-sur Seine où il été construit. Prêt depuis plusieurs semaines, il ne lui manquait plus que son hélice californienne pour s’envoler.

L’attente a été longue pour la « bande des 5 », constructeurs de l’Océanair Handi (futur Handi), et pour Claude Penot, Jacques Packo, « Dabu », et quelques autres qui ont encadré les cinq. Il leur a fallu attendre la livraison de l’hélice « Catto » en provenance de Californie, arrivée mercredi 26 octobre, dans son écrin. Son pas a été légèrement revu par rapport à celle exposée lors du baptême de l’Océanair Handi.

Ultimes mises au point

C’est une tripale, à pas fixe, magnifiquement réalisée en commande numérique puis marouflée par du carbone pour rigidifier les pales en torsion et blindée très largement au bord d’attaque.

Elle a aussitôt été prise en main par Serge Dabulewitcz, un ancien de chez Pierre Robin et « père » de l’Océanair, qui a suivi de près toutes les modifications « handi » proposées par ses constructeurs (notamment, je le rappelle, pour améliorer l’accessibilité). L’hélice a ainsi été rapidement réinstallée.

Samedi dernier donc, Jacques Packo est devenu le « pilote d’essai » d’un avion qu’il connaît bien, en effectuant le premier vol. La seule différence marquante avec les autres Océanair se situe au niveau du tableau de bord, truffé d’EFIS dont le paramétrage a été fignolé, pendant deux bonnes journées, par l’ingénieur venu spécialement de chez MGL Avionics à Grenoble.

CNRA en ligne de mire

Le premier vol a été parfait : rien à redire sur les commandes de vol, les EFIS, le comportement général de l’avion. Il faudra attendre quelques heures, qui ne vont pas tarder à s’enchaîner, pour déceler des écarts par rapport aux deux autres Océanair du Club.

C’est donc parti pour les 5 heures d’endurance qui vont conduire à la délivrance du CNRA. Le malonnier électrique, commandé par la rotation du manche, a été testé en dehors de l’avion, il se monte via une trappe d’intrados.

A l’issue des 5 heures d’endurance et du CNRA, l’avion partira, via un Laissez passer, pour une autre période de mise au point du vérin électrique, « la » véritable nouveauté, qui devrait se faire, murmure-t-on, avec l’aide d’un authentique pilote d’essai (EPNER), habitué des commandes de vol électriques sur un certain Bombardier CS100 et CS300.

Prise en main

L’avion prendra alors sa véritable vocation d’Océanair Handi. Mais la bande des 5 devra encore patienter et les connaissant, ils ne vont rien lâcher.

Privilège du Président Penot (aéro-club de Bar-sur-Seine) : il s’est offert un petit vol dimanche après-midi, à peine surpris par les performances et les qualités de vol du nouvel appareil (pour mémoire, l’aéro-Club de Bar en a déjà construit 2), celui-ci donnant l’impression d’être plus réactif que les deux autres, peut-être à cause du système de manches dérivé du HR100.

L’hélice, toujours grand pas, donne 2250 t/mn au point fixe (contre 2150 avec la précédente jugée, par Jacques Packo, vraiment trop grand pas.), 2400 t/mn au décollage, la vitesse de croisière tourne autour de 225/230 km/h.

Prochain objectif : présenter, en bonne place, l’avion, au Salon du Bourget. Avec la bénédiction de Catherine Maunoury, de Patrick Gandil, de Christian Ravel, du président du RSA … de quoi se plaint-on ? Venez leur rendre visite dans quelques mois !

Jean-Marie Klinka