L’ukrainien Aeroprakt réussit à livrer ses ULM

Une vidéo montre les dégâts des bombardements russes sur l’aérodrome où Aeroprakt réalisait ses essais en vol avant la guerre. L’unité de production située à quelques dizaines de kilomètres a été épargnée.

Pierre Pelletier est admiratif. Depuis 2016 qu’il travaille avec Aeroprakt, il se félicitait du sérieux de l’entreprise et des qualités humaines de ses dirigeants. Les difficultés auxquelles est actuellement confronté le constructeur ukrainien d’ULM depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lui offrent l’opportunité de découvrir une autre facette de son partenaire. Malgré la menace militaire permanente, la pénurie de matière première et la mobilisation d’une partie de ses techniciens, Aeroprakt n’a quasiment pas interrompu sa production.

Début 2022, c’est-à-dire quelques semaines avant le début du conflit, ATA, la société de Pierre Pelletier, avait en commande dix ULM A22 et A32. Quatre ont été livrés normalement avant la guerre et contre toute attente, Aeroprakt a confirmé la livraison des six autres.

Les dégâts infligés à l’aérodrome sur lequel il faisait des essais ont pu faire craindre un moment le pire pour le constructeur ukrainien. En fait, son atelier implanté dans la ville même de Kiev, a été épargné. Et, comme il le faisait avant, il expédie ses ULM depuis la Pologne. Une difficulté du moment est de trouver des chauffeurs pour les camions utilisés pour le transport. Ils ont tous été mobilisés et la pression de la demande fait envoler les prix. Néanmoins, deux ULM sont en cours d’acheminement. ATA doit les réceptionner sous peu à Avignon. Deux autres sont prévus en juillet et deux encore en septembre.

Le dirigeant d’Aeroprakt a pu rester à la tête de son entreprise parce qu’il a plus de 60 ans et donc n’est pas mobilisable. Sa détermination à produire et livrer des ULM, une preuve de résilience. Elle est aussi un exemple de résistance.